Panorama de presse : La France fustige les violences perpétrées par des manifestants du Niger

Afrique54.net│ La foule des manifestants réagit après les actions de médiation de la France. La France juge bon de mettre un terme à la révolte en envoyant les éléments de l’armée de l’air, sans autorisation, mais immédiatement refoulées du Niger. Des slogans anti français se multiplient. Le drapeau français est en flamme.

La France est pourtant reconnue comme un ancien partenaire du Niger. Elle entretient de bonnes relations avec le Président élu Mohamed Bazoum. C’est ce qu’essaie d’exprimer le quotidien Challenge sous son titre « Pivot du dispositif anti jihadiste », étant donné que le chef de l’Etat français est déterminé à se battre pour préserver le sceptre entre les mains de son homologue. Le Président Macron soutient d’ailleurs toutes les initiatives régionales qui visent le retour du Président Mohamed. Mais Challenges pense qu’après ce coup, l’avenir de la coopération militaire franco-nigérienne semble hautement incertain.

Cette vague d’opposants qui souhaite instaurer un nouveau régime politique est prête à balayer le régime en cours, et tout ce qui pourrait y être impliqué. C’est ainsi que la foule d’opposants au régime n’hésite pas à débusquer les forces de l’Elysée, dont l’intervention ne rime surtout pas, en l’occasion, dans le sillage de leurs ambitions. Mais c’est le drapeau de la Russie qui est agité en gloire par cette foule réactionnaire.

Les manifestants poussent la révolte jusqu’à l’ambassade de France, où ils sont pulvérisés par des grenades lacrymogènes, après la tentative sans succès des soldats de réfréner leurs ardeurs. La foule furieuse avait déjà fait preuve, non seulement de vandalisme, mais d’infraction au droit international en arrachant et mutilant la plaque de l’ambassade de France. Ils l’ont traînaillée violemment et piétinée sur le goudron. Ils ont aussitôt remplacé celle-ci par les drapeaux russe et nigérien.

Il faudrait se rappeler que cette troupe qui fait des ravages, c’est le même mouvement civil, celui de M62, qui avait déjà protesté contre l’opération Barkhane de l’armée française au Sahara et au Sahel. Le Ministère français des affaires étrangères s’insurge donc avec véhémence contre ce mouvement et en appelle aux autorités administratives à en assurer la sécurité. « La France condamne toute violence contre les emprises diplomatiques dont la sécurité relève de la responsabilité de l’Etat hôte », soutient Paris.

Autre punition, l’Hexagone a annoncé le blocus économique du Niger, souligne ArabNews, qui mènera au sevrage des aides budgétaires en provenance de la France.

Mais le quotidien commente également que le Niger a été le troisième fournisseur d’uranium à la France, contribuant pour 19% de ses approvisionnements. Donc, en clair, cette éventuelle rupture de partenariat ne se ferait qu’au détriment du Niger. La France court également le risque de lâcher de gros intérêts, en perdant cet accord entretenu avec le Président nigérien Mohamed Bazoum. De ce fait, le Niger pourrait ne plus être le partenaire stratégique pour ce minerai.

A l’heure actuelle, le Président Bazoum est toujours retenu captif dans sa résidence par la junte du Général Abdourahamane, et en est à son cinquième jour, malgré les menaces de la France.

L’intervention immédiate des troupes militaires françaises s’aligne également dans le sens de protéger les ressortissants Français. Ils sont entre 500 et 600 à résider sur le sol nigérien, selon le Quai d’Orsay. Une évacuation de cette population française est également envisagée dans le cas où les troubles persistent.

Le Président Emmanuel Macron a déclaré que quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et l’emprise français verra la France répliquer de manière immédiate et intraitable. Il ajoute qu’il ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts.

© Afrique54.net│ Karèle Ntsa