Développement agricole en Côte d’Ivoire : Mahmoudou Mokhtar exalte les autorités
►Dans un entretien accordé à Afrique54.net, l’entrepreneur ivoirien Mahmoudou Mokhtar déclare que « les autorités font preuve de beaucoup d’ouverture, de volonté et d’actions ».
Dans cet entretien, le jeune entrepreneur camerounais résidant en Côte d’Ivoire nous parle aussi de son parcours dans la filière Cajou. Il félicite les autorités de son pays pour les efforts entrepris pour développer le secteur agricole. En marge de la 5e session ordinaire du Conseil des ministres du Conseil international consultatif du cajou (CICC) et de l’édition 2023 du Salon International des Equipements et des Technologies de Transformation de l’Anacarde (SIETTA), le ministre Gabriel MBAIROBE a reçu des acteurs agricoles ivoiriens et camerounais. Afrique54 a rencontré MAHMOUDOU Moktar, le Directeur Général de Risius Holding, l’un d’entre eux.
▌Vous qui êtes un acteur de la filière noix de cajou, qu’avez vous retenu de la dernière réunion du CICC ?
A la faveur de la 5e session ordinaire du conseil des ministres du Conseil international consultatif du cajou (CICC), nous avons eu le privilège et l’honneur d’être reçu par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural de notre pays, le Cameroun, qui nous a ouvert ses portes. C’est une nouvelle preuve que l’Etat camerounais est à l’écoute de tous ses citoyens y compris ceux qui vivent or des frontières du pays. Le patron du département ministériel de l’agriculture et du Développement rural a été attentif à nos doléances et commentaires en qualité d’entrepreneur de la diaspora. Nous avons été, également, très émus étant que citoyen par le vibrant hommage rendu par l’ensemble de la communauté africaine du cajou au ministre Gabriel MBAIROBE pour les progrès enregistrés au cours de son mandat à la tête du CICC.
▌Avez-vous des attentes au terme de cette rencontre de haut niveau ?
Notre entreprise exerce dans le secteur de la noix de cajou, depuis plusieurs années, en Côte d’Ivoire. Nos attentes s’inscrivent dans la vision de monsieur le ministre de l’agriculture. Il s’agit d’arriver à la transformation de l’anacarde et des autres produits agricoles. Nous devrons, aussi, mettre l’accent sur la production pour que les deux aillent de paire. Quand on veut aller à la transformation, il faut commencer par la production. Le ministre l’a si bien relevé. Globalement, je peux dire que les rencontres que le patron de l’agriculture du Cameroun a eues avec les filières agricoles de Côte d’Ivoire s’inscrivent dans le cadre du partenariat Sud-Sud. Ce sont des moments de partage.
▌Parlez-nous de l’expérience ivoirienne dans le secteur de l’anacarde.
J’ai effectué mes premiers pas dans le secteur de l’anacarde, il y a une dizaine d’années. La Côte d’Ivoire avait, déjà, un niveau respectable de production. Ce qu’il faut retenir, c’est comme ce qui se passe, aujourd’hui, au Cameroun. Il y a eu des réformes, des cadres de concertation où les acteurs ont discuté et mis en place un certain nombre d’outils.
Quelles que soient les filières agricoles en Côte d’Ivoire, vous retrouverez toujours un organe de régulation.
Un organe qui fait la recherche et le développement, une interprofession et un organe inter-filière de mobilisation de fonds. Nous qui voulons arriver à ce niveau de production, devons nous inspirer de ce modèle et l’adapter à notre spécificité locale.
▌Comment avez-vous embrassé votre carrière ?
La terre ne trahit pas. Il faut que de plus en plus de personnes comme nous et plusieurs autres, puissent témoigner de ce que rapporte l’agriculture en terme d’indépendance financière et de développement. Il faut que les paysans continuent ce qu’ils font déjà et demeurent à l’écoute du gouvernement dans sa politique de dynamisation de ce secteur. Notamment, à travers la mobilisation, la formation et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles. Les paysans sont respectés en Europe et en Amérique. C’est le modèle que les jeunes Camerounais doivent avoir comme vision. Personnellement, c’est au cours d’une rencontre privée que j’ai découvert l’agriculture ivoirienne. Je suis tombé sous le charme du dynamisme et l’engagement qui s’y dégageaient.
J’étais fasciné par ces jeunes de 30 à 40 ans qui n’avaient pour métiers que ceux de commerçant, transformateur ou exportateur de produits agricoles. Non seulement ces métiers étaient nobles et bien vus, mais ils apportaient une plus-value au développement du pays. Je me suis dit que les clichés qu’on pouvait avoir, il y a longtemps, dans nos pays, changent. La conception que la réussite ne passe que par la fonction publique n’est pas aussi vraie. Je me suis lancé dans ce secteur, avec beaucoup d’enthousiasme, au début. Une décennie plus tard, mon enthousiasme est resté intact.
▌ Avez-vous un appel à lancer au terme de cet entretien ?
Je veux remercier les autorités parce qu’elles font preuve de beaucoup d’ouverture, de volonté et d’actions. J’ai vu le ministre Gabriel Mbairobe ne ménager aucun effort, durant ce séjour sur les bords de la Lagune Ebrié, pour faire des réunions et des rencontres afin d’expliquer la vision de notre pays. Le tout en trouvant du temps pour écouter les entrepreneurs de la diaspora que nous sommes pour partager notre expérience. Nous souhaitons voir ces cadres de concertation se développer pour la mutualisation des forces entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire.
Des organisations sœurs telles que le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) de Côte d’Ivoire pourront rencontrer des organismes similaires au Cameroun pour œuvrer pour la résilience du secteur de la noix de cajou. L’Afrique aura, ainsi, une seule et même voix. C’est une vision que nous partageons avec les gouvernements des deux pays. J’invite mes compatriotes à se lancer dans les métiers agricoles. C’est un challenge permanent, beaucoup de défis à relever et la satisfaction d’apporter quelque chose de plus au développement de son pays. Je ne pense pas qu’il y a un sentiment plus beau que celui là.
Entretien réalisé par Stéphane Beti, depuis Abidjan