Selon le rapport de la Commission de la revue ‘’The Lancet Oncology’’’ sur la radiothérapie et la théranostique publié le 30 septembre 2024, plus de 70 % d’Africains sont privés de radiothérapie.
Afrique54.net › Le rapport souligne l’importance des approches rationnelles dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire, où l’accès à la radiothérapie et à la théranostique est particulièrement limité. Il s’appuie sur les données d’une enquête menée auprès de 200 centres de radiothérapie répartis dans 55 pays. Entre 50 et 70 % des patients du cancer doivent recourir à la radiothérapie, et plus de la moitié d’entre eux vivent dans des pays à revenu faible et intermédiaire.
Augmenter les effectifs soignants de plus de 60 %
En Afrique, plus de 70 % de la population n’a pas accès à la radiothérapie. Et pour cause, une vingtaine de pays africains ne dispose d’aucune machine de radiothérapie. Les initiatives internationales visant à pérenniser et à renforcer les infrastructures et les capacités de soins contre le cancer, telles que l’initiative Rayons d’espoir de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), peuvent aider à combler les écarts entre les pays. Pour réussir à suivre la hausse prévue des cas de cancer à l’horizon 2050, il conviendrait d’augmenter de plus de 60 % les effectifs de soignants par rapport à 2022, et ainsi d’atteindre un total de 84 646 radio-oncologues, 47 026 physiciens médicaux et 141 077 manipulateurs en radiothérapie dans le monde.
Economiser entre 278,1 et 365,4 milliards de dollars à l’échelle mondiale
Les investissements dans la radiothérapie devraient permettre d’économiser entre 278,1 et 365,4 milliards de dollars à l’échelle mondiale sur la période 2015-2035. Mais ces chiffres pourraient encore être améliorés en rationnalisant les ressources. A titre d’exemple, si la moitié des interventions de radiothérapie classique étaient hypofractionnées, cela permettrait d’économiser 2,76 milliards de dollars dans le cadre des cancers de la prostate et du sein. Si l’on monte à 80 % d’interventions hypofractionnées, les économies se chiffrent à 4,41 milliards.
Servir de base factuelle
« Pour les professionnels de la santé et les décideurs du monde entier, ce rapport peut servir de base factuelle pour accélérer l’adoption et la mise en œuvre d’approches économes en ressources, sûres, efficaces et éprouvées. Le rapport montre également que sur l’ensemble du traitement d’un patient, des technologies avancées comme la radiothérapie stéréotaxique corps entier, un type de technologie d’hypofractionnement qui permet d’administrer avec précision des doses élevées mais nécessite un équipement plus avancé peuvent être plus avantageuses que les méthodes classiques », indique May Abdel-Wahab, coautrice principale du rapport et Directrice de la Division de la Santé Humaine de l’AIEA.
Rayons d’espoir de l’AIEA
L’initiative a été lancée en 2022 à Addis-Abeba en marge du Sommet de l’Union africaine, avec l’appui des chefs d’État africains et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’initiative vise à élargir l’accès aux soins contre le cancer dans les pays à revenu faible et intermédiaire en améliorant la disponibilité des services de radiothérapie, d’imagerie médicale et de médecine nucléaire. Un réseau de centres d’excellence régionaux fournit un soutien ciblé et une expertise aux pays voisins, en mettant l’accent sur la formation théorique et pratique, la recherche et l’assurance de la qualité.
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