Mbankolo : En attendant les prochaines catastrophes [Les Grands Débats ]
► A peine sortis du drame de Mbankolo, les habitants de Yaoundé s’interrogent sur les précautions à prendre sur les autres zones à risques. Alors que pour une tranche avisée de l’opinion publique nationale, l’heure de la tolérance zéro est arrivée.
De Mokolo Elobi, en passant par Etam-Bafia, Eloumden, NkolBisson et Nkozao ; l’homme semble défier la nature. Entre construction sur les flancs de montagne et colonisation des bas-fonds, chacun y va à sa guise. Des mesures énergiques avaient été prises après la destruction du quartier Ntaba. Mais les autorités de la ville n’étaient allées au-delà de l’effet d’annonce. C’est le même constat ailleurs dans les autres villes du Cameroun.
Les maires semblent se donner le mot: ne rien faire pour préserver la paix. Elles se limitent à des sommations de déguerpissement qui, dans la plupart des cas, ne sont pas mises en exécution. Le développement des habitats précaires dans les bas-fonds expose les occupants aux risques sanita environnementale.
Le Bois de singes : le prix à payer de la destruction des mangroves
A Douala, la situation du quartier Bois de Singes est une catastrophe à ciel ouvert. Dans cette partie de la cité économique bordée par le fleuve Wouri, l’homme empiète sans relâche sur la nature par une exploitation abusive des ressources. Zone jadis couverte par la mangrove, barrière naturelle pour lutter contre les inondations et milieu de reproduction des espèces aquatiques, cela reste juste un pal souvenir. Tous les projets gouvernementaux de restauration de cet écosystème sont sapés par les riverains qui utilisent les palétuviers comme source énergétique.
Buea et Limbe: sous la menace du cratère
Villes volcaniques, telle une épée de Damoclès, Buea et Limbe sont sous la menace de phénomènes naturels qui pourraient entraîner leur destruction totale ou partielle.
Les activités volcaniques, les tremblements de terre et les inondations sont des catastrophes naturelles fréquentes qui ont un impact énorme sur les communautés directement touchées.
Le séisme de 1909 avec ses multiples répliques tout au long du siècle, n’ont pas généré une réelle prise de conscience de la dangerosité au niveau nationale. Aucune construction ne respecte les normes sismiques dans cette ville sous la menace directe du mont FAKO. Le centre sismologique qui a été placé à quelques kilomètres du volcan en 1982 est debout, mais la plupart des équipements sismologiques qui s’y trouvent ne fonctionnent plus correctement.
En réponse à cela, l’Université de Buea a construit un laboratoire volcanique pour surveiller les activités précurseur du mont Cameroun et essayer de prédire les futures éruptions. Le laboratoire est en cours d’équipement.
Mais dans certaines villes africaines, il existe peu de données quantifiables. Une équipe de recherche financée par le LIRA relève ce défi dans le but de créer de meilleures réponses à ces menaces anciennes et actuelles dans les villes modernes.
D’autres alertes ont été enregistrées dans la même localité
En mars dernier dans la ville de Buea, une pluie torrentielle a provoqué des inondations et des coulées de boue sur le versant oriental du Mont Cameroun. Des torrents épais et sombres qui ont touché principalement les localités de Bova, Bokwaï et le quartier Buea Town, emportant sur leur passage des pans de route, des véhicules et détruisant des habitations et des commerces. Cet unième incident avait fait quatre morts et blessé quatre habitants dans l’effondrement de leurs maisons, une personne est portée disparue.
Malgré ces menaces, les habitations évoluent progressivement au pied du Mont Cameroun sur le regard des autorités. Zone sismique, les constructions anarchiques ne respectant aucune norme en la matière prospèrent également. Pourtant, la communauté scientifique alerte sur les dangers de cette urbanisation non contrôlée des villes de Buea et de Limbe. Ils proposent dans leurs recherches des solutions pour prévenir d’éventuelles catastrophes.
Quelles mesures pour prévenir les catastrophes au Cameroun ?
Pour prévenir de telles catastrophes, des solutions sont d’ordre structurel et conjoncturel. Des mesures pour renforcer la planification urbaine, la prévention des catastrophes et la coordination des secours sont essentielles dans ce genre de catastrophe, affirme un spécialiste de la protection civile. Des systèmes d’alerte précoce et des plans d’évacuation doivent être mis en place pour minimiser les pertes humaines et les dégâts matériels lors de catastrophes naturelles.
De plus, il est impératif de former et d’équiper les équipes de secours pour qu’elles puissent intervenir rapidement et efficacement en cas d’urgence. De même, les démolitions des zones à risque sont un début de solution mais il faut allez plus loin.
Source : Les Grands Débats