Lettre ouverte aux acteurs politiques camerounais et à la jeunesse du Cameroun
Pour la paix, l’unité et la responsabilité collective
Chers compatriotes,
Chers responsables politiques,
Chères jeunes filles et chers jeunes garçons du Cameroun,
Le 12 octobre dernier, notre pays a accompli un acte majeur de démocratie : l’élection présidentielle.
Comme dans toute nation qui se veut démocratique, ce moment est un temps de choix, de débat, de diversité d’opinions. Mais il ne doit jamais devenir un temps de division, de haine ou de destruction.
À l’heure où la nation attend la proclamation des résultats, des rumeurs, des discours incendiaires et des appels à la violence envahissent nos réseaux sociaux et nos rues. Certains parlent d’“incendier le pays” si les résultats ne vont pas dans le sens espéré. D’autres s’emploient à discréditer nos institutions, à jeter le doute sur chaque parole officielle, à manipuler la jeunesse par des informations souvent fausses, déformées ou malveillantes.
À vous, les acteurs politiques, qu’importe votre parti ou votre candidat, nous rappelons que votre premier devoir est envers la République et non envers vos intérêts personnels ou partisans. L’histoire jugera sévèrement ceux qui auront choisi d’attiser la haine plutôt que de préserver la paix. Vous avez entre vos mains des milliers de vies : celles de jeunes pleins d’avenir, de familles qui ne demandent qu’à vivre dans la dignité, d’un pays qui n’a jamais cessé de croire à son unité malgré ses différences.
Faites prévaloir la sagesse sur la passion. La victoire d’un homme ou d’un parti n’a de valeur que si le pays reste debout et uni.
À vous, la jeunesse du Cameroun, vous êtes la force vive de la nation, la promesse de demain. Ne laissez personne faire de vous des instruments de destruction. Aucune colère, aucune injustice perçue ne mérite que vous perdiez votre vie, votre avenir ou votre pays.
Apprenez à douter de ce que vous lisez, à vérifier avant de partager, à refuser les mots de haine qui circulent pour semer la discorde. La violence ne construit rien : elle détruit, elle divise, elle blesse toujours les innocents en premier.
Le Cameroun que nous aimons tous a besoin aujourd’hui de calme, de lucidité et de courage moral.
Les institutions en charge des élections doivent être respectées, même si elles doivent être améliorées demain. La démocratie se consolide par la patience, la réforme et le dialogue, non par les pierres et le feu.
Nous lançons un appel à la raison, à la responsabilité et à la paix. Que les leaders politiques prêchent la retenue à leurs partisans. Que les jeunes se souviennent que leur véritable combat n’est pas celui de la violence, mais celui de l’éducation, de la solidarité et du travail.
La paix n’est pas la faiblesse. Elle est la condition même de tout progrès.
Préservons-la, ensemble, dans le respect de notre devise nationale : Paix – Travail – Patrie.
Pour le Cameroun, pour la vie, pour l’avenir.
Yaoundé, le 18 octobre 2025
Dr Likiby Boubakar,
Conseiller Municipal de la Ville de Maroua, citoyens épris de paix et d’unité nationale



