Panorama de Presse : A la veille du prochain Sommet des Brics du 22-24 août 2023
► Le sommet des Brics, qui déroule du 22 au 24 août à Johannesburg, a éveillé déjà la curiosité de nombreuses presses occidentales.
Afrique54.net | Sous l’acronyme de cinq pays émergents à savoir Brésil, Russie, Afrique du Sud, Inde et Chine, la formation Brics organise son sommet, qui stimule déjà de nombreux questionnements quant à ce qui se dira.
Courrier International augure une potentielle fin du règne du dollar. Cette interrogation de l’hebdomadaire « fin du roi dollar ? » laisse bien croire que cette question occupera une place de choix lors des pourparlers. Du moins, on aura pressenti les soupirs jusque-là non manifestés par certains, de l’affranchissement du billet vert, symbole de l’hégémonie des Etats-Unis. Au nombre des sujets à l’honneur lors de cette réunion, ce serait l’occasion pour les membres de la dénomination d’aborder la question de la suprématie du dollar, qui depuis des années reste la principale monnaie gouvernant les échanges mondiaux. L’éventuelle absence de Poutine au sommet sera abordée. Pourtant ce dernier semble être « le membre des Brics, le plus favorable à cette idée. »
TF1 Info de son côté, nous déclare que cette prophétie de l’économiste britannique Jim O’Neill, suivant laquelle « la domination américaine du monde ne va pas continuer », est bien sur le point de se réaliser. Le quotidien remarque également que cette formation, qui pèse aujourd’hui 42% de la population mondiale, génère un quart du PIB mondial.
Les Brics constituent désormais une association à fort impact économique mondial, avec « la nouvelle banque de développement » et destinée à prendre de l’ampleur.
Conjointement, de nombreux pays africains sont d’ores et déjà décidés à rejoindre le club. Selon Jeune Afrique, ils seraient au nombre de cinq, dont l’Egypte, l’Algérie, le Nigéria, le Maroc, et le Sénégal, parmi les 23 pays déjà engagés à faire partie du regroupement des Brics.
Carlos María Correa confie au quotidien chinois XINHUAnet que cette 15e édition du sommet des Brics permettra de rétablir l’équilibre entre les pays, en donnant la possibilité à toutes ces entités de mieux s’exprimer dans l’arène internationale et d’échapper à la domination occidentale.
Le Président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, qui accueille ce sommet à Johannesburg, souhaite que cet événement se déroule dans l’amiable et indique que l’Afrique du Sud refuse « une compétition entre puissances mondiales », rapporte LaPresse.
Il affirme également sa neutralité face au conflit Russie-Ukraine, mais toutefois conseille la voie du dialogue. Malgré le mandat d’arrêt émis par la Cour Pénale Internationale, le Président russe Vladimir Poutine assistera au sommet en visioconférence, nous fait savoir le quotidien.
Pour Daily Maverick, quotidien sud-africain, Cyril Ramaphosa se servira de ce regroupement étatique comme argument pour remporter l’élection de l’année à venir. Son objectif durant ce sommet de Sandton étant de polir son image, et de renforcer ses collaborations occidentales et mondiales dans l’ensemble.
Il découle des analyses du Financial Times que cette association des pays Brics, loin d’être une arme d’équilibre de l’ordre géopolitique mondial, serait plutôt une farce, une tribu d’exaltation qui ne ferait révérence qu’à une seule star, qui est la Chine, ou mieux encore l’« hégémon en herbe ».
Il paraît que le sommet est en branle face à l’absence du Président russe, cependant, selon le quotidien, l’Empire du Milieu reste la seule puissance, la seule véritable rivale des Etats-Unis, tandis que les autres adhérents du club se contentent de garder des relations cordiales avec les puissances économiques qui mènent la barque. Le choix de s’affranchir du dollar ne relève donc que d’une pure fantaisie.
© Afrique54.net | Karèle Ntsa