Municipales et législatives 2020 : Elecam a du pain sous la planche
L’instance en charge de l’organisation des élections au Cameroun amorce la lourde phase d’examen et validation des centaines de candidatures transmises dans un contexte où plusieurs faits exogène ont violé les dispositions de loi.
Jamais une élection législative et municipale n’a tant cristallisé l’attention de la large majorité de l’opinion, depuis l’avènement du multipartisme au Cameroun. L’un des constats qui se dégage est celui selon lequel, depuis l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, les Camerounais expriment une sorte d’intérêt pour la chose politique.
Bien que cependant, bon nombre trainent la patte pour exercer leur devoir citoyen, notamment celui du vote. Toute chose qui se justifie par la faible participation des citoyens en âge de voter, dont les récentes statistiques restent en deçà de la moyenne. Si dans les 58 départements et 360 arrondissements que compte le pays, tous les regards sont rivés vers le double scrutin du 09 février 2020, il n’en demeure pas moins que bon nombre sont songeurs sur ledit processus.
Elecam dos au mur
Les récentes assises ouvertes d’Election’s Cameroon, tel qu’il ressort des dispositions de la loi portant Code électoral, consacrées à l’ouverture des travaux d’examen et de validation des candidatures, ont un grand enjeu. Sur l’itinéraire de ce long processus électoral devant aboutir aux élections Législative et Municipales, le jour dit. La structure qui a connu de vives critiques depuis sa mise sur en place, est désormais dos au mur.
Elle devra notamment, réparer les nombreux griefs relevés ça et là lors des dépôts de candidatures. Entre dossiers incomplets, non conformes, dépôts hors délai en violation de la procédure, Elecam est appelé à jouer la carte de la transparence. L’un des cas les plus attendus, est certainement celui de la liste conduite par l’Honorable Cavaye Yéguié Dibril, actuel président de l’Assemblée Nationale camerounaise, dont le dépôt de la liste s’est faite à Yaoundé, loin de l’antenne locale.
Un travail pointu
« Il sera donc question pour nous, durant les dix (10) prochains jours, de travailler d’arrache-pied en procédant à l’examen minutieux mais rigoureux et objectif des centaines de dossiers de candidature soumis à notre compétence, conformément à l’article 10(2) du Code électoral »; a indiqué Enow Abraham Egbe, Président du Conseil Electoral d’Elecam, à l’ouverture des assises de la deuxième session de plein droit en vue des élections législative et municipale.
Pendant 240 heures, les 18 membres du conseil électoral devront passer au peigne fin les centaines de dossiers. Examiner des dossiers en toute impartialité, afin d’organiser des élections fiables, crédibles et acceptées de tous est le grand défi qui attend Elections’ Cameroon. C’est à elle que viendra la responsabilité de gérer les insuffisances et tous les torts causés sur le chemin des investitures qui ont laissé de nombreuses blessures, entrouvertes.
Par Thierry Eba / Afrique-54.com / Afrique