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Forum Russie-Afrique 2023 : L’Afrique a un nouveau maître

▌Du 27 au 28 juillet 2023, 49 sur 54 pays africains se sont réunis à Saint-Pétersbourg à l’occasion du Forum Russie-Afrique.

 

 

Après Sotchi, en octobre 2019, les dirigeants africains ont été reçus par leur homologue Vladimir Poutine en présence des délégations de 49 pays africains, dont 17 chefs d’Etat.

Au cours du forum, le président russe a annoncé qu’un mécanisme de partenariat et de dialogue sera créé pour les questions de sécurité, y compris pour la lutte contre le terrorisme, la sécurité alimentaire et le changement climatique.

« Il est également question de passer systématiquement aux monnaies nationales, y compris le rouble, dans les règlements financiers des transactions commerciales entre la Russie et l’Afrique », a ajouté Vladimir Poutine.

Division et tension entre les dirigeants africains
Au-delà de la démonstration de puissance de la Russie qui surfe sur la vague de l’indépendance des pays du joug de leurs anciennes puissances coloniales, les dirigeants africains non pas parlé d’une seule voix. Pour Poutine, la situation dans de nombreuses régions d’Afrique est instable. C’est un lourd héritage du colonialisme. C’est le cours qui consiste à diviser pour mieux régner.

A cet effet, ces tensions et divisions entre dirigeants du continent ont éclaté au grand jour à Saint-Pétersbourg. Le président de la transition au Burkina Faso s’est adressé frontalement à la vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement réunis autour de Vladimir Poutine.

« Je m’en vais m’excuser auprès des anciens que je pourrais vexer dans mes propos à venir. Les questions que nos générations se posent sont les suivantes : il s’agit de comprendre comment, avec tant de richesses sur notre sol, l’Afrique est aujourd’hui le continent le plus pauvre. Et comment se fait-il que nos chefs d’État traversent le monde à mendier ? Il faut que nous, chefs d’État africains, arrêtions de nous comporter en marionnettes qui dansent à chaque fois que les impérialistes tirent sur les ficelles », a lancé Ibrahim Traoré
Les chefs d’Etats africains traités de mendiants ! Des propos que le président sénégalais n’a pas laissé passer. Macky Sall a répondu au capitaine Traoré, dès le début de son intervention.

« Pour répondre à notre jeune frère, notre cadet. Les chefs d’État ne sont pas venus ici pour mendier. Nous n’allons par ailleurs tendre la main. Nous travaillons pour un partenariat d’égale dignité entre les peuples. C’est le même discours qu’on tient à Dakar, ici à Saint-Pétersbourg, ou à Washington. Et ce combat transcende les générations, » a laissé entendre le numéro un sénégalais.
Ces divisions se sont prolongées sur la photo de famille avec Vladimir Poutine où deux dirigeants n’y figuraient pas à savoir les présidents bissau-guinéen et sénégalais, Umaro Sissoco Embalo et Macky Sall.

 

 

Du blé pour les meilleures élèves
Cette réunion intervient au moment où, Moscou vient d’abandonner l’accord conclu en 2022 qui permettait à l’Ukraine d’exporter le blé. A cet effet, Vladimir Poutine a tenu à rassurer ses partenaires sur la livraison des céréales via une aide alimentaire à 6 pays considérés comme meilleurs élèves. Dans son discours d’ouverture, Poutine a souligné que Moscou pourra dans les mois qui viennent livrer gratuitement jusqu’à 50 000 tonnes de céréales à six l’instar du Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, le Zimbabwe, la Somalie et l’Erythrée.
Cette situation jugée de discriminatoire par certains pays a contribué à l’appel à la fin du conflit russo-ukrainien par certains dirigeants africains. Selon Azali Assoumani, les dons de céréales russes ne suffisaient pas. Et qu’il fallait un cessez-le-feu avec l’Ukraine et que les Etats africains qui souffrent de cette guerre étaient prêts à se poser en médiateurs.
Beaucoup de spécialistes s’interrogent sur l’infantilisation alimentaire, d’un continent qui riche et qui détient plus de 40% des terres cultivables du monde.

Vers des coopérations bilatérales
Il faut aller vers un partenariat bilatéral concret qui aidera au développement. L’Afrique doit cesser d’être considéré comme un pays. C’est un continent constitué des 54 pays chacun ayant ses spécificités. La diversification des partenaires en fonction des intérêts de chaque pays.
Le nouveau partenariat doit explorer tous les domaines de la coopération avec un transfert de technologie et l’industrialisation, éléments clés pour le développement de l’Afrique. En effet, si les questions migratoires restent prégnantes dans le continent c’est parce beaucoup de pays africains peinent à donner du travail à la jeunesse pour qu’elle puisse s’épanouir chez elle.

@ La Voix Desdécideurs Eric Ngono

 

 

 

 

 

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