Santé au Togo : Amnesty International s’attaque au phénomène des accouchements par terre
Dans son communiqué du 31 juillet 2023, l’ONG Amnesty International s’attaque au phénomène des accouchements par terre.
Afrique54.net > Amnesty International a mené des entretiens avec 21 personnes, dont 13 patientes, quatre sages-femmes et quatre médecins, dans cinq établissements de santé situés à Lomé, la capitale, et à Aného, une ville du sud-est du Togo, en février et mars 2023. L’organisation a constaté que des femmes accouchent par terre à cause du manque de personnel et d’équipement.
« Les autorités togolaises doivent de toute urgence améliorer l’accès aux soins de santé maternelle dans le pays et réduire la mortalité infantile et néonatale », a déclaré Amnesty International le 31 juillet, jour de la Journée de la Femme Africaine.
Montée d’adrénaline
Cette déclaration fait monter la tension entre l’organisation de défense des droits humains et les autorités togolaises. Celles-ci soutiennent qu’elles ont pris des initiatives pour rendre les soins de santé maternelle plus accessibles. Amnesty International maintient la pression sur les autorités. L’ONG estimant qu’il est essentiel que de nouvelles mesures soient prises par le Gouvernement pour que les femmes puissent accoucher de façon digne au Togo.
« Les services de maternité qui ont été visités manquaient de personnel, d’équipements adéquats et d’infrastructures sanitaires. En conséquence, les quelques sage-femmes employées par ces services avaient beaucoup de mal à faire face à une charge de travail excessive. Trois sage-femmes ont dit à Amnesty International qu’elles sont parfois de garde pendant plus de 15 heures », souligne Amnesty International.
Mortalité infantile élevée
D’après les Nations Unies, le Togo ne compte que deux sage-femmes pour 10 000 femmes. Le taux de mortalité infantile est de 43 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Le taux de mortalité néonatale qui concerne les nourrissons morts avant d’avoir atteint l’âge de 28 jours, est de 24 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Le taux de mortalité maternelle est élevé au Togo, avec 399 décès de mères pour 100 000 naissances vivantes.
Amnesty International rappelle que l’article 97 du Code de la Santé du Togo prévoit que toute femme enceinte a le droit de bénéficier d’un bon suivi de sa grossesse, d’un accouchement sécurisé et de soins post natals aussi bien pour elle-même que pour son enfant.
© Afrique54.net > Lucien Embom