Djibouti : L’inflation en glissement annuel a atteint 6,1 %
►L’inflation en glissement annuel a atteint 6,1 % principalement en raison de la hausse des prix mondiaux des produits de base et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement alimentaire éthiopienne.
Afrique54.net | Après s’être redressée en 2021, l’activité économique de Djibouti a ralenti en 2022, en raison des tensions logistiques associées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de la faiblesse de la demande éthiopienne et de l’aggravation de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique. Cela a contribué à une forte hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. La croissance du PIB réel est tombée à 3 %, contre 4,8 % en 2021.
Sur le plan budgétaire, le budget a été sous pression en raison de l’augmentation des subventions alimentaires et énergétiques et d’autres mesures budgétaires visant à atténuer les effets négatifs de la guerre en Ukraine, de l’aggravation de la sécheresse et de la forte augmentation du service de la dette en 2022. « Les recettes intérieures ont diminué de 1,6 %. % du PIB à environ 18,5 % du PIB en 2022, » indique la Banque Mondiale.
Ménages et entreprises sous la menace
D’après l’institution, les chocs dans les chaînes de valeur mondiales du transport et de la logistique, en particulier ceux liés aux entreprises publiques portuaires, représentent également une source de risque. Les changements climatiques, y compris la sécheresse et les inondations, constituent également une menace croissante pour les ménages et les entreprises. Cette menace peut être ressentie de manière disproportionnée dans les régions les plus pauvres du pays.
« On estime que les taux de pauvreté, qui s’élevaient à 19 % en 2017 au seuil de pauvreté international, ont diminué à un rythme plus lent ces dernières années pour atteindre environ 15,6 % en 2023, reflétant les effets de la COVID-19 ainsi que l’impact économique et social de l’instabilité régionale et l’accélération des prix des produits de base jusqu’en 2022, » renseigne la Banque Mondiale.
Resserrement budgétaire
En outre, la perte de recettes associée aux incitations fiscales sur les produits pétroliers raffinés était estimée à 1,1 % du PIB en décembre 2022. Le gouvernement djiboutien a répondu par un resserrement budgétaire, notamment en supprimant les dépenses exceptionnelles liées à la crise du COVID 19 et en gelant la plupart des postes de dépenses. Ces mesures ont partiellement compensé la baisse des recettes, en contenant le déficit budgétaire (base engagement) à 1,5 % du PIB.
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Les perspectives restent positives grâce à la perspective d’une paix durable en Ethiopie. La pauvreté, qui devrait s’établir à 15,6 % en 2023 (au seuil de pauvreté international), devrait suivre une tendance à la baisse, reflétant une expansion économique soutenue.
Ressources limitées
L’ambition de Djibouti de tirer partie de sa situation géostratégique pour transformer une petite économie aux ressources limitées en un pôle régional de transport et de logistique à croissance rapide se heurte à un certain nombre de défis. L’engagement continu des autorités nationales en matière de prudence budgétaire sera essentiel. Il s’agira notamment de surveiller et de rationaliser les dépenses fiscales, ainsi que d’éviter d’importants écarts budgétaires qui entraîneraient une nouvelle accumulation de la dette publique.
© Afrique54.net | Lucien Embom, depuis Yaoundé