► « La démocratie en Afrique évolue en dents de scie. Plusieurs pays ont réalisé des progrès significatifs, mais d’autres trébuchent encore sur les principes fondamentaux de la démocratie et de la bonne gouvernance. » C’est ce qu’a déclaré le Directeur Afrique du NDI Dr Christopher Fomunyoh en faisant un plaidoyer en faveur de la jeunesse africaine, à l’occasion du colloque « repenser les transitions démocratiques en Afrique de l’Ouest » organisé à Dakar au Sénégal.
Afrique54.net | Entre coups d’Etat, grogne populaire, processus électoraux entachés d’irrégularités, la démocratie en Afrique est au centre des préoccupations. Le colloque « repenser les transitions démocratiques en Afrique de l’Ouest » a servi de cadre au Directeur Régional Afrique du National Democratic Institute (NDI), Christopher Fomunyoh par ailleurs ambassadeur du programme Grain d’Ukraine pour faire un plaidoyer spécial à destination de la jeunesse africaine.
« La démocratie en Afrique évolue en dents de scie »
Interrogé par le site icicemac.com sur l’état des lieux des la démocratie en Afrique, Fomunyoh affirme : « Aujourd’hui la démocratie en Afrique évolue en dents de scie. Plusieurs pays ont réalisé des progrès significatifs, mais d’autres trébuchent encore sur les principes fondamentaux de la démocratie et de la bonne gouvernance. Les transitions des années 1990 ont suscité à l’époque beaucoup d’attentes et d’espoirs sur une consolidation rapide de la démocratie en Afrique. »
Le Camerounais observe également certaines avancées, constate que de nombreux défis restent à relever. « Le constat est clair. Certains pays qui étaient très prometteurs en leurs temps, ont vu un déclin dans leurs espaces de liberté ainsi que dans l’adhésion surtout institutionnelle à la démocratie et la bonne gouvernance, » indique le cadre du NDI.
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« La jeunesse…a un rôle capital à jouer «
Selon Christopher Fomunyoh, la jeunesse ouest africaine, sinon africaine tout court, a un rôle capital à jouer. Elle constitue près 70% de la population du continent. Cette jeunesse s’identifie en citoyenne du monde car avec les nouvelles technologies et plateformes de communication, elle est en contact permanent avec les jeunes dans les pays plus démocratiques. Elle se pose légitimement la question de savoir pourquoi sur d’autres continents, la jeunesse jouit de certaines libertés alors qu’elle, en Afrique, en est privée.
« Je suis très heureux de constater que cette jeunesse est exigeante, et elle a raison de l’être ! De plus en plus éveillée, elle demande à être écoutée, à avoir sa place autour de la table de décisions. Ce qui augure des lendemains meilleurs pour la démocratie sur notre continent, » ajoute-t-il.
Au Nigeria par exemple, la jeunesse s’est battue pendant des années pour une réduction de la limite d’âge d’accès à des postes électifs. En 2018, elle a mené un plaidoyer qui a conduit justement à des amendements de la Constitution. Toujours au Nigeria, lors des dernières élections présidentielles, la jeunesse s’est mobilisée et a pu s’inscrire sur les listes électorales par millions.
Sa mobilisation a permis de propulser sur la scène politique du pays, un acteur qui présentait de nouveaux projets de société. Bref de nouvelles idées. Celui-ci a pu secouer de manière inattendue les deux grands partis politiques traditionnels ayant monopolisé le pouvoir pendant les trois dernières décennies. Cela démontre à quel point la jeunesse africaine compte. Elle porte très bien le flambeau et son engagement donne l’espoir que l’avenir de la démocratie sur le continent sera prospère.
© Afrique54.net | Eric Ngono, depuis Yaoundé