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Interview Exclusive : A cœur ouvert avec Wappi Kamche, le Secrétaire Général du Mouvement National des Jeunes du MRC

INTERVIEW Exclusive : A cœur ouvert avec Wappi Kamche, le Secrétaire Général du Mouvement National des Jeunes du MRC

Dans un entretien exclusif accordé au journal « La Voix Des Décideurs » et au média en ligne alternatif Afrique54, le jeune doctorant et leader d’opinion,  ressasse le chemin parcouru et prescrit la doctrine frantz-fanonienne à la jeunesse camerounaise. Balayant les échecs du parti, il réitère son attachement au Professeur Maurice Kamto tout en déclarant que « Le MRC dans sa vision politique, ne se mêle pas des affaires intérieures des autres partis politiques… Les militants du RDPC sont libres de réinvestir le Président Biya à la tête de leur parti. »

 

 

 

Bonjour  M. Wappi Kamche !!!  Vous avez été réélu Secrétaire Général du Mouvement National des Jeunes du MRC. Comment se porte-t-il à ce jour ?

 

Bonjour MM. les journalistes !!! Effectivement, j’ai été réélu comme Secrétaire Général des Jeunes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) lors de la 3ème convention ordinaire de notre parti, qui s’est tenue du 09 au 10 Décembre 2023 au Palais des Congrès de Yaoundé.

A ce jour, le Mouvement des Jeunes du MRC se porte bien. Il est en phase de redynamisation. Nous voulons fonctionner de façon plus organisée. Par le passé, le Mouvement a joué un rôle crucial dans l’implantation du MRC et la mobilisation des Camerounais autour de ses idéaux. A cela, on peut ajouter son implication dans l’immense travail de mobilisation des jeunes en vue d’une participation électorale massive par l’entremise des inscriptions électorales.

 

Le parti a connu un évènement d’envergure du 9 au 10 décembre 2023 à savoir sa 3è Convention Ordinaire, quel était l’enjeu de cet évènement et avez-vous atteint vos objectifs ?

Il y a avait plusieurs enjeux. D’abord, il s’agissait de parachever les renouvellements des organes du parti, qui, pour les organes de base, avaient été lancés un an plus tôt. Cette convention visait donc à renouveler les organes nationaux; le présidium du MRC, dont la base a renouvelé sa confiance au Pr Maurice Kamto à travers une forte majorité absolue confortable, les Bureaux Nationaux FMRC et bien évidemment le JMRC. Je ne manquerai pas d’indiquer que la nouvelle Présidente du JMRC élue, Nafissa Thamar, est une jeune de 24 ans, originaire de Maga, arrondissement situé à l’Extrême-Nord. Elle est engagée depuis plusieurs années en faveur du changement politique au Cameroun.

Un autre enjeu était celui d’effectuer le bilan administratif, financier et moral du parti. A cet égard, si je peux partager quelques informations, je vous dirai que, même s’il y a des choses à modifier et à réorienter, pour l’essentiel, le MRC a beaucoup progressé dans le renforcement de son implantation à l’échelle nationale depuis la deuxième convention tenue du 13 au 15 avril 2018.

Au-delà de cette implantation, les jeunes ont adhéré massivement au parti, et ce, malgré l’arrestation illégale et illégitime de près de deux milles (2000) partisans du MRC dans le cadre des marches pacifiques organisées en vue de l’adoption d’un nouveau code électoral, de l’arrêt de la guerre dans les régions du Nord-ouest et Sud-Ouest, et de la justice sur le scandale de gestion des trois milles milliards (3000) FCFA de la CAN. Je tiens à rappeler ici, que près d’une centaine de nos partisans et cadres sont en prison. J’ai en mémoire, le Trésorier National réélu, le Pr Alain Fogué, Bibou Nissack, Pascal Zamboué et d’autres figures peu connues de l’espace médiatique. L’autre enjeu c’était, l’actualisation de nos statuts et règlement intérieur sans omettre notre projet de société.

 

 

Enfin, il s’agissait pour nous à travers cette convention, de se réjouir du chemin difficile parcouru par le MRC. Un parti jamais abattu. Il demeure debout et solide comme un baobab. Que la répression politique, la haine, les morts multiples souhaitées et projetées sur le MRC, se soient dissipées et évanouies au plus profond des cœurs de nombre de détracteurs de notre formation politique. Cette mort programmée n’aura malheureusement pas lieu. Et, à eux, je leur dis que le MRC est le parti des jeunes et de tous les Camerounais.

 

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Son projet de société vise le changement de la vie de tous, y compris des Camerounais présents dans le RDPC, parti au pouvoir. Qu’ils viennent et ensemble, qu’on rebâtisse l’unité nationale, le vivre ensemble et la prospérité, afin de tourner la page chaotique de l’échec de la gouvernance politique et macro économique du régime du président Biya.

Certains citoyens peuvent nous reprocher des choses, mais il faut savoir tourner la page et avancer dans la vie. Cette Convention a été aussi l’occasion pour le MRC, de faire son aggiornamento. Face à la violence, la jeunesse du MRC ne répondra que par l’amour. Lequel amour manque à notre société, pourtant indispensable pour reconstruire notre pays le Cameroun.

A travers cette convention, le MRC a relevé le défi de la mobilisation gigantesque, au-delà des réjouissances et retrouvailles des délégués venus de la diaspora et des quatre coins du pays, le parti s’est rangé en ordre de bataille pour l’assaut du prochain cycle électoral. Monsieur le journaliste, OUI, nous avons atteint nos objectifs.

 

Après le boycott des récentes échéances électorales, lequel a créé des mouvements d’humeur non seulement au sein du parti mais aussi parmi vos sympathisants, certifiez-vous qu’il sera aisé de renouer avec vos supporters ?

Je peux vous certifier que nous donnerons tout pour renouer avec les Camerounais qui ont été gênés par le boycott. Tout en espérant qu’ils soient de bonne foi. Mais il est bon de rappeler en quelques mots, que le MRC l’a fait par amour pour son pays. Les raisons étaient nobles. Mais vous conviendrez avec moi que nous avons payé notre tribut et ne saurions demeurer éternellement dans le boycott. Car, ça n’est pas l’objectif d’un parti politique. C’était une manière d’exprimer notre mécontentement. Cela nous a permis d’assainir un peu nos rangs de l’opportunisme primaire.

 

Le mot « alternance » est plusieurs fois revenu dans les discours de votre leader Maurice Kamto. Au terme de cette troisième convention, il a encore été porté à la tête du parti, modifiant les textes en vigueur. Quelle est votre lecture sur cette actualité ?

Le fait pour notre Président National de prononcer itérativement le terme  »alternance », ne signifie pas l’interdiction à qui que ce soit d’être candidat. Ce qui compte, ce sont les règles de jeu électoral. A ce titre, Maurice Kamto a été réélu dans les règles de l’art. Aucun(e) militant(e) n’a été empêché (e) d’être candidat (e). Encore que c’était un scrutin de liste.

Vous n’allez pas quand même imposer aux militants un choix qu’ils ne souhaitent pas! Si le Prof est encore à cette présidence, c’est bel et bien parce que nous lui faisons totalement confiance. Personnellement, je l’ai voté comme en 2018. Et, personne ne m’a obligé à le faire. Pour le moment, il est notre joker.

 

 

Pour finir, Pr Maurice Kamto n’a jamais modifié les statuts et textes du parti en vigueur. C’est archi-faux et je parle avec autorité. Nous savons tous qu’une ancienne camarade exclue du parti a formulé cette accusation infondée, et qui a largement circulé sur l’espace public. Je tiens à rappeler que les dits statuts sont amendés publiquement lors de la convention par les délégués. Ils font l’objet de débats et de votes en salle. Lors de ce débat, le président national n’est pas celui qui mène la modération des débats.

Pour la petite histoire, je rappelle qu’en 2018, les textes issus de la convention n’ont jamais été modifiés après la convention comme l’a prétendu quelques détracteurs. Ils ont régulièrement été adoptés par les délégués et en plénière. Je précise que la convention de 2018 avait deux secrétaires (un francophone et un anglophone). J’étais le secrétaire francophone et ma collègue politique Tembis, l’ancien vice régional des femmes du Littoral I, était la secrétaire anglophone. J’invite les journalistes à se rapprocher des bonnes sources avant de relayer des informations.

 

 

 

Le Pr. Maurice Kamto peut-il, selon vous, continuer de s’ériger en donneur de leçons vis-à-vis des autres présidents de partis, notamment son principal challenger, le Président Paul Biya qui dirige la vie politique du pays depuis 41 ans ?

 

Pr Maurice Kamto ne s’est jamais érigé en donneur de leçons à quelques présidents de parti que ce soit. Au contraire, c’est avec respect et humilité qu’il parle de feu Ndam Njoya et autres, même des alliés du RDPC à l’instar de l’UNDP de Bello Bouba. Notre jeune parti cherche sa place et la consolide dans le respect des anciens et même des moins jeunes.

Je pense que c’est une certaine presse à la solde du régime qui entretient cette confusion. Elle tend à faire croire que notre champion est un donneur de leçons. De toutes les façons, le MRC dans sa vision politique, ne se mêle pas des affaires intérieures des autres partis politiques. Cette accusation est totalement infondée. Les militants du RDPC sont libres de réinvestir le Président Biya à la tête de leur parti.

Ce que nous dénonçons ici, c’est l’absence de consensus politique autour des règles de jeu. Comment le Président Paul Biya procède pour se maintenir au perchoir de l’Etat durant plus de quatre décades. On peut questionner l’impact d’une telle longévité au pouvoir sur la gouvernance, sachant que nous tombons de fait dans l’ankylose. Ce n’est point son âge qui est attaqué et encore moins le fait que ses partisans le reconduisent à la tête de leur parti. Mais plutôt, l’absence d’élections libres, transparentes et équitables.

C’est ce qui est principalement décrié, et qui enchâsse la légitimité des 41 ans de règne du Président Paul Biya. Nous sommes très volontiers qu’il rentre dans l’histoire comme celui qui aura contribué grandement à apporter la démocratie. Mais pour cela, beaucoup doit être fait et nous pensons que, si au plan économique c’est un échec, au plan politique il peut beaucoup apporter encore.

 

 

Dans le processus de l’alliance politique pour le changement annoncée, quel sera le rôle du bureau du Mouvement des Jeunes dans le cadre de la réussite de ce projet ?

Dans le cadre de la plateforme de l’Alliance Politique pour le Changement (APC) mise en place à la sortie de la Convention, et dont plusieurs partis politiques ont adhéré à l’instar du FCC et où sont sur le point de le faire, le Bureau National Jeune du MRC jouera probablement un grand rôle.

C’est une plateforme qui entend mobiliser des partis, des associations, des personnalités indépendantes, des syndicats et tous les Camerounais du peuple du Changement. Ceux-là qui croient à un changement par les urnes et dans la paix. Dans cette mouvance, nous aurions certainement la lourde tâche de mobiliser la jeunesse camerounaise au-delà de nos frontières politiques, jusque dans les rangs du RDPC, afin de rassurer nos partisans, de convaincre les indécis et ‘’dé-hostiliser’’ les non partisans.

Ce sera l’occasion de travailler à la mobilisation de la jeunesse en vue de leurs inscriptions sur les listes électorales, du vote et de sa défense ; de la diffusion des idéaux et du projet politique de l’APC pour un Cameroun nouveau et chargé d’espoir. Mais aussi et surtout, d’encourager cette jeunesse à plus d’implication politique, à oser en respectant les ainés et à faire la politique autrement.

C’est à dire, d’éviter de s’attaquer aux personnes (qu’elles soient du pouvoir ou de l’opposition) mais plutôt au fond des problèmes ; d’être avant-gardistes et non opprimés, d’être actifs et non observateurs. D’être respectueux des institutions et des personnes dans leur communication. Au XXI ème siècle, la politique ne saurait être un champ de figures ennemis/ennemis comme l’a théorisé le sociologue allemand Carl Schmitt, où il faut chercher à éliminer autrui, à ruiner l’image de l’autre par la manipulation et le mensonge.

Si cela a longtemps caractérisé le champ politique africain, et que nombre de jeunes ont copié le mauvais exemple, il serait bon que ça cesse. Cette jeunesse devra opter pour le défi du parlementarisme du jeu politique, de la « sportization » des rapports politiques au sens du théoricien Norbert Elias où, autrui n’est pas considéré comme un ennemi à abattre mais plutôt, comme un adversaire.

Dans ce cas de figure, le jeu politique est semblable à un match de football où le fairplay a tout son sens. La politique de l’inimitié doit prendre sa retraite. Ce sera aussi l’un de nos défis, des jeunes leaders politiques, indépendamment des bords politiques. Quant aux autres rôles que peut jouer le Bureau National JMRC dans l’APC, vous le constaterez au fil du temps.

 

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Quelle est la feuille de route que le Mouvement des Jeunes du MRC s’est prescrite pour cette mandature ?

Notre feuille de route se résume en quelques points. Il y a la mobilisation de la jeunesse en vue d’un changement politique dans la paix et par les urnes ; la formation et l’encadrement des jeunes et jeunes élus à venir ; la promotion de l’idéologie et du projet de société du MRC. Il faudra jouer le rôle de porte-parole des desiderata de cette jeunesse, l’exhorter à la mobilisation autour des inscriptions sur les listes électorales et de la participation massive au vote ainsi qu’à sa défense. La promotion d’une communication politico-sociale saine et ancrée d’amour et la promotion de la solidarité jeune ne seront pas en reste. En fin de compte, la bonne politique se résume à l’amour de son prochain tout simplement.

 

Un mot en direction du peuple camerounais en général et des jeunes en particulier !!!

Mon mot en direction du peuple camerounais en général et des jeunes en particulier est le suivant. Chers compatriotes, le Cameroun traverse un moment très difficile de son histoire. Jamais avant, le pays n’a été tant ravagé par les divisions de toutes sortes. Jamais auparavant, (hormis l’épisode de la violence des ajustements structurels des années 87) la misère n’avait assommé notre cher et beau pays. Jamais on n’avait vu une guerre fratricide comme celle qui est en cours au Noso. La famine a favorisé et facilité le déploiement du Boko Haram.

 

 

Depuis la fin de l’initiative PPTE, le Cameroun s’est endetté de plus de 13.000 milliards dont 10.000 en devises. Les enseignants sont en grève de façon permanente. Le corps médical n’est pas en reste. Les routes sont insuffisantes et en piteux état. Il y a des villes où l’eau de mauvaise qualité n’est pas arrivée depuis des années et où l’accès à l’électricité est devenu une tombola de circonstances.

Des centaines de milliers de jeunes sont au chômage, et dont certains  âgés de 40 ans, vivent encore sous le toit familial. Les jeunes refusent de plus en plus de se marier faute de moyens. Tous types d’actes immoraux prospèrent dans la société et sans être censurés. La corruption est généralisée au vu et su de tout le monde. Le pillage systématique des ressources de l’Etat n’est pas sanctionné.

 

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Malgré les garanties constitutionnelles et internationales prises par le pouvoir de Yaoundé, les droits élémentaires des citoyens sont bafoués, ignorés et violés. Nous ne disons pas qu’il n’existe pas quelques acquis, mais que le Cameroun est profondément malade. L’ordre de 1982 a montré ses limites et depuis 40 ans de gouvernance, tout le monde de bonne foi peut voir et ressentir le résultat.  Va-t-on toujours demeurer dans le  »on va faire comment souvent entendu çà et là ? Va-t-on préférer prendre le chemin périlleux de l’immigration clandestine ? Que penseraient Um Nyobe et ses camarades, et même Ahidjo ?

Comme le disait Frantz Fanon, chaque génération identifie sa mission et doit l’exécuter. Sachons que le moment est venu de se poser la question de savoir quel avenir pour nos enfants ? Etant donné que nous sommes déjà sacrifiés. Le régime Biya a fait ce qu’il a pu faire et a le bilan qu’il a.

 

 

Aujourd’hui, vous devez reprendre votre pouvoir, et le donner à celui et à ceux qui peuvent défendre mieux vos intérêts. Cet acteur central que je vous propose, qui n’est pas ignoré de vous mais peut-être mal ou peu connu de certains, qui n’est pas parfait comme tout humain, à qui on peut même reprocher des choses,  mais qui a prouvé qu’il était prêt à donner sa vie pour son pays, qui vous aime profondément, qui a accepté de tout perdre pour apporter un sourire sur vos visages, est Maurice Kamto.

 

 

 

C’est un homme bon et dont le projet de société n’a jamais été attaqué par les adversaires du MRC. C’est un projet de rassemblement des Camerounais, autour de cinq piliers devant transformer et moderniser le Cameroun autour d’une histoire partagée et d’un destin commun. C’est un leader bien accompagné, et entouré de nouveaux jeunes comme vous et moi. Le MRC est le parti des jeunes, sachez-le. Et il vous attend afin qu’ensemble nous bâtissions un pays où rêver est un droit, et vivre ses rêves pourrait être une réalité.

Pour ce faire, peuple du changement, chers jeunes, allez dès janvier vous inscrire massivement sur les listes électorales. Rassurez-vous qu’autour de vous, tout le monde est inscrit. Le moment venu, allez voter qui vous aura marqué. Je ne doute pas que vous saurez faire le bon choix. Le changement est possible dans la paix et par les urnes. Croyez-moi, c’est possible!

 

Merci de votre disponibilité à répondre à nos questions.

Merci Messieurs les journalistes pour l’honneur que vous faites au MRC et à ma modeste personne, en offrant cette possibilité de communiquer davantage avec le peuple camerounais. Nous restons disposés à le faire aussi souvent que faire se peut.

 

Propos recueillis par Lucien Embom et Jay Le Guerrier

 

 

 

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