FCSA – De Changchun à Luanshya : une route d’innovation et de formation professionnelle sino-zambienne (REPORTAGE)
►► Au cœur de la Zambie, la petite ville de Luanshya, éclatante grâce à ses mines de cuivre, vit une transformation technologique. Dans un centre dynamique de réparation automobile de la ville, de jeunes techniciens travaillent avec enthousiasme, naviguant entre divers véhicules, injectant ainsi une nouvelle vitalité aux secteurs minier et logistique zambiens avec leurs mains et leur savoir-faire.
« Il y a quelques années, certains de ces techniciens connaissaient à peine les bases de la réparation automobile », confie Ma Zhaoyang, directeur de la coopération internationale et des échanges à l’Institut polytechnique de Changchun. « Aujourd’hui, ils sont capables de gérer seuls des problèmes techniques complexes. Ces progrès significatifs sont le fruit de la collaboration approfondie entre la Chine et la Zambie dans l’enseignement professionnel. »
Changchun, capitale de la province chinoise du Jilin (nord-est), est une base industrielle historique riche d’une longue tradition de fabrication automobile, abritant China FAW Group Co, Ltd, souvent décrite comme le « berceau de l’industrie automobile de la nouvelle Chine ». Grâce à sa position géographique et à ses avantages industriels, l’Institut polytechnique de Changchun, en collaboration avec China Nonferrous Metal Mining (Group) Co., Ltd. (CNMC), a fondé une école de l’automobile à Luanshya.
Cette école fait partie de l’Institut professionnel des sciences et technologies sino-zambien, créé en 2019. Il s’agit de la première institution d’enseignement supérieur professionnel fondée à l’étranger par la CNMC, en partenariat avec une dizaine d’établissements professionnels chinois, offrant des programmes diplômants.
Plus de dix enseignants de l’Institut polytechnique de Changchun ont été envoyés en Zambie. Ils ont pris l’initiative de développer et d’établir des normes d’enseignement spécialisé pour la réparation des carrosseries et des systèmes de confort automobile qui ont été intégrées au système éducatif national de la Zambie.
« La réparation automobile est un domaine clé de notre coopération en Zambie, où la demande en techniciens qualifiés dans les secteurs des transports et de la logistique est très forte », se souvient M. Ma. Au début, l’école a rencontré de nombreux défis. « Les élèves avaient des niveaux de compréhension différents vis-à-vis des nouvelles technologies, et les ressources d’apprentissage étaient très limitées. »
Dans les ateliers de Luanshya, les méthodes venues de la « ville automobile » chinoise sont validées progressivement par des cours pratiques. Sous la direction d’enseignants chinois, les élèves commencent par les bases de l’inspection et de l’entretien automobile, et progressent vers le diagnostic de pannes, la réparation de carrosserie, et le dépannage des systèmes électriques.
La salle de classe n’est plus limitée au tableau noir et aux livres ; elle s’étend aux ateliers de réparation des flottes minières et aux garages des entreprises de logistique, permettant aux stagiaires zambiens de perfectionner leurs compétences dans un environnement de travail réel et de s’adapter rapidement aux exigences professionnelles.
Pour assurer un développement durable, l’Institut polytechnique de Changchun met également l’accent sur la formation d’enseignants locaux. Chaque année, l’institut envoie des experts chinois à Luanshya pour des échanges et des collaborations, tout en accueillant des enseignants zambiens en Chine pour des études approfondies.
En 2023, l’Institut polytechnique de Changchun a fait don de neuf ensembles d’outils pédagogiques spécialisés pour l’automobile, afin d’améliorer les installations éducatives locales. « Notre objectif n’est pas seulement de former des techniciens, mais également d’aider la Zambie et d’autres pays africains à développer des talents locaux capables de stimuler le développement industriel », souligne Wang Jun, président de l’Institut polytechnique de Changchun.
Dans les usines et les ateliers de Luanshya, la transmission et la vulgarisation des techniques avancent telles des roues en mouvement. Des véhicules révisés quittent les ateliers, se dirigeant vers de nouveaux horizons. « De la base industrielle du nord-est de la Chine aux vastes terres de l’Afrique, notre route de coopération en technologie et éducation devient de plus en plus large, attirant un nombre croissant de jeunes Africains qui trouvent leur voie sur ce chemin », conclut M. Ma.■
by Xinhua