► Le DG du Conseil du Coton et de l’Anacarde rassure sur la tendance spéculative qui a cours. Adama Coulibaly entrevoit une meilleure perspective de vente pour la prochaine campagne.
Afrique54.net | « Le Conseil a initié dès le 20 avril 2023, une opération d’achat de régulation de noix de Cajou, à travers l’organisation de ventes groupées dans plusieurs localités ». Ce propos d’Adama Coulibaly, Directeur général du Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) indique les mesures qu’engage la structure dont il a la charge dans la commercialisation de la noix de cajou. Ce après une tendance à la spéculation récemment vécue.
Le Directeur général est donc monté au créneau, ce Jeudi 22 juin 2023, pour rassurer l’opinion. Face aux hommes des médias, Adama Coulibaly affirme ainsi que sa structure est à l’œuvre pour juguler la mévente des noix de Cajou.
Explication d’une situation alambiquée
Selon lui, dans la période du 10 février au 31 mars 2023, le marché de l’anacarde a été très dynamique avec une bonne demande et une concurrence rude qui a entraîné une tendance haussière des cours. « Les prix bord champs se sont situés entre 315 FCFA et 400 FCFA/kg selon les zones de production. À partir du 1er avril 2023, le marché de l’anacarde se complique, les consommateurs d’amande de cajou ont baissé leur demande car leur pouvoir d’achat a baissé consécutif à la crise mondiale », a-t-il expliqué››.
En outre, sur le terrain, l’arrêt du financement des acheteurs locaux par les exportateurs, a impacté négativement les achats de noix. « Les prix bord champs baissent faute d’acheteurs et se situent entre 200 FCFA et 315 FCFA /kg » comme l’explique Adama Coulibaly. D’où la nécessité pour le Conseil du Coton et de l’Anacarde de reprendre la main par une opération d’achats et de régulation de noix de cajou.
Un ratissage salvateur
Poursuivant, il a fait savoir que cette initiative du CCA qui a couvert les 19 régions de production, a permis d’enlever 100.000 tonnes d’amande et de limiter la chute des prix.‹‹Les acheteurs dans le cadre de cette opération achètent la noix de cajou au prix de 315 FCFA/kg aux mains des producteurs, sous la surveillance, des comités de veille et des agents du CCA››, a-t-il fait savoir.
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Le Directeur général du CCA n’a pas manqué de répondre aux détracteurs qui font bruit autour de la mévente de l’anacarde. « A cette date, il est normal que les producteurs détiennent, encore, du produit. Nous n’avons jamais fini une campagne avant fin juillet. La campagne de cette année est en avance sur les 2 précédentes. C’est le contexte qui est le problème aujourd’hui », a-t-il justifié.
Ensemble contre la spéculation
Et de poursuivre « Nous sommes en année électorale et nous savions que nous allons être sous pression cette année. Pis, les réseaux sociaux permettent de dire n’importe quoi. Vous avez vu, certainement, la vidéo de ce monsieur qui appelait le président de la République à l’aide, avec son sac sur la tête. Nous l’avons retrouvé. Il s’appelle Bazoumana et est de Séguélon. Figurez vous qu’il a produit 7 sacs et en a déjà vendu 5. L’une des raisons de la présence des noix avec les producteurs est, également, le fait qu’ils s’adonnent à la spéculation », a-t-il éclairci.
Il a conclu son intervention en appelant l’ensemble des pays producteurs à fédérer leurs efforts pour lutter contre les manœuvres des industriels pour faire baisser les cours de la noix de cajou.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial d’anacarde avec plus d’un million de tonne. Cependant, à peine 22% des noix sont transformées. Toute chose qui rend ce secteur largement sensible aux variations des cours au niveau du marché mondial.
© Afrique54.net |Stéphane Beti , depuis Abidjan