La presse de Côte d’Ivoire rend hommage à Jean Hélène, journaliste français assassiné en octobre 2003
► Plusieurs journalistes se sont réunis le jeudi 26 octobre 2023 dans les locaux de la Maison de la Presse, à Abidjan – Plateau pour rendre un hommage au journaliste français Jean Hélène tué par balle par un policier, le 21 octobre 2003.
Afrique54.net | Amadou Coulibaly, ministre ivoirien de la Communication, est revenu au cours de la cérémonie commémorative sur les valeurs qu’incarnait l’illustre disparu. « Jean Hélène était un journaliste courageux et passionné par son métier. Sa passion l’a conduit sur les théâtres les plus risqués pour sa vie. Sa contribution a grandement aidé à éclairer le monde sur les défis auxquels notre nation était confrontée à l’époque », a-t-il fait savoir avant d’ajouter qu’il restera une voix singulière pour un public diversifié, tant en Côte d’Ivoire qu’à ailleurs.
« Jean Hélène était un homme de chaleur et de générosité. Il a tissé des liens étroits avec de nombreux journalistes (ivoiriens et étrangers), témoignant ainsi de l’esprit de confraternité et d’ouverture qui caractérise la profession de journaliste. Aujourd’hui, vingt ans après sa disparition, nous avons le devoir d’honorer la mémoire d’un professionnel, d’un homme d’engagement et de conviction », a-t-il dit.
Pour le ministre, Jean Hélène continue de vivre « dans nos cœurs et son nom résonne dans nos esprits. Pour lui et pour tous les journalistes morts dans l’exercice de leur métier, nous devons veiller sur la liberté de la presse et le droit à l’information. Chacune et chacun d’entre nous doit être le gardien de ces valeurs fondatrices de la démocratie ».
En cette occasion d’hommage et de mémoire, il a exprimé la reconnaissance du Gouvernement ivoirien à l’Association de la Presse Étrangère en Côte d’Ivoire (APECI) pour avoir organisé cette cérémonie. « Vous nous offrez, une fois encore, l’opportunité de veiller à ce que l’oubli ne s’enracine pas dans nos souvenirs. Vous nous donnez l’opportunité de réaffirmer notre détermination à toujours garantir la liberté de la presse en Côte d’Ivoire. Je veux souligner que la Côte d’Ivoire, sous le leadership du Président Alassane Ouattara, reste pleinement engagée dans la promotion et la protection de la liberté de la presse », a-t-il mentionné.
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Pour sa part, M’ma Camara, la présidente de l’Association de la Presse Étrangère de Côte d’Ivoire, a souligné l’importance que les États devraient accorder à la sécurité des professionnels des médias et à l’accès libre à l’information dans la société démocratique.
« Jean Hélène était passionné par son métier, convaincu de la mission des journalistes, celle de mettre en lumière les faits. Sa disparition tragique marque un tournant sombre dans l’histoire de la presse en Côte d’Ivoire » , a-t-elle indiqué avant de témoigner la gratitude de son association à l’ensemble des acteurs qui ont contribué afin que lumière soit faite sur cette affaire. « Cette commémoration est l’occasion pour l’Association de la Presse Étrangère en Côte d’Ivoire d’exprimer sa gratitude à toutes les personnes qui ont contribué à faire la lumière sur cette affaire », a-t-elle remercié.
En outre, elle a également félicité le gouvernement actuel, car selon elle, depuis son arrivée, la presse n’a pas assisté à de telles tragédies. « Nous progressons tout doucement vers la consolidation d’un cadre de travail sécurisé pour les journalistes, même si beaucoup reste à faire », a laissé entendre la patronne de l’APECI.
Le 21 octobre 2003 au soir, Jean Hélène, correspondant de RFI à Abidjan âgé de 50 ans, a été abattu par un policier d’une balle de kalachnikov dans la tête, alors qu’il attendait à proximité du siège de la police nationale la libération de onze opposants au régime du président ivoirien d’alors, Laurent Gbagbo.
© Afrique54.net |Stéphane Beti, depuis Abidjan
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