Le Directeur général de Guinness Cameroun Andrew Ross interpellé à l’Aéroport International de Douala par un Commissaire Divisionnaire de Police à la retraite
► Selon nos informations, le Directeur Général de Guinness Cameroun Andrew Ross a été interpellé à l’Aéroport International de Douala le 29 mars 2023 à Douala « sur instruction du Commissaire de Police Raymond Essogo », puis relaxé, a confié une source à Afrique54. Indexé, le Divisionnaire Essogo a réagi à la sollicitation de votre média et se lâche.
Afrique54.net | Raymond Essogo qui est par ailleurs Délégué Régional de la Sûreté Nationale dans le Littoral a fait passer des moments difficiles à Andrew Ross. Le Directeur de Guinness Cameroun a séjourné en cellule pendant près de deux heures.
Interpellation « dans l’illégalité » ?
C’était à la Police Judiciaire du quartier Bonanjo à Douala. Des sources indiquent que l’arrestation d’Andrew Ross s’est déroulée « dans l’illégalité ». L’homme n’a fait l’objet ni d’une convocation ni d’un mandat d’amener. Andrew Ross a été interpelé à l’Aéroport International de Douala alors qu’il s’apprêtait à s’engouffrer dans un avion. Le passeport du Sud Africain a été retenu par les policiers de l’aéroport.
Ces derniers lui ont dit qu’il était interdit de sortie du Cameroun. Quand Ross a voulu savoir pourquoi, on lui a répondu que « le Délégué Régional de la Sûreté Nationale a donné des instructions fermes », selon nos sources. Sur ces entrefaites, le Directeur général de Guinness Cameroun a été conduit à la Police Judiciaire de Bonanjo. Le patron de Guinness Cameroun a été libéré deux heures plus tard avant de prendre son vol.
« Je n’en ai que foutre … qu’il saisisse la justice »
Joint au téléphone par Afrique54, le Divisionnaire Raymond Essogo se défend. « On ne vous a pas dit qu’il y a un mandat d’amener émis par le Procureur de la République ? On vous a dit que le Délégué régional est le moins cher ? On a toujours dit des choses contre moi. Je n’en ai que foutre », a lâché le Délégué Régional de la Sûreté Nationale dans le Littoral.
Le Divisionnaire Raymond Essogo
Et d’ajouter : « Quelqu’un a été interpellé et conduit dans une unité de police. Mais portez-vous y et allez vérifier de quoi il est question au lieu d’appeler le patron de la police au téléphone ». « La police a quel pouvoir, si ce n’est que le pouvoir d’exécuter les mandats et autres ? » S’interroge-t-il avant de poursuivre sans indiquer le motif de son interpellation : « Le fait même qu’il soit remis en liberté, c’est plutôt ce fait qui peut porter préjudice à la police. Si le Directeur Général estime que ça a été un abus d’autorité, qu’il saisisse la justice», a lancé le parton de Police dans le Littoral tout en nous renvoyant à la Police judiciaire où Afrique54 a appris que le responsable des lieux dit « n’avoir pas été au courant de l’interpellation d’Andrew Ross».
Une autre source proche des milieux de la police et militaire indique que « la raison principale et lointaine de l’interpellation fantaisiste d’Andrew Ross » serait « une altercation qui s’est production entre le Dg de Guinness et un proche du Divisionnaire Raymond Essogo dans un point chic de la ville de Douala ». « C’est une petite affaire d’ego », minimise-t-elle.
Bras de fer avec Mbarga Nguelé ?
Le Divisionnaire Raymond Essogo est un haut fonctionnaire de la Police camerounaise. En mai 2011, il est nommé Délégué Régional de la Sûreté Nationale dans le Littoral. Rattrapé par l’âge, le Commissaire Essogo a été admis à faire valoir ses droits à la retraite et avant d’obtenir une prorogation d’activité de deux ans en 2021.
Cette prorogation étant arrivée à son terme, le Dgsn Martin Mbarga Nguélé a désigné un autre responsable de la DGSN dans le Littoral. Selon nos investigations, il s’agit du Divisionnaire Max ABE ABE II, ancien Adjoint au Délégué régional de la Sureté Nationale de l’Adamoua. Mais le Divisionnaire Raymond Essogo refuserait de quitter son poste, car, « il serait dans l’attente d’une autre prorogation après avoir rendu la cérémonie d’installation du Divisionnaire Max ABE impossible », souligne une policière ayant requis l’anonymat.
Un « Pion de Ngoh Ngoh »proposé à la Dgre ?
Des observateurs disent « assister à un bras de fer entre lui et Martin Mbarga Nguélé » qui n’avait pas hésité d’autoriser l’interpellation et la garde à vue le 6 janvier 2023 du Commissaire Divisionnaire Babanguida Ahmadou dans le cadre du démantèlement d’un réseau de trafic de la drogue à l’aéroport de Douala. Interrogé via WhatsApp sur les supposées tensions animent ses rapports avec sa hiérarchie, se dernier est resté silencieux.
Présenté comme l’un des futurs successeurs de Maxime EKO EKO à la tête de la Direction Générale des Renseignements Extérieurs ( DGRE), considéré au sein du sérail comme le « pion de Ngoh Ngoh » selon une certaine presse, divisionnaire Essogo a signé en 2021 une circulaire sur les risques d’attaques dans plusieurs villes camerounaises.
Au Cameroun, certaines langues présentent le Commissaire divisionnaire Essogo dont les états de services sont qualifiés «d’exécrables », comme étant l’un des architectes de la répression des opposants politiques au Cameroun.
© Afrique54.net – Lucien Embom