Attaque du bateau ‘’Tombouctou’’ : La FIDH appelle les autorités maliennes à faire la lumière
► La Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) appelle les autorités maliennes à faire la lumière, sur l’attaque du 07 septembre 2023 contre le bateau civil ‘’Tombouctou’’.
[ Afrique54 ] L’assaut s’est produit sur le fleuve Niger. Elle a causé la mort d’au moins 49 civils et de nombreux blessés. La FIDH appelle les autorités maliennes à faire toute la lumière sur ces violations graves des droits humains, constitutives de crime de guerre, en diligentant et menant à son terme l’enquête ouverte par le pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
« Dans la matinée du 07 septembre 2023, le Bateau « Tombouctou », faisant la liaison Mopti-Gao et appartenant à la Compagnie malienne de navigation (Comanav), a été attaqué par des tirs de roquette par des hommes armés non identifiés dans les environs de Gourma-Rharous, région de Tombouctou », indique la Fédération Internationale des Droits de l’Homme dans son communiqué.
On apprend que dans son communiqué publié le 07 septembre 2023, le gouvernement du Mali fait état d’un bilan provisoire de 49 civils tués, des blessés et des dégâts matériels sur le bateau. Les blessés ont été admis à l’hôpital de Gao. D’après les informations recueillies par la FIDH, ce bilan pourrait évoluer car certaines familles sont toujours sans nouvelles de leurs proches. Un témoin indiquait notamment : « j’ai 6 membres de ma famille à bord de ce bateau, depuis l’attaque nous n’arrivons pas à les joindre, je suis inquiet, j’espère les retrouver… »
« Ce bateau transportait des centaines de passagers. Dès le premier tir de roquette, plusieurs passagers paniqués, ne se sont pas posés de question. Ils se sont jetés dans l’eau alors que certains ne savaient même pas nager. C’est pourquoi le nombre de victimes communiqué officiellement est sous-estimé, le bilan peut être beaucoup plus lourd, mais on en saura plus dans les jours à venir », témoigne un rescapé.
Dans la matinée du 08 septembre, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM) affilié à Al-Qaïda aurait revendiqué l’attaque du bateau et celle contre le camp des forces armées maliennes (FAMa) de Bamba, dans la région de Gao, perpétrée le 7 septembre. D’après les autorités maliennes, 15 militaires maliens ont trouvé la mort dans cette deuxième attaque perpétrée le même jour. Le Procureur de la République du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, a annoncé l’ouverture d’une enquête en vue d’identifier, d’interpeller, de poursuivre et de traduire en justice les auteurs, coauteurs et complices de ces faits.
Drissa Traoré, Secrétaire Général de la FIDH, les civils continuent à payer un lourd tribut dans ce conflit meurtrier. « Nous martelons que la seule réponse militaire ne suffit pas. Une résolution véritable et durable du conflit requiert à la fois des réponses judiciaires concrètes et des politiques globales. Nous saluons l’ouverture d’une enquête par les autorités judiciaires maliennes et appelons à ce qu’elle soit diligentée. Pour mettre un terme au cycle de la violence et de l’impunité, il est impératif que les enquêtes ouvertes sur des cas de violations graves des droits humains soient menées à leur terme », a fait savoir Drissa.
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