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Entretien avec Roger Brice Kamsu, Directeur général de l’usine de fabrication des cure-dents Made in Cameroon

Roger Brice Kamsu, Directeur général de Kamcure-dent : « 80% des investisseurs sont  satisfaits de ce que nous faisons »

INTERVIEW REALISEE PAR FINANCIA

 

 

Pour la mise sur pied d’une usine de fabrication des Cure-dents Made in Cameroon, Kamcure-dent avait lancé en 2020 un Crowdfunding. Au départ, l’objectif était de lever 250 millions de FCFA, mais au terme de la campagne, en septembre 2022, l’entreprise a globalement levé un montant de 142 515 000 FCFA avec 3800 investisseurs répartis dans 46 pays.

Il faut noter que 681 000 de parts ont été vendues pour la plupart en Afrique de l’Ouest. La jeune start-up avait promis fabriquer les cure-dents à partir du 1er décembre 2022. 5 mois après cette annonce, certains investisseurs s’inquiètent. Financias’est penché sur la question en rencontrant le directeur général de Kamcure-dent.

En septembre 2022 vous annoncez la fabrication des Cure-dents made in Cameroon pour le 1er décembre et nous sommes en avril 2023. Pour réaliser ce projet, vous avez lancé une levée de fonds. Aujourd’hui où en est-on avec ce projet ?

En septembre 2022 nous avons organisé une conférence qui marquait la fin d’une levée de fonds qui nous a permis d’atteindre un capital de 142 millions de FCFA environ. Et nous avons fait la promesse de distribution de cure-dents au mois de janvier 2023.

En avril 2023, nous n’avons pas effectivement commencé la distribution faute de difficultés administratives et techniques. Cependant dans 10 jours nous allons commencer à distribuer les cure-dents. Mais c’est un retard qui en valait la peine.

 

 

Initialement votre entreprise cherchait par ce Crowdfunding 250 millions de FCFA. Mais vous avez récolté un peu plus de 142 millions de FCFA. Comment s’est effectuée l’adaptation du projet en fonction du fonds obtenu?

250 millions de FCFA nous permettaient de réaliser une feuille de route bien précise. Malheureusement nous n’avons pas atteint cet objectif, et ça nous a freiné dans notre activité. Il fallait réadapter ce budget en fonction des priorités des activités à mener dans le projet. Nous avons pu aujourd’hui finaliser la fabrication de nos machines qui ont déjà pris la route pour le Cameroun. Nous avons pu avoir quelques accords avec certaines personnes qui vont nous permettre d’utiliser certaines machines en pièces détachées pour commencer nos fabrications.

A côté de ça nous réfléchissons beaucoup sur le packaging parce que nous voulons faire un produit différent, de qualité et non ce qui existe déjà sur le marché. C’est tout cela qui nous a pris un peu du temps. Pour qu’une industrie soit pérenne, elle doit contrôler sa matière première. Et ce fait nous a pris du temps et un peu d’argent Nous avons orienté le maximum de ce que nous avons dans la culture du bambou de Chine qui est notre matière première principale et qui est renouvelable. Nous avons prêt de 30.000 bambous que nous avons planté sur 5 hectares.

 

 

Au regard du retard accusé, que dites-vous aux investisseurs pour qu’ils ne s’inquiètent pas ?

Nous sommes l’entreprise qui est le plus proche de ses investisseurs. Nous discutons régulièrement avec eux et nous les informons fréquemment des situations qui prévalent via, les canaux de communications tels que Whatsapp et les emails entre autres.

Nous leur avons demandé de patienter s’ils nous ont fait confiance pendant 2 ans, ce n’est pas supporté 4 mois qui peut être un problème. 80% des investisseurs sont satisfaits de ce que nous faisons. C’est vrai qu’il y a aussi une partie qui est impatiente de voir ce produit sur le marché. Parce qu’au Cameroun il y a trop d’arnaques et ils veulent se rassurer qu’on n’est pas une arnaque. C’est de leur droit et je pense qu’ils ont raison mais dans moins de 10 jours, ils verront le projet se concrétiser.

Je profite de cette fenêtre pour passer un message au gouvernement, le président de la République nous a demandé d’oser, nous avons osé, on le fait en forçant les portes, nous voudrions qu’à leur niveau, qu’ils nous facilitent la tâche. Lorsque le produit Kamcure-dent sera sur le marché, il est de bon ton que le gouvernement trouve le moyen de limiter, pour ne pas dire stopper l’importation du cure-dent. Ce n’est qu’avec des mesures pareilles que nous pouvons non seulement améliorer la qualité, la quantité et aussi satisfaire la demande nationale cela va de soi pour notre économie.

 

 

Un peu de détails sur la capacité de production journalière ainsi que la politique de vente ?

En termes de quantité nous allons le faire de manière progressive, parce que tous nos matériels ne sont pas encore sur place. Mais dans 2 mois, tout l’arsenal sera sur place. Mais pour un début, d’ici 10 jours nous allons commencer par la production d’environ 100 paquets de Cure-dents soit 25 000 cure-dents chaque jour.

 

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Au fil du temps, la quantité va évoluer à partir du 3 mois nous allons effectivement commencer à produire 20.000 boîtes de cure-dents tous les jours. C’est pour pouvoir atteindre notre maximum d’ici 5 mois à 28 000 boîtes tous les jours. Notre politique commerciale est simple. Nous l’avons fait en qualité premium mais utilisable par tout le monde. Le prix sera dévoilé très bientôt. Nous avons trouvé un accord de principe avec le célèbre Moustikle karismatik qui a décidé d’être l’ambassadeur de ce projet.

 

 

Parlez nous de la culture de la matière première…

Faut noter que la culture de bambou de chine se fait sur trois à quatre ans. Selon les variétés de semences que nous avons mises selon le suivi, notre culture a fait trois ans et nous sommes en troisième année. Nos bambous de chine ont bien grandi. Initialement nous avons planté 1000 bambous, en badigeonnant nous avons 30 milles bambous aujourd’hui. C’est une fierté. Dans deux ans notre bambou sera exploitable par l’entreprise. Mais pour débuter la fabrication du Cure-dents nous allons utiliser d’abord les bambous qui existent sur le territoire camerounais. Je vous rappelle que le Cameroun est le deuxième pays producteur en termes de bambou de chine en Afrique.

Quels sont les autres produits dérivés que Kamcure-dent va mettre sur le marché ?
L’une des politiques de Kamcure-dent c’est l’écologie. Nous optons beaucoup plus pour le système renouvelable. La production des cure-dents et l’exploitation des champs de bambous génèrent beaucoup de déchets, nous avons décidé de faire le charbon écologique qui sera aussi mis à disposition du grand public. Pour le moment nous sommes axés sur la production du cure-dent et les charbons écologiques.

 

 

 

 

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