Election et désinformation au Cameroun : ELECAM met à nu une campagne de désinformation et appelle à la vigilance des citoyens
►► Suite à une vidéo virale diffusée sur les réseaux sociaux qui prétend montrer une opération électorale clandestine menée par Elections Cameroon (ELECAM), dans le cadre d’un prétendu vote anticipé orchestré en secret à Yagoua dans la région de l’Extrême-Nord, ELECAM met à nu cette fausse information après vérification de la vidéo.
[ Afrique54.net ] Quelques jours après sa mise en ligne par des personnes dont l’objectif principal est de pousser à un soulèvement populaire, et après vérification, plusieurs éléments et affirmations de cette vidéo sont utilisés pour alimenter cette théorie infondée sont fausse. « Non, ELECAM n’organise pas un vote secret en avance : voici ce qu’il en est réellement », indique la Direction générale des Elections.
Des images sorties de leur contexte
La vidéo montre des personnes réunies sous des tentes, recevant des documents et de l’argent. Selon l’auteur de la vidéo, il s’agirait de jeunes venus voter en secret avec la complicité d’ELECAM. « En réalité, ces images ne montrent pas une opération électorale, mais le paiement des aides sociales dans le cadre du programme des filets sociaux, piloté par les autorités compétentes pour soutenir les populations vulnérables », indique la Direction générale des Elections.
De même, l’auteur présente un billet qui selon lui est présenté par chaque citoyen inscrit pour récupérer sa récompense. Il n’en est rien. Sur ce billet c’est bien l’entête du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) qui y est imprimé avec un numéro de position. Ceci une fois de plus montre que c’est bien une activité de ce ministère qui s’y déroule et qui n’a rien à voir avec Elections Cameroon.
De fausses informations infondées
Dans la vidéo, l’auteur affirme que les jeunes filmés sont âgés de moins de 20 ans, et qu’ils sont enrôlés de manière irrégulière. Or, « la loi électorale camerounaise est claire : il faut avoir au moins 20 ans révolus à la date du scrutin pour être inscrit sur les listes électorales ». Aucune preuve n’est fournie pour justifier cette accusation, et les images ne permettent en aucun cas de vérifier l’âge des personnes concernées.
L’auteur présente également des citoyens en train de vérifier leurs noms sur des listes affichées sur un mur et affirme qu’il s’agit des listes électorales : « c’est faux. Les listes électorales camerounaises sont biométriques et contiennent les photos, les empreintes digitales et les données biographiques des citoyens », indique la Direction générale des Elections.
Il évoque aussi la création des bureaux de vote dans un domicile privé. Ce qui est totalement faux selon la Direction générale des Elections. Car, la création des bureaux de vote est encadrée par la loi. L’auteur a filmé la façade du domicile d’un particulier arguant dans la vidéo que des bureaux de vote y sont installés. « Il s’agit d’un énorme mensonge car la loi interdit formellement de telles pratiques et Elections Cameroon ne pourrait en aucun cas enfreindre ce règlement. Ensuite on n’est pas en période électorale pour parler de bureau de vote dont la création suit une procédure rigoureuse légale », clarifie la Direction générale des Elections.
Une tentative claire de manipulation
Selon la Direction générale des Elections, cette vidéo exploite des images vraies, mais sorties de leur contexte pour construire un récit trompeur. Le montage des séquences, le ton accusateur et l’absence de preuve visent à semer le doute sur l’intégrité du processus électoral. Il s’agit d’un exemple classique de désinformation (Fake news), dont le but est de nuire à la crédibilité de l’institution électorale et de créer un climat de méfiance.
La vidéo ne montre ni un vote anticipé, ni une fraude électorale, ni une inscription irrégulière, ni un bureau de vote en action, aucun indice de la présence d’Elections Cameroon n’est présent nulle part dans cette vidéo. Elle utilise des images d’un programme social pour faire croire à une opération illégale d’ELECAM. « Nous appelons les citoyens à la vigilance face à la prolifération des fausses informations, notamment en période préélectorale, et à vérifier les sources avant de partager ce type de contenu », conclu la Direction générale des Elections.
Ahmed Abdou Boukar pour Afrique54.net
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