Visite d’Emmanuel Macron au Cameroun : Le Code décrypté des coulisses du tête-à-tête
► Le Président français Emmanuel Macron est annoncé en terre camerounaise du lundi 25 au mardi 26 Juillet 2022 dans un contexte où beaucoup d’eau coule sous les ponts de la coopération entre les deux pays. Décryptage sur de potentiels sujets à débattre lors de cette escale camerounaise de deux jours.
Afrique54.net │ Yaoundé – Comme des coups de semonces, des exercices de clarifications sont effectués depuis 2018 pour que la France donne à travers la voix de son Chef de l’Etat sa position quant à la transition au Cameroun.
En 2020, précisément le 8 Février, alors qu’Abdoulaye Thiam alias Calibri Calibro accostait le Président Français lors d’une visite dans une foire, le pouvoir de Yaoundé avait toussé et s’était enrhumé arguant que cet activiste était brumeux et ne méritait aucune considération. Le temps étant le meilleur ami de la vérité, un autre activiste membre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) va récidiver.
Le souvenir est encore frais dans les mémoires. Le 8 Juin 2022, lors d’une descente sur le terrain en banlieue parisienne, le Président Français Emmanuel Macron est apostrophé par Wilfried Ekanga. Au cours d’un échange largement partagé sur la toile par le militant du MRC, il en ressortira la nécessité de la non-ingérence de la France dans le processus de transition du Cameroun. A plusieurs reprises, Wilfried Ekanga va accuser la France de s’immiscer dans la gestion des affaires dans les pays Africains et particulièrement au Cameroun.
En mondovision, le Président Français va nier les faits et renvoyer Wilfried Ekanga à la coopération saine entre les deux pays frères. Lorsque le membre du directoire du MRC va demander au Président de la République Française pourquoi il s’ingère dans les affaires du Cameroun, Emmanuel Macron sera péremptoire « Soyez rassuré je ne m’ingère pas dans les affaires des camerounais. Mais nous sommes partout en Afrique pour les démocraties émergentes, pour que les alternances fonctionnent, et qu’il y ait des procédures démocratiques »
Et à l’Activiste du MRC de répliquer « Monsieur le Président, sur le papier c’est vrai, mais on a l’impression…. ». Emmanuel Macron continuera « Non ce n’est pas que du papier. Je l’avais déjà dit aussi au Président Paul BIYA. Il faut aujourd’hui qu’il ouvre le jeu démocratique. J’ai eu cette discussion avec lui. »
Voulant absolument faire dire au Président Français qu’il est un obstacle à l’émergence de la transition, Wilfried Ekanga appuie avec une autre question. Il demandera : « Monsieur Christophe Guilhou, Ambassadeur du Cameroun, est la personnalité étrangère la plus reçue par Paul BIYA. Et du coup.»
D’un ton posé, le Président Français va repréciser : « Ça c’est notre Ambassadeur et c’est normal. C’est ce qui permet de tisser des liens. Nous avons une politique de coopération avec le Cameroun. Nous aidons aussi cette population. Nous accompagnons le pays. »
Satisfait d’avoir fait dire au Président ce que la classe politique en embuscade attend, Wilfried Ekanga va encore continuer en arguant « Après on s’entraide. Vous savez que le Cameroun et l’Afrique aident aussi beaucoup la France. Ce qu’on veut, c’est de la fraternité. Ce qu’on veut, c’est de la coopération. »
Et au Président Français de continuer dans la même lancée « Exactement. Il n’y a pas d’immixtion dans la vie politique camerounaise. J’entends ce que les opposants disent, j’entends que la vie démocratique camerounaise n’est pas satisfaite, et après cette transition j’ai eu plusieurs échanges avec Monsieur BIYA, justement pour qu’on libère les opposants ; vous en avez évoqué un. Et qu’ensuite il y ait une transition démocratique. Et comme vous le dites, donc, je ne peux pas moi faire à la place du peuple camerounais. »
© Afrique54.net │ Yannick Ebosse, depuis Yaoundé