Côte d’Ivoire : Le PDCI crache ses vérités au régime Ouattara
► Le porte-parole du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA), Dr Soumaïla Kouassi, était face à la presse nationale et internationale, le mardi 14 février 2023 à Abidjan.◄
Afrique54.net – A cette occasion, Soumaïla Kouassi n’a pas été tendre envers le régime d’Alassane Ouattara. « Au niveau de la Nation, notre parti note les indicateurs économiques suivants : une augmentation régulière du taux du PIB. En effet, le PIB par habitant est passé de 1309200 FCFA en 2019 à 1517600 FCFA en 2023. Le taux de croissance annuelle était de 6,2 en 2019, 2,0 en 2020, 7,4 en 2021 et 6,9 en 2022, selon les chiffres du Ministère du Budget.
Ces performances sont à saluer. Toutefois, cette richesse créée dans notre pays ne profite pas aux Ivoiriens. Elle est destinée prioritairement aux multinationales. Ce faisant, le taux de pauvreté demeure élevé dans notre pays, » a-t-il déploré.
Poursuivant, le Coordonnateur Général de la grande cellule de la communication du PDCI-RDA a indiqué que son parti voudrait rappeler que sous la gouvernance du parti fondé par Félix Houphouët Boigny, ces chiffres ont été connus. « Mieux, il visait une croissance à deux chiffres quand le diable a rompu le progrès pour tous, » a martelé Soumaïla .
Concernant les infrastructures économique qui sont entrain d’être réalisées par le pouvoir d’Abidjan, le porte-parole de la doyenne des formations politiques de Côte d’Ivoire n’a pas porté de gants pour rappeler que c’est son parti qui en est l’initiateur. « Les ivoiriens constatent également la réalisation de nombreux travaux d’infrastructures, en particulier dans la ville d’Abidjan. Le PDCI-RDA n’est pas étranger aux conditions qui favorisent cette situation. Notons que la quasi-totalité de toutes les réalisations résulte de la planification de notre parti. Les fondements de notre économie résultent de la politique du PDCI-RDA. La Côte d’Ivoire tire ses ressources de l’agriculture, de l’énergie et de son sous-sol. Ces trois secteurs ont été savamment planifiés et structurés par le PDCI-RDA, sous la conduite des présidents Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié. En effet, si l’aspect agricole est assez connu des ivoiriens, il faut relever que le dispositif minier et pétrolier a été construit par le PDCI-RDA, avec à l’appui une formation de cadres qui sont tous opérationnels dans ce secteur stratégique. Seulement l’accent a été mis sur l’exploitation de agriculture et gardant en seconde main les mines et le pétrole, » a-t-il fait savoir.
Il ne s’est pas arrêté là, le porte-parole du parti d’Henri Konan Bédié a dit à cet effet que son parti est attaché à la paix. « La paix et la stabilité conditionnent le développement. Il est heureux à tout régime d’en profiter. Mais, il est aussi bon de rappeler que le PDCI-RDA, dans l’opposition, a choisi la critique et les propositions, plutôt que la rébellion et les troubles, » a déclaré Soumaïla Kouassi.
Face aux performances mentionnées ci-dessus, Bredoumi Soumaïla a déploré le fait que la Côte d’Ivoire ploie sois le poids de sa dette. « Compressée à environ 4.000 milliards FCFA après l’atteinte du PPTE, notre dette est estimée aujourd’hui à plus de 23000 milliards FCFA. A ce rythme, elle atteindra 30.000 milliards FCFA en 2025. En 2022, le montant total de nos recettes cumulait à 6.132,1 milliards FCFA quand le service de la dette nous a pompé 3179, milliards FCFA. Notre solde budgétaire est déficitaire, » a-t-il précisé.
A son sens, le déficit budgétaire est désormais considéré par le gouvernement ivoirien comme un moyen indispensable de sa gestion économique. Le budget de Côte d’Ivoire est caractérisé par un déficit chronique. « En français facile, il faut noter que le déficit budgétaire, c’est quand les recettes de l’État ne suffisent pas à couvrir ses dépenses. Il a donc recours à des emprunts sous toutes les formes. C’est ce qui augmente notre dette. Le taux élevé du service de la dette ne nous laisse pas assez de marge budgétaire pour les investissements. Le Gouvernement a beaucoup investi dans les infrastructures, mais la qualité des ouvrages est décriée par tous. Sur les routes et partout, on constate la dégradation prématurée de ces infrastructures et souvent la reprise des travaux quelques semaines ou mois seulement après leur mise en service, » renseigne Soumaïla.
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« Le grand paradoxe de notre économie est qu’elle crée de la richesse, comme l’atteste l’augmentation du PIB, mais elle impacte très peu la vie des Ivoiriens. Le taux de pauvreté est encore élevé puisqu’il est au-dessus de 40%. Il faut noter que le Gouvernement se garde de communiquer souvent sur ce taux. Les bénéficiaires des grands travaux sont des multinationales, alors que les TPE et les PME nationales peinent à tirer profit de ces grands travaux. In fine, la richesse créée par notre économie est exportée et les ivoiriens restent les mains vides et le ventre creux dans leur pays, » a-t-il conclu.
© Afrique54.net | Stéphane Beti,depuis Abidjan