Élections au Cameroun – Lékié | Les notables d’Ekekom contestent le site du bureau de vote et proposent une alternative : Un appel à Elecam
►► À quelques jours de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025 au Cameroun, les notables de la chefferie traditionnelle de 3ᵉ degré d’EkeKom, dans l’arrondissement de Monatélé (département de la Lékié), ont adressé une correspondance au Directeur Général d’Elecam pour dénoncer l’indisponibilité du site initialement retenu comme bureau de vote et proposer une solution alternative.
Afrique54.net | Dans leur lettre datée du 23 septembre 2025, signée par neuf notables et chefs de famille, les autorités traditionnelles d’Ekekom affirment que la « Case CENADEC d’Ekekom », désignée comme lieu de domiciliation du bureau de vote des villages Ekekom et Zobzila, n’existe plus. Selon eux, cet espace, autrefois utilisé pour la commercialisation du cacao, est aujourd’hui tombé en ruine et recouvert de broussailles.
Proposition d’un nouveau site : l’école catholique Saint Kisito de Lela
Dans un esprit « citoyen et patriotique », les notables suggèrent que le bureau de vote soit transféré à l’Ecole Catholique Saint Kisito de Lela, située stratégiquement à l’entrée et à la sortie des deux villages. L’établissement dispose, selon eux, de salles de classes sécurisées, de points d’eau et de toilettes, offrant ainsi un cadre plus adapté à la tenue des scrutins.
Opposition au choix de la cour du « Chef » contesté et illégitime
Les notables s’opposent catégoriquement à toute tentative de domiciliation du bureau de vote dans la concession familiale du chef traditionnel désigné, Onana Tsala Marc Roland. Ils dénoncent l’illégitimité de ce dernier, estimant que son processus de désignation est entaché de contestations coutumières et judiciaires.
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Dans leur correspondance, ils rappellent que la reprise des consultations des notabilités, ordonnée par le Ministre de l’Administration territoriale en août 2024, fait toujours l’objet de litiges. Ils évoquent également plusieurs recours introduits devant le Préfet de la Lékié et le Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT), contestant la légitimité du nouveau chef et soulignant qu’à peine 2 des 9 notables ont validé sa désignation.
Un choix jugé dangereux pour l’ordre public
Les signataires estiment que l’installation du bureau de vote dans la cour familiale de ce chef jugé « illégitime » pourrait provoquer des troubles à l’ordre public, dans la mesure où une partie de la population refuse de reconnaître son autorité. Ils redoutent notamment des conflits liés à l’illégitimité coutumière, à une filiation jugée incompatible avec la tradition successorale et à des soupçons de fraude lors de précédentes consultations.
Un appel à Elecam
En conclusion, les notables exhortent Elecam à privilégier l’Ecole Catholique Saint Kisito de Lela comme site officiel du bureau de vote, afin de garantir un scrutin apaisé, transparent et sécurisé dans les villages Ekekom et Zobzila.
Cette démarche, appuyée par plusieurs documents annexes (recours hiérarchiques, lettres au préfet, copies de décisions administratives), illustre la persistance des tensions entre autorités traditionnelles et institutions locales, à quelques jours d’une échéance électorale cruciale pour le pays.
© Afrique54.net | Karel Monefong (Stg)




