Par MARCIEN ESSIMI │ AFRIQUE54.NET

Panorama de presse – Evénement majeur dans les relations russo-africaines organisé par Moscou, la deuxième édition du Sommet Russie-Afrique prévue les 27 et 28 juillet 2023, retient déjà l’attention de la presse africaine, russe et occidentale.

L’agence de presse turque Anadolu indique que «  49 des 54 pays africains participeront au 2e Sommet Russie-Afrique ». Citant Yury Ushakov, conseiller du Président russe,  qui « a déclaré que 17 pays avaient confirmé leur participation au niveau des chefs d’Etat », on apprend  de l’agence que le Chef du Kremlin rencontrerait les dirigeants du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la République centrafricaine, des Comores, du Congo, de l’Égypte, de l’Érythrée, de la Guinée-Bissau, de la Libye, du Mali, du Mozambique, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda, du Zimbabwe, ainsi que le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat ».

Le média pro-gouvernemental russe , Sputnik  annonce que  Poutine fera une grande déclaration au sommet Russie-Afrique, rapportant ainsi les propos de l’assistant du Président russe, Iouri Ouchakov. « Notre Président fera une grande déclaration. Il évaluera l’état actuel du système des relations internationales, y compris la formation d’un nouvel ordre mondial basé sur le principe de la multipolarité et de l’égalité de tous les États indépendants », a-t-il déclaré.

Cependant, RT France  nous apprend ce matin  que le maître du « Kremlin dénonce les pressions ‘’sans précédent’‘ occidentales sur les Etats africains ».  «Nous savons naturellement que presque tous les pays africains ont été soumis à des pressions sans précédent de la part des États-Unis, les ambassades de France sur le terrain ne sont pas restées à l’écart et c’est toujours le cas», a déclaré le le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. «D’autres missions occidentales tentent d’empêcher la tenue de ce sommet, d’empêcher la représentation des États africains à ce sommet».

Le média français Sudouest.fr  pense que « A Saint-Pétersbourg, Poutine veut rassurer ses alliés sur le continent ».  « Aujourd’hui, le partenariat constructif, confiant et tourné vers l’avenir entre la Russie et l’Afrique est particulièrement significatif et important »,lit-on dans le site qui rapporte cet extrait  d’un article  de Vladimir Poutine publié lundi sur le site du Kremlin. Pour le média, « Affaiblie sur la scène internationale, la Russie entend réaffirmer sa bonne entente avec ses partenaires, malgré des divergences sur la fin de l’accord sur les céréales ukrainien, dont le continent dépend. »

France 24 qui est sous le contrôle du Quai Dorsay s’interroge sur les «  enjeux économiques en trompe-l’œil ? ».  Le média « analyse les enjeux de ce rendez-vous ô combien stratégique pour Moscou » et indique  que « derrière les visites et les discours, les échanges commerciaux demeurent faibles entre Moscou et le continent. Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que les sanctions occidentales fragilisent l’économie de la Russie, ses capacités réelles d’engagement vis-à-vis de l’Afrique interrogent ».

Pour  Le Monde , « Au-delà de l’enjeu symbolique, la présence de responsables africains à Saint-Petersbourg pourra s’avérer cruciale dans les négociations sécuritaires (Wagner est en train de redimensionner sa présence dans certains pays comme la Centrafrique, où des centaines de combattants ont quitté le pays ces dernières semaines) et économiques, notamment autour des livraisons de céréales »

Le Horizons Nouveaux Magazine  édité depuis le Cameroun,   a titré « Bienvenue à Saint-Pétersbourg »   traitant cette actualité   dont  le media en ligne camerounais  La Voix Du Koat fait écho  à travers  l’article «  Sommet Russie-Afrique : le Cameroun se positionne ». Dans ses colonnes, le média revient  sur l’entretien accordé par le milliardaire camerounais, Pdg de Global Investment Trading et de Simb Group  à  la chaine de télévision nationale russe ce mardi 25 juillet 2023.  Au cours de cet entretien ,   il souligne  qu’il « est grand temps que l’Afrique et la Russie se mettent ensemble pour changer le cours des choses dans le monde. C’est la raison pour laquelle je vais dans ce forum très confiant. Je suis là  en tant que homme d’affaires d’abord, mais aussi en tant que président et fondateur de l’Organisation africaine de la Russophonie, qui est créée pour organiser et faciliter les relations entre l’Afrique et la Russie dans tous les secteurs d’activités. Je m’en vais à Saint-Pétersbourg pour signer des contrats, tisser les relations d’affaires. Mon objectif également à travers l’Organisation c’est qu’au niveau culturel, les Africains arrivent à parler également le russe pour une meilleure collaboration dans les affaires ».

Jeuneafrique  fait un arrêt sur les «  Cinq questions pour comprendre les ambitions de Poutine sur le continent ». Selon le média fondé par Béchir Ben Yahmed, ce «sommet organisé par Vladimir Poutine, sera l’occasion pour Moscou de compter ses alliés sur le continent. « Depuis la rébellion avortée du groupe Wagner, le 23 juin, l’avenir de la présence (et de l’influence) russe sur le continent suscite bien des interrogations – et ce malgré la récente annonce de son patron, Evgueni Prigojine, que ses troupes ne combattraient plus en Ukraine pour se concentrer sur l’Afrique. »

Parlant de la rébellion avortée du groupe Wagner , dans   sa  livraison du 25 juillet 2023 le journal  La Voix Des Décideurs, à travers l’éditorial  de son Directeur de publication intitulé « L’Afrique et les 07 perruques de Prigojine », demande aux  « dirigeants africains engagés dans la coopération militaire avec la Russie doivent obtenir l’engagement et l’assurance de la responsabilité de la fédération russe, la conduite  des sociétés de sécurité affiliés en Russie et qui opèrent dans le  continent. En matière  de loyauté envers même la Russie, Wagner n’est plus fiable. Il serait mieux pour l’Afrique de traiter avec les anciens éléments Wagner ayant fait allégeance au gouvernement russe  et non avec le dangereux Prigojine, le maître chanteur aux perruques et visages multiples. »

Le  Washingtonpost quant à lui  les raisons de l’organisation de ce rendez-vous historique. «   La Russie veut des alliés, c’est pourquoi elle organise un sommet sur l’Afrique », titre le journal qui ajoute : «La sécurité alimentaire et le groupe Wagner sont à l’ordre du jour ». Le média américain souligne :  « Le gouvernement du président Vladimir Poutine est soumis à de nouvelles pressions pour montrer son engagement envers un continent de 1,3 milliard d’habitants qui s’affirme de plus en plus sur la scène internationale ».