►►Dans le garage de l’entreprise China Railway Construction Corporation Limited (CRCC), situé en périphérie sud d’Antananarivo, capitale malgache, Nancy, 21 ans, ajuste avec précision le parallélisme des roues d’un véhicule à l’aide d’un positionneur.
ANTANANARIVO- Dans le garage de l’entreprise China Railway Construction Corporation Limited (CRCC), situé en périphérie sud d’Antananarivo, capitale malgache, Nancy, 21 ans, ajuste avec précision le parallélisme des roues d’un véhicule à l’aide d’un positionneur.
Diplômée d’une licence en maintenance automobile de l’atelier Luban de Madagascar à la fin de l’année 2024, Nancy effectue un stage avant son entrée sur le marché du travail. « Les équipements d’ici sont similaires à ceux que nous avons utilisés pendant notre formation, ce qui facilite la prise en main », affirme-t-elle avec assurance.
Dans une salle de classe de l’Ecole supérieure polytechnique d’Antananarivo, Francia, jeune diplômée en électricité industrielle de l’atelier Luban, manipule un dispositif de transmission hydraulique et pneumatique. Francia effectue actuellement un stage dans une grande entreprise de construction malgache. « Même en tant que stagiaire, j’estime être un des piliers dans leur entreprise, car je me focalise sur l’automatisme et il n’y a pas encore d’élèves qui ont accompli autant de pratiques que nous », plaisante-t-elle, fière de contribuer à un projet d’envergure.
Créé en février 2022 grâce à un partenariat entre des institutions chinoises et l’Université d’Antananarivo, l’atelier Luban de Madagascar a déjà formé une centaine d’étudiants dans quatre spécialités, à savoir, la maintenance automobile, l’électricité industrielle, la technologie de l’information et l’ingénierie mécanique.
Après trois ans de formation, la première promotion de 29 étudiants a été diplômée, la plupart intégrant de grandes entreprises pour des stages d’embauche, tandis que d’autres ont choisi de poursuivre leurs études.
« Les diplômés de l’Atelier Luban sont très recherchés sur le marché de l’emploi local. Même les étudiants en deuxième et troisième année reçoivent déjà des propositions d’embauche », se réjouit Edmond Randriamora, chef du département d’ingénierie électrique et enseignant à l’atelier Luban.
Selon lui, « la forte dimension pratique de la formation est un atout majeur pour l’insertion professionnelle des diplômés ».
En effet, le programme de l’atelier consacre 25% du temps d’études à la théorie et 75% à la pratique.
Avec le soutien du cadre de coopération sino-africain en éducation professionnelle et de ses partenaires chinois, l’atelier Luban a créé un centre de formation en réparation automobile muni de didacto-parcs équipés de technologies modernes.
Faniry Emile Rakotondrainibe, responsable du programme d’ingénierie mécanique, présente de nouvelles machines de contrôle numérique par ordinateur (CNC), utilisées pour la fabrication de pièces mécaniques avec plus de précision et d’efficacité.
Ce type d’équipement pédagogique est unique à Madagascar, affirme-t-il.
Il reconnaît que la plupart des entreprises manufacturières du pays continuent d’utiliser des machines-outils manuelles, alors que les machines CNC offrent une précision et une rapidité inégalées. « La maîtrise de cette technologie est essentielle pour la modernisation industrielle du pays », souligne-t-il.
Outre l’équipement de pointe, l’échange étroit entre les éducateurs chinois et malgaches a permis d’améliorer constamment la qualité de l’enseignement. Tahiry Fanantenana Rakotonindrina, responsable de l’atelier Luban, indique que sept enseignants malgaches ont suivi des formations en Chine et que plusieurs experts chinois sont venus sur place pour partager leurs connaissances.
Parmi eux, Edmond Randriamora, qui a suivi des formations courtes en robotique et énergies renouvelables en Chine, a été marqué par la précision et la rigueur des enseignements professionnels chinois.
Il souhaite que Madagascar intègre des modules sur l’exploitation de l’énergie solaire et éolienne afin de pallier les problèmes d’alimentation électrique et d’accompagner la transition énergétique du pays.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Loulla Chaminah, affirme que « L’atelier Luban forme des ingénieurs et techniciens qualifiés en électricité industrielle et maintenance automobile, contribuant ainsi à l’industrialisation et au développement de Madagascar ».
Aligné sur la politique générale de l’Etat, ce programme vise l’excellence académique et l’insertion professionnelle des jeunes dans un contexte technologique en pleine évolution, a-t-elle ajouté.
By Xinhua
