Portrait : Xi Jinping dirige la Chine dans la nouvelle marche
► Après dix ans à la barre du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, âgé de 69 ans, s’est de nouveau présenté devant les journalistes en tant que dirigeant suprême du Parti, s’engageant à mener le pays dans la poursuite du renouveau national par la modernisation chinoise.
« Nous devons garder à l’esprit la nature et l’objectif du Parti, ainsi que la mission et la responsabilité qui sont les nôtres, et œuvrer assidûment à remplir notre devoir, afin de nous montrer dignes de la grande confiance du Parti et de notre peuple », a déclaré dimanche M. Xi, alors qu’il conduisait ses collègues pour rencontrer la presse, tout juste après une session plénière du Parti au cours de laquelle il a été élu secrétaire général du Comité central du PCC.
En 2012, après avoir assumé le plus haut poste du Parti, M. Xi a déclaré que ses collègues et lui-même dirigeraient le PCC pour œuvrer au renouveau national, rechercher une vie meilleure pour le peuple et résoudre les problèmes au sein du Parti.
Au cours de la dernière décennie, la Chine, sous sa direction, a connu des changements historiques : la taille de son économie a doublé pour atteindre 114.000 milliards de yuans (16.000 milliards de dollars), la pauvreté absolue a été éradiquée, et une prospérité modérée a été atteinte pour les 1,4 milliard d’habitants du pays.
Cette décennie s’est également caractérisée par de graves défis. La pandémie de COVID-19, une guerre commerciale avec les Etats-Unis et la pression à la baisse sur l’économie ont toutes représenté des menaces au développement de la Chine et mis à l’épreuve la force de M. Xi et du PCC qu’il dirige.
En assurant des « transformations marquantes » et en ouvrant une « nouvelle ère » pour le socialisme à la chinoise, M. Xi est considéré comme le timonier capable de diriger le pays pour surmonter les difficultés et atteindre une modernisation complète.
FILS DU PLATEAU DE LOESS
Xi Jinping est né en juin 1953 dans une famille révolutionnaire. Son père, Xi Zhongxun, était un dirigeant vénéré du PCC. Le décrivant comme « un homme qui s’est dévoué de tout cœur au peuple chinois », M. Xi s’est dit grandement inspiré par son père et s’est engagé à suivre ses pas.
A l’âge de 15 ans, M. Xi a quitté Beijing en tant que « jeune instruit » pour se rendre dans un village appelé Liangjiahe, dans une partie aride de la province du Shaanxi (nord-ouest). Il a passé ensuite sept ans à la campagne, travaillant et vivant avec des agriculteurs.
C’est là qu’il a adhéré au PCC et qu’il est ensuite devenu chef du Parti pour ce village — le début de sa carrière politique. M. Xi se souvient que son souhait le plus sincère était alors « de permettre aux villageois d’avoir de la viande et d’en avoir souvent ». Il les a dirigés pour creuser des puits, construire des barrages, aménager des collines en terrasses et mettre en place la première fosse de production de méthane de la province.
Xi a indiqué avoir acquis sa compréhension de ce que signifie le mot « peuple » grâce à son expérience à Liangjiahe et renforcé sa détermination à servir le peuple — un principe auquel il a adhéré au fil des décennies.
A la fin des années 1970, après avoir obtenu son diplôme à l’Université Tsinghua, M. Xi a travaillé comme secrétaire du ministre de la Défense nationale. En 1982, il s’est porté volontaire pour travailler au niveau de base et s’est rendu à Zhengding, un district pauvre de la province du Hebei (nord). Peng Liyuan, son épouse, a indiqué plus tard que de nombreux camarades de classe de M. Xi étaient partis à l’étranger et qu’il aurait pu faire de même. Mais M. Xi est resté et a choisi une voie beaucoup plus difficile — être un serviteur du peuple.
Pendant les trois années qu’il a passées à Zhengding, où il a assumé les fonctions de chef adjoint du comité du Parti, puis de chef du comité du Parti pour ce district, M. Xi s’est rendu à bicyclette dans toutes les communautés et équipes de production du district pour inspecter le travail. Parfois, il arrivait lorsque les villageois étaient en train de labourer les champs. Il se joignait alors à eux pour les travaux agricoles.
Il a ensuite passé plus de 17 ans dans la province du Fujian et près de cinq ans dans la province du Zhejiang. Il a assumé plusieurs fonctions dans ces deux provinces côtières, dont celles de maire adjoint, de chef du comité du Parti pour une préfecture, de gouverneur provincial et de chef du comité du Parti pour la province. En 2007, il a travaillé à Shanghai en tant que chef du comité du Parti pour la municipalité avant d’accéder au Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC.
Xi a gardé un lien étroit avec la population partout où il a travaillé, même après avoir été promu au sommet du Parti. M. Xi s’est fait une tradition de se rendre chez des habitants à la veille de chaque fête du Printemps pour leur adresser ses vœux. L’expérience de la faim et du labeur dans les fermes qu’il a vécue au début de sa vie peut expliquer pourquoi il vérifie la cuisine, les toilettes et la cave dans les maisons des gens ordinaires.
En 2013, M. Xi a lancé une campagne de « réduction ciblée de la pauvreté » et a élaboré des plans pour sa mise en œuvre. Au total, plus de 255.000 équipes de travail et plus de trois millions de cadres ont été envoyés dans les campagnes pour aider les villageois à sortir de la pauvreté, foyer par foyer. Environ 100 millions de personnes ont été hissées hors de l’extrême pauvreté au cours de la dernière décennie.
Selon lui, tout ce qu’il a fait est essentiellement destiné à améliorer le bien-être du peuple. Au cours de la décennie, la richesse du peuple chinois n’a cessé de croître. En 2021, le revenu disponible par habitant des Chinois a atteint 35.128 yuans, en hausse de près de 80% par rapport à 2012. Le ratio d’écart des revenus entre les zones urbaines et rurales a été réduit à 2,5 : 1.
Le Parti et le gouvernement sont populaires. Une enquête de l’Université de Harvard révèle que la satisfaction des citoyens chinois à l’égard du gouvernement a augmenté de manière générale, les autorités centrales recevant le plus haut niveau d’approbation à 93%.
POUR UNE CHINE FORTE
Xi a hérité d’une mission consistant à réaliser la modernisation de la Chine, le rêve et le combat de générations de révolutionnaires.
Il y a dix ans, lorsque M. Xi a accédé au poste suprême du Parti, la Chine était déjà la deuxième plus grande économie et le premier fabricant au monde. Cependant, l’économie subissait une pression à la baisse croissante, et la nécessité de transformer la structure économique était imminente. D’autres problèmes difficiles devaient également être résolus, tels que la corruption, la pollution et l’écart entre les revenus des riches et des pauvres, qui posaient tous de sérieux défis au Parti.
Tous les regards se sont tournés vers M. Xi, espérant qu’il apporte des changements réels. Et les changements devaient commencer par le Parti lui-même. M. Xi a indiqué qu’il fallait être un bon forgeron pour bien forger, appelant à l’autoréforme du Parti et à une autogouvernance « complète et rigoureuse ». Il a lancé la plus grande campagne anticorruption de l’histoire du Parti.
Xi considère la direction générale du Parti comme la clé pour faire de la Chine un grand pays socialiste moderne. D’après des observateurs, M. Xi a joué un rôle clé dans le remodelage du PCC. Liu Jingbei, professeur à l’Académie de direction exécutive de Chine à Pudong, a indiqué que M. Xi avait renforcé l’unité en matière de pensée, d’orientation politique et d’actions des cadres du Parti. Il a inversé la tendance à l’affaiblissement et à la marginalisation de la direction du Parti dans certains lieux et départements.
Xi a proposé le concept de « démocratie socialiste intégrale », appelant à de plus grands efforts pour développer la démocratie populaire.
La gouvernance fondée sur le droit dans tous les domaines proposée par M. Xi est considérée comme une profonde révolution dans la gouvernance de la Chine. Pendant la dernière décennie, l’organe législatif national a adopté 70 lois et en a amendé 238. Nombre de ces lois sont innovantes, notamment le Code civil adopté en 2020 et la Loi sur l’investissement étranger adoptée en 2019, qui est la loi fondamentale régissant les investissements directs étrangers dans le pays, promouvant la libéralisation et la facilitation de haut niveau des investissements étrangers.
Ces efforts ont permis de créer un environnement plus favorable au développement économique. Il préside personnellement plusieurs commissions centrales afin de renforcer la direction du Parti sur le travail économique, ainsi que la réforme et l’ouverture.
Depuis la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC en 2013, plus de 2.000 plans de réforme ont été appliqués, couvrant presque tous les aspects des entreprises économiques, politiques, sociales et culturelles, ainsi que la vie quotidienne de la population.
Xi a mis en avant une nouvelle vision de développement qui favorise un développement innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé pour tous. Peter Koenig, ancien économiste principal de la Banque mondiale, a indiqué que la nouvelle vision de développement était probablement au cœur de ce qui a été appelé la « Xiconomie ».
Sous sa direction, la Chine a consolidé sa position en tant que deuxième plus grande économie mondiale. Au cours de la dernière décennie, la part du PIB chinois dans l’économie mondiale est passée de 11,3% à 18,5%. Ces dernières années, l’économie chinoise a contribué en moyenne à plus de 30% à la croissance économique mondiale.
Insistant sur une approche centrée sur le peuple dans le développement, M. Xi a déployé une série de politiques qui apportent des avantages tangibles à la population. La Chine a mis en place le plus grand système de sécurité sociale au monde, avec 1,04 milliard de personnes couvertes par l’assurance vieillesse de base et 95% de la population par l’assurance maladie de base.
Xi a placé la prospérité commune à l’ordre du jour. Il a souligné qu’il s’agissait d’une exigence essentielle du socialisme. Sa campagne pour la prospérité commune vise à réduire l’écart entre les riches et les pauvres, à s’attaquer aux disparités régionales et industrielles et à améliorer à la fois la vie matérielle ainsi que culturelle et éthique de la population, réalisant ainsi un développement équilibré et l’égalité sociale.
Au cours des dix dernières années, la Chine a connu des améliorations historiques et globales dans la protection de l’environnement.
Xi a déclaré lors d’une réunion virtuelle de l’ONU que la Chine s’efforcerait de plafonner ses émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Il a demandé d’imposer un moratoire sur la pêche de dix ans sur le fleuve Yangtsé. En outre, les rivières chinoises possèdent désormais toutes un chef de rivière chargé de la protection écologique. Des espèces menacées, telles que les pandas géants, les antilopes tibétaines et les léopards des neiges, ont été sauvées grâce à l’amélioration des efforts de conservation.
Il a dirigé la nation dans une lutte sans précédent contre la pollution. Des années d’efforts tenaces ont porté leurs fruits. Un rapport de l’Institut de politique énergétique de l’Université de Chicago indique que la densité des particules nocives dans l’air en Chine a baissé de 40% entre 2013 et 2020. Si elle est maintenue, cela ajoutera environ deux ans à l’espérance de vie moyenne des citoyens chinois, explique-t-il.
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Xi place l’innovation scientifique et technologique au cœur du développement national global et a appelé à l’édification d’une plus grande puissance scientifique et technologique. Il a visité des sites de lancement de satellites, des laboratoires de puces et des ateliers de trains à grande vitesse pour s’informer des dernières avancées scientifiques et technologiques. « Vous ne pouvez demander, acheter ou mendier les technologies clés dans les domaines importants auprès d’autres pays. Elles doivent être fermement détenues dans nos propres mains », a-t-il affirmé.
A l’indice mondial de l’innovation, publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, la Chine se classait 11e en 2022, contre 34e en 2012. Il a lancé une réforme militaire sans précédent afin de faire de l’Armée populaire de libération (APL) des forces armées de classe mondiale. Au cours de la dernière décennie, la Chine a dévoilé deux porte-avions développés par le pays. Le chasseur furtif de cinquième génération, le J-20, a été mis en service. La Chine a aussi pris l’initiative dans la recherche sur les armes hypersoniques.
Les médias ont décrit M. Xi comme le dirigeant qui fait de la Chine un pays fort. D’après eux, il a surmonté un grand nombre de problèmes difficiles qui restaient non résolus depuis longtemps et obtenu de nombreuses réalisations revêtant une grande importance pour l’avenir.
En octobre 2017, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère a été officiellement établie comme principe directeur lors du 19e Congrès national du PCC. Cette pensée a été inscrite dans les Statuts du PCC et la Constitution de la Chine.
David Ferguson, éditeur de la traduction anglaise de quatre tomes de « Xi Jinping : la gouvernance de la Chine », a indiqué que l’éradication de la pauvreté, « la Ceinture et la Route » ainsi que l’assainissement de l’environnement étaient tous couverts par la pensée de M. Xi et s’adaptaient au niveau de base, où les idées sont appliquées dans la pratique, ce qui a contribué aux changements historiques durant la dernière décennie.
En 2016, la position centrale de M. Xi au sein du Comité central du PCC et de l’ensemble du Parti a été établie lors de la sixième session plénière du 18e Comité central du PCC.
« Pour moi, cela signifie une responsabilité », a estimé M. Xi, s’engageant à consacrer tout son temps et toute son énergie au travail, de sorte d’être à la hauteur de la confiance accordée par le Parti et le peuple.
En 2021, la troisième résolution historique du Parti a stipulé que la position centrale de M. Xi et le rôle directeur de la pensée de M. Xi revêtaient une importance décisive pour faire avancer le processus historique du renouveau national.
UN HOMME SOLIDE AU CŒUR TENDRE
Xi possède une solide expérience en tant que gestionnaire de crises. Aguerri par des années de gestion des situations difficiles, M. Xi a l’expérience, le courage et la ténacité nécessaires pour faire face aux épreuves et aux défis auxquels la Chine est confrontée aujourd’hui.
Quand il travaillait dans les régions côtières du Fujian, du Zhejiang et de Shanghai, M. Xi a dirigé les efforts locaux d’intervention face à plusieurs typhons puissants. A ces occasions, il passait presque chaque nuit à superviser l’évacuation afin de minimiser le nombre de victimes et les dommages.
Quand il était vice-président de la Chine, M. Xi a supervisé les préparatifs des Jeux olympiques et paralympiques de Beijing 2008, menés sous une pression énorme pendant une année éclipsée par le tremblement de terre dévastateur de Wenchuan et les émeutes à Lhassa. Pourtant, Beijing 2008 est resté dans les mémoires parmi les meilleurs Jeux de l’histoire. Quelque 14 ans plus tard, sous la direction de M. Xi, la Chine a présenté au monde des Jeux d’hiver simplifiés, sûrs et splendides malgré la COVID-19 et le soi-disant « boycott diplomatique » de certains pays occidentaux.
Selon lui, la Chine dans la nouvelle ère est confrontée à plus de défis et d’incertitudes. « Nous devons nous préparer à mener une grande lutte marquée par de nombreuses nouvelles caractéristiques historiques. »a-t-il déclaré.
En réponse à la grave situation à Hong Kong, M. Xi a mis en œuvre une série de mesures pour s’assurer que le gouvernement central exerce une juridiction générale sur Hong Kong et que la ville soit administrée par les patriotes.
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Xi a rencontré Ma Ying-jeou à Singapour en 2015, marquant la première rencontre entre les dirigeants des deux rives du détroit de Taiwan depuis 1949. Les relations à travers le détroit se sont détériorées depuis que le Parti démocrate progressiste est arrivé au pouvoir en 2016 à Taiwan. M. Xi a proposé une série de mesures, notamment une solution à « deux systèmes » pour la question de Taiwan, afin de préserver l’initiative et la capacité à tenir la barre dans les relations à travers le détroit.
En août 2022, au mépris de l’avertissement solennel de la Chine, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, a effectué une visite à Taiwan, entraînant l’escalade des tensions à travers le détroit. L’APL a mené des exercices de combat réel conjoints d’une ampleur sans précédent autour de l’île de Taiwan, dissuadant efficacement les forces séparatistes de l' »indépendance de Taiwan » et l’ingérence extérieure.
Xi a comparé la lutte de la Chine contre la COVID-19 à une guerre. Sous sa direction, la Chine a pris l’initiative dans le monde pour maîtriser la COVID-19 et reprendre le travail et la production. Après le contrôle de la grave épidémie à Wuhan et au Hubei, M. Xi a conduit la Chine dans la mise en œuvre d’une politique dynamique « zéro COVID », maintenant les taux d’infection et de mortalité à un niveau très faible dans le pays.
Compte tenu de sa grande population, si la Chine adoptait des politiques de prévention et de contrôle telles que l’immunité collective ou une approche de laisser-faire, les conséquences seraient désastreuses, a-t-il noté.
La gestion des relations sino-américaines s’est avérée l’une des priorités du travail de M. Xi au cours des dix dernières années. Quand les Etats-Unis ont lancé une guerre commerciale contre la Chine, il a élaboré la stratégie selon laquelle la Chine ne veut pas d’une guerre commerciale, mais elle n’en a pas peur et elle en mènera une si c’est nécessaire.
Lors de ses rencontres avec l’ancien président américain, Donald Trump, et l’actuel occupant de la Maison-Blanche, Joe Biden, M. Xi a déclaré que la Chine et les Etats-Unis ne devaient pas tomber dans un soi-disant piège du conflit et de la confrontation, et que la coopération était le meilleur choix.
Homme solide face aux défis et aux crises, M. Xi a aussi le cœur tendre. Il a écrit des lettres de réponse à des Américains, dont de jeunes élèves. Il a exprimé l’espoir de voir ces derniers devenir des messagers de l’amitié entre les peuples chinois et américain.
Xi est ouvert à diverses opinions et même à la critique. Durant son mandat comme chef du comité du Parti pour un district, il a reçu la lettre d’un jeune homme critiquant le travail du district dans la promotion de la production de marchandises. Au lieu d’être outré par la critique, il a reconnu le talent de ce jeune homme et décidé d’envoyer des personnes lui accorder un entretien pour un emploi éventuel. En tant que plus haut responsable du Parti, M. Xi a également souligné que la critique et les objections étaient autorisées dans les discussions internes du Parti et le processus de prise de décision.
Il aime nouer des amitiés avec les intellectuels, les écrivains et les artistes. Quand il était responsable d’un district au Hebei, il a eu de nombreuses discussions stimulantes avec l’écrivain Jia Dashan. Parfois, ils se rencontraient dans le bureau de M. Xi et discutaient tard dans la nuit, se retrouvant enfermés sur place.
Xi est passionné de sport. Il aime le football, le hockey sur glace, la boxe et la natation. Malgré ses journées chargées, il s’accorde du temps pour nager. Il tire du sport des enseignements pour relever les défis. Tout comme les athlètes se concentrent sur la coopération dans leurs excellents matchs de football, nous devons insister davantage sur la coopération que sur les compétences individuelles, a-t-il dit aux cadres chargés du travail économique.
ŒUVRER POUR UN MONDE MEILLEUR
Quand il était jeune, M. Xi était déjà fasciné par la riche diversité du monde. Dans un village du Shaanxi, il dévorait les grands classiques de la littérature mondiale, tels que « Faust » et les pièces de William Shakespeare. Il a lu « Le Capital » à trois reprises, et ses réflexions sur cet ouvrage ont rempli 18 carnets. « Le marxisme, malgré ses connaissances vastes et profondes, peut se résumer en une seule phrase, à savoir la poursuite de l’émancipation de l’humanité », a-t-il observé plus tard.
Toutes les premières réflexions sur le monde et l’humanité ont contribué à « une communauté d’avenir partagé pour l’humanité », une vision soulevée par M. Xi en 2013.
« L’humanité, vivant dans un même village planétaire et dans une même ère où l’histoire et la réalité se rencontrent, émerge de plus en plus comme une communauté d’avenir partagé où chacun a en soi un peu des autres », a affirmé M. Xi.
En 1985, M. Xi, alors fonctionnaire de niveau de district, s’est rendu aux Etats-Unis dans le cadre d’une délégation chinoise pour un voyage de recherche agricole. Il a été hébergé dans une famille d’accueil dans l’Iowa rural, dormant dans la chambre du fils de sa famille d’accueil, qui était à l’université à l’époque. La chambre était décorée de bibelots tels que des figurines de Star Trek.
Se souvenant de ce voyage aux Etats-Unis près de trois décennies plus tard, M. Xi a déclaré que les peuples chinois et américain avaient beaucoup de choses en commun, et pouvaient devenir de bons amis et partenaires pour une coopération mutuellement bénéfique.
Xi a visité les Etats-Unis à huit reprises. Il a été le premier dirigeant chinois à assister à un match de NBA dans une arène américaine. Lors de sa visite à Cuba, il s’est rendu spécialement au brise-lames de Cojimar, où Hemingway a écrit « Le vieil homme et la mer », et s’est arrêté au bar qu’Hemingway fréquentait pour commander un mojito.
Xi et le président russe, Vladimir Poutine, ont eu une quarantaine de rencontres depuis 2013, traçant la voie des liens bilatéraux. Le commerce bilatéral est passé de 88,1 milliards de dollars en 2012, à 146,8 milliards de dollars en 2021. Les deux pays ont coopéré sur de grands projets énergétiques tels que la ligne orientale du gazoduc Chine-Russie. Ils ont également lancé une coopération dans des domaines pionniers tels que le projet de la Station de recherche lunaire internationale.
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Xi plaide pour la création d’un nouveau modèle de relations entre les grands pays. « On ne peut pas vivre au 21e siècle avec les idées dépassées datant de l’époque de la Guerre froide et des jeux à somme nulle », a noté M. Xi.
Xi chérit l’amitié de la Chine avec les autres pays en développement. Lors des rencontres avec des dirigeants africains, il a annoncé une série d’initiatives pour la coopération pragmatique. M. Xi a exhorté les pays des BRICS et les autres économies émergentes à poursuivre l’ouverture et l’innovation.
Xi a indiqué que la Chine était un « lion pacifique, aimable et civilisé », et un « homme fort », mais pas « Méphisto ». « Tous les pays sont les bienvenus pour monter à bord du train express du développement de la Chine ».
Selon M. Xi, la Chine est toujours un bâtisseur de la paix mondiale. « Ce n’est que lorsque nous chérirons et défendrons tous la paix et n’oublierons jamais les leçons douloureuses de la guerre qu’il y aura un espoir de paix », a-t-il déclaré.
Depuis la pandémie de COVID-19, M. Xi s’est engagé dans une intense « diplomatie en nuage ». En 2021, il a mené plus de 100 activités diplomatiques par téléphone, lettre ou liaison vidéo. La Chine a envoyé des fournitures antivirus à plus de 150 pays, et des vaccins développés par le pays – un bien public mondial, comme l’a promis M. Xi – sont arrivés dans de nombreux endroits dans le monde entier.
L’initiative « la Ceinture et la Route » proposée par M. Xi est un bien public mondial encore plus important. Environ trois quarts des pays du monde ont signé des documents de coopération avec la Chine pour construire conjointement « la Ceinture et la Route ».
Xi est considéré comme un personnage clé pour faire avancer certaines initiatives et mesures visant à traiter les problèmes mondiaux, y compris le changement climatique.
« Sans l’initiative du président Xi Jinping, nous n’aurions pas l’Accord de Paris. Pas même maintenant », a déclaré Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies.
Xi a affirmé que la Chine avait la capacité et la responsabilité de jouer un rôle plus important dans les affaires mondiales.
La Chine a une merveilleuse occasion d’assumer le rôle de leader dans le respect de la création d’un avenir partagé, a estimé le sociologue britannique Martin Albrow. « Il ne s’agit pas d’un leadership au sens militaire du terme. C’est un leadership dans un sens moral et de valeurs. »
UN NOUVEAU MODELE DE CIVILISATION
« Notre compréhension du temps se mesure en siècles ou en millénaires », a déclaré M. Xi.
Il puise sa force dans l’histoire et la belle culture traditionnelle de la Chine pour gouverner le pays et le conduire vers la modernisation.
Lecteur avide de livres d’histoire depuis sa jeunesse, M. Xi a dit aux fonctionnaires d’avoir une « perspective historique » lorsqu’ils réfléchissaient et prenaient des décisions.
Xi a fait l’éloge de la bonne culture traditionnelle chinoise, « la racine et l’âme » de la nation chinoise.
Xi a insisté sur la confiance dans quatre sphères : dans la voie, la théorie, le système et la culture du socialisme aux caractéristiques chinoises. Parmi ces quatre domaines, la confiance en sa culture est une forme plus large, plus profonde et plus fondamentale de confiance en soi, a-t-il noté.
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