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[Interview] Littérature : Le journaliste camerounais Lucien Embom présente son premier ouvrage « LA JUNGLE »

[Interview] Littérature :  Lucien Embom présente son premier ouvrage « LA JUNGLE »

Dans un entretien exclusif accordé à Afrique54.net, le journaliste et écrivain camerounais nous parle de son nouvel ouvrage « LA JUNGLE » sous-titré la «  La Nuit du Monde » paru le 21 octobre 2022 aux Editions Muse.  Dans ce roman de 128 pages qui lui a valu six ans de dur labeur, le journaliste  et jeune écrivain camerounais s’attaque  aux maux de la société africaine à l’instar de pédophilie, l’homosexualité, la corruption, enrichissement illicite, la restriction des libertés, la sorcellerie… 

 

 

▌Qu’est ce qui vous a inspiré ce roman de 128 pages que vous venez de publier aux Editions Muse ?

La jungle puise son inspiration dans la société camerounaise en particulier et africaine en général. Cet ouvrage parle de la corruption, la tyrannie, la papelardise, la sorcellerie, la duplicité, l’infidélité, l’insouciance, la mal gouvernance, l’égocentrisme, la luxure, l’enrichissement illicite etc. Tous ces maux ne permettent pas à l’Afrique de décoller. On assiste à un éternel recommencement.

En dépit des sommes d’argent que l’Occident débloque pour l’essor de l’Afrique, nous faisons du surplace. Depuis les indépendances, on n’avance pas. Chaque dirigeant africain ne songe qu’à se remplir les poches.

Les présidents du continent noir ne vibrent que pour leurs intérêts. Les aspirations des populations ne sont pas prises en compte. Quand un chef d’Etat prend le pouvoir en Afrique, il s’y accroche pour de bon. Il faut le coup de force ou la mort pour l’écarter. Dans la jungle, je m’attaque aussi à l’homosexualité dans l’église.

 

▌En vous attaquant à tous ces maux que vous venez de citer, n’allez-vous pas avoir le monde entier sur le dos ?

En critiquant les mauvaises pratiques, je fais mon devoir. Il ne faut pas avoir peur de dénoncer. Si on ne dénonce pas, le vice va damner le pion à la vertu. Nous vivons dans un monde où le relativisme ne fait que gagner du terrain. Nous ne devons pas baisser les bras.

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Dans « LA JUNGLE », j’essaye de sauver ce qui peut l’être. L’écrivain est un éveilleur de conscience. J’appelle les gens à prendre conscience que l’homme marche vers un précipice. Il faut faire quelque chose pour chasser les ténèbres en Afrique. L’Afrique a son mot à dire dans le concert des Nations. Nous ne sommes pas maudits.

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▌Aujourd’hui, c’est l’argent qui intéresse les gens. Ils ont horreur des personnes qui leur donnent les leçons. Pensez-vous que votre ouvrage sera bien accueilli ?

Tant que le vice existe sur terre, il y aura toujours des dénonciations. Je ne donne pas de leçon. Je peins des tableaux pour amener les Africains à changer. Je suis convaincu que mon ouvrage sera bien accueilli par le public. Surtout le public africain. Avant de me lancer dans la rédaction de « LA JUNGLE », je me suis rapproché de certains aînés. Ils ont trouvé que mon projet était fabuleux et pouvait apporter beaucoup à la société humaine. Les Noirs, les Blancs, les Jaunes, les Rouges et Assimilés gagneraient à écouter ma voix.

 

▌Vous êtes connu comme étant une grosse pointure de la presse. Comment êtes-vous entré dans le monde de la littérature ?

Entre le journalisme et la littérature, le fossé n’est pas grand. Il faut reconnaître que c’est deux mondes différents. Les règles ne sont pas les mêmes. On ne rédige pas de la même manière. Disons qu’avant de me lancer en littérature, j’ai rôdé ma plume dans la presse. Un jour, j’ai été sollicité par un auteur camerounais établi en Occident. Par l’entregent d’un confrère, ce dernier m’a convaincu à faire à revisiter ses textes. Je me suis lancé avec passion. Mes résultats ont été probants. C’est de cette manière que j’ai réveillé l’ange de la littérature qui dormait en moi.

 

▌Après la sortie de votre roman « LA JUNGLE », allez-vous continuer à publier ?

Continuer à publier, c’est le souhait de tout écrivain. Je ne peux pas m’arrêter en si bon chemin. Le plus urgent pour moi, c’est la promotion de « LA JUNGLE ». Cet ouvrage est la locomotive des autres qui vont suivre tôt ou tard. Une œuvre littéraire appelle toujours une autre. La littérature est captivante. Elle demande beaucoup d’énergie, d’imagination et de sacrifices.

 

▌Il a fallu combien de temps pour boucler « LA JUNGLE »?

« LA JUNGLE » est le fruit de longues années de travail acharné. J’ai mis près de 10 ans pour produire la version finale. Pendant cette période, je n’ai pas convenablement fermé l’œil. J’ai eu mal à la tête. Mes yeux ont piqué. J’ai investi beaucoup d’argent dans mon projet. A un moment, j’ai failli même jeter l’éponge. Je remercie le Tout Puissant de m’avoir conduit à bon port. Dans tout ce que nous faisons si l’Eternel n’intervient pas, nous ne pouvons pas réussir.

La première mouture de « LA JUNGLE » comportait des noms. Je les ai retirés pour éviter les procès. Quand on est écrivain engagé, il y a de fortes chances que les personnes qui se sentent indexées dans les œuvres se révoltent. Comme la colère est mauvaise conseillère, on assiste souvent à des situations déplorables. Quelqu’un peut vous enlever la vie parce que vous l’avez éclaboussé par vos écrits.

 

▌Est-ce à dire que vous avez peur pour votre vie ?

Non, je n’ai pas peur. Disons que j’ai encore envie de vivre. Ce n’est parce qu’on veut faire sensation qu’on doit à tout prix s’exposer. Il ne faut pas avancer à l’aveuglette. S’il y a danger quelque part, il faut reculer ou alors changer de trajectoire.

 

▌Avez-vous un dernier mot à dire ?

Je remercie tous ceux qui m’ont accompagné dans mon projet. Je souhaite que mon œuvre soit utile à l’humanité toute entière. J’invite les lecteurs à le découvrir.

 

Propos recueillis par Marcien Essimi pour Afrique54.net

 

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