L’Agence France Presse (AFP) devrait-elle être renommée Agence Fake Presse ?
C’est la conviction du chercheur Laurent Toubiana, épidémiologiste rattaché à l’INSERM :
« Drapée dans sa dignité d’intouchable de l’information juste, vraie et bonne, cette agence, l’AFP, est en réalité un pourvoyeur officiel de « fake news ».. »[1]
De fait, la quantité de désinformations diffusées par l’AFP pendant la crise Covid a été sidérante.
Un exemple parmi cent, cette dépêche AFP datée de mars 2021, reprise par de nombreux médias en ligne (Le Point, L’Express, L’Obs, etc.), intitulée : « Dans la « complosphère », le mythe porteur des vaccins créateurs de variants ».
Cette dépêche prétend qu’il est farfelu, voire complotiste, de penser que les vaccins anti-covid pourraient favoriser l’apparition de variants : « réfutée par les immunologues », cette thèse serait juste un « nouvel angle d’attaque anti-vaccin, déployé sur des sites et comptes conspirationnistes » et un « contre-sens ».
De la part d’une agence de presse censée être « neutre », cette façon de présenter les choses est choquante… mais révélatrice. Car tous les scientifiques sérieux savent qu’un vaccin non stérilisant (qui n’empêche pas l’infection) et qui cible une seule partie d’un virus (ici la protéine spike) favorise inévitablement les mutations du virus sur cette protéine-là. Et donc des variants risquant d’échapper à l’immunité vaccinale.
C’est un mécanisme évolutionniste connu de longue date. Une étude de l’Institut Pasteur, relayée par le journal Le Monde en 2022[2], l’a montré de façon magistrale au sujet du vaccin contre la coqueluche : « Le suivi sur cinquante ans de génomes de « B. pertussis » (la bactérie de la coqueluche) a montré que l’introduction de vaccins acellulaires a favorisé l’émergence de souches leur échappant. »[3]
Traduction : quand les vaccins anti-coqueluche ciblant le germe entier ont été remplacés par des vaccins focalisés sur une petite partie de la bactérie, cela a favorisé – comme prévu – l’émergence de mutations concentrées sur les protéines visées par le vaccin.
De même, avec les vaccins anti-Covid de 2021, il y avait bien un réel risque qu’ils fassent perdurer l’épidémie en favorisant l’émergence de nouveaux variants.
Mais pour l’AFP, cette hypothèse scientifique solide n’était qu’un « nouvel angle d’attaque anti-vaccin ».
Ce n’est pas un cas isolé : on pourrait multiplier les exemples de désinformation de la part de l’AFP tout au long de la crise Covid. Ainsi en avril 2020, lorsque le Pr Montagnier déclare qu’il a découvert des inserts du VIH dans le coronavirus, preuve d’une manipulation du coronavirus en laboratoire, l’AFP dégaine une dépêche assassine contre cette hypothèse[4].
Au mépris de la vérité, l’AFP y affirme que « la théorie selon laquelle ce virus est issu de manipulations génétiques a déjà démentie d’après les analyses du génome du virus communiqué par les Chinois »[5].
En réalité, la thèse d’un virus « manipulé en laboratoire » n’a jamais été « démentie par les faits », bien au contraire. En 2022, le directeur de l’Agence du renseignement de la Défense aux États-Unis a reconnu que plusieurs agences de renseignement américaines étaient convaincues que le coronavirus a été génétiquement modifié en laboratoire[6].
Pire, dans sa dépêche, l’AFP n’hésite pas à disqualifier le Pr Montagnier : « Outre ses théories sur les ondes électromagnétiques émises par l’ADN et sur les bienfaits de la papaye, qui lui ont attiré les moqueries, il s’est affiché en 2017 aux côtés du Pr Henri Joyeux, figure de proue des anti-vaccins ».
Et voilà comment des « dépêches d’agence », supposées être neutres, construisent un « narratif officiel » résolument biaisé, notamment contre les critiques des vaccins.
L’AFP est le « dieu » des journalistes – mais qui l’influence ?
Or, les agences de presse comme l’AFP jouent un rôle absolument central dans la perception que les journalistes se font de la « réalité » dont ils sont censés rendre compte.
Tous les journalistes ont les yeux rivés sur les « dépêches AFP » (ou de Reuters, AP…), dans leur domaine de spécialité. Beaucoup d’articles publiés sur les sites des grands médias sont signés « avec AFP », preuve que le journaliste a fait essentiellement du copier-coller d’une dépêche.
Les agences comme l’AFP ont donc un pouvoir énorme sur ce que pensent les journalistes, et par voie de conséquence, sur ce qui « sort » dans les médias.
Rien que par le choix des sujets traités dans leurs dépêches, ces agences exercent une influence déterminante. Car ce qui apparaît sur le « radar » des journalistes, via les dépêches, n’est qu’une toute petite partie de la réalité, sur laquelle ces agences ont choisi de placer la loupe. Puis, dans le choix des titres, des sous-titres et du contenu, l’AFP oriente aussi clairement l’information.
Ce qui pose la question : qui « possède » l’AFP ? Qui influence ces grandes agences de presse qui ont tant d’influence sur les médias ?
Il suffit de quelques recherches pour voir qu’il y a là un problème de « neutralité ». Prenons d’abord le cas de Reuters : jusqu’en 2020, son PDG s’appelait James C. Smith… et figurez-vous que ce James Smith est membre du conseil d’administration de… Pfizer depuis 2014[7] !
Quant à l’AFP, son directeur général, Fabrice Fries, n’est autre que l’ancien patron de Publicis Consultants. Or Publicis est une grosse entreprise de publicité et de RP, proche de Big Pharma.
Certes, l’AFP est censée avoir une certaine indépendance statutaire vis-à-vis de l’État, mais les observateurs aguerris comme Claude Chollet, président de L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique (OJIM), ne sont pas dupes :
« L’indépendance de l’AFP est un mythe ! L’AFP est financée à au moins 50 % par l’État, elle est la propriété de l’État. D’une certaine manière, c’est la voix de la France… Donc cette indépendance, elle est fictive »[8].
De fait, l’élection du directeur général Fabrice Fries a été contestée par trois administrateurs de l’AFP, qui ont dénoncé le fait – évident pour ceux qui connaissent les rouages du système – que l’État « a un poids bien supérieur à celui de ses trois voix sur les dix-huit que compte le Conseil d’administration de l’AFP »[9].
Voilà pour la fameuse « indépendance » de l’AFP. Mais pourquoi est-elle aussi biaisée sur le covid et la vaccination ?
Probablement parce que l’AFP, comme les deux autres agences mondiales AP et Reuters, participe à un très inquiétant « ministère de la vérité », appelé TNI.
La TNI : comment créer de toutes pièces l’apparence d’un consensus médiatique sur les vaccins
L’AFP l’a annoncé en septembre 2019 : « L’AFP partenaire d’une nouvelle initiative contre la désinformation »[10].
C’est l’acte de naissance de la « Trusted News Initiative » (TNI), initiée par la BBC, et à laquelle participent également de grands titres comme The New York Times, The Washington Post, The Wall Street Journal, mais aussi les grands réseaux sociaux que sont YouTube, Facebook et Twitter, ainsi que, étrangement, Microsoft.
L’objectif affiché par la TNI est de « lutter contre la désinformation ». Mais qui est l’arbitre de ce qui est de l’information ou de la désinformation ? Qui, dans les coulisses, décide du « vrai » et du « faux » qui sera ensuite retransmis à tous les journalistes via les plus grandes agences de presse au monde ?
On ne sait pas qui, dans l’ombre, décide de ce qu’est la « vérité ». Mais une chose est sûre : ces « maîtres du vrai » sont favorables, sans la moindre nuance, à la vaccination.
Ainsi, dès le 10 décembre 2020, alors même que les vaccins anti-covid n’ont pas encore été approuvés par l’autorité de santé européenne, l’EMA, la TNI dégaine déjà un communiqué titré : « La TNI s’attaque à la désinformation dangereuse sur les vaccins ».[11]
Le même jour, pourtant, le Pr Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) déclarait sur LCI qu’il y avait « un vrai problème dans le vaccin Pfizer au niveau des effets indésirables »[12]. Il demandait des « précautions » en rappelant que les Anglais avaient déjà lancé une alerte, 24 heures après le début de la campagne de vaccination, invitant à ne plus donner le vaccin aux allergiques.
Bref, au moment où la TNI déclarait « s’attaquer à la désinformation », on avait non seulement le droit, mais aussi le devoir de conserver un esprit critique face à ces vaccins expérimentaux, fabriqués en quelques mois, contre un virus totalement nouveau, avec une technologie nouvelle.
Mais la TNI, à laquelle participe l’AFP, s’est déjà fait son avis : le grand danger, c’est la « désinformation anti-vaccin, devenue virale sur Internet », dit le communiqué.
Les vaccins ne sont même pas approuvés que la TNI s’alarme déjà de messages sur Internet qui « cherchent à minimiser les risques du coronavirus et suggèrent qu’une réalité sous-jacente se cache derrière le développement des vaccins »… comme si l’influence de Big Pharma n’existait pas !
Et le communiqué s’achève avec ces propos révélateurs de Noel Curran, directeur général d’un des partenaires de la TNI : « La confiance du public dans les vaccins est essentielle à leur adoption et à la réussite – ou non – de la lutte contre la propagation du virus. »
Bref, les dés étaient jetés pour la TNI : la vaccination était forcément la « solution à l’épidémie » et toute critique de cette « solution » allait être considérée par l’AFP, Reuters, AP et tous les partenaires de la TNI comme une dangereuse désinformation.
Quelques mois plus tard, la directrice de la TNI, Jessica Cecil, confirmera cette position en s’inquiétant que « les antivax utilisent souvent des sources fiables en apparence, comme des interviews avec des médecins. Et il y a souvent un grain de vérité dans ce qui est avancé. Ce qui rend plus difficile de démêler le vrai du faux »[13].
Ce qui revient à avouer que ces « maudits anti-vax » ont tendance à dire des vérités dérangeantes ! Mais pour la directrice de la TNI, ce serait une raison de redoubler de vigilance contre les « méchants » (je la cite : « bad guys ») qui « font de la désinformation ».
Mais encore une fois : qui sont ces gens qui croient savoir que les Pr Raoult, Perronne ou d’autres ont « tort », qu’il faut les censurer, et que ce sont les autres (provax) qui ont raison ? Personne ne sait, mais leur influence est majeure sur le paysage médiatique, car ils donnent l’apparence d’un consensus unanime et massif.
Et l’une de leurs armes favorites, pour « démêler le vrai du faux », ce sont les fameux « fact-check », comme AFP factuel.
Les « fact-checkeurs », nouveaux prêtres et gardiens du dogme
« AFP Factuel » est l’organe de « fact-checking » de l’AFP, créé en 2017 pour lutter contre les « désintox ». En plus des fameuses « dépêches AFP » (dont on a vu les biais), les articles d’AFP factuels sont devenus un levier puissant de la diffusion d’une pensée unique.
Le « fact-check » est à la mode : l’agence Reuters aussi s’est dotée de son propre site de « vérification des faits », en 2020. Le problème est que ces « fact-checkeurs » ne se contentent pas de vérifier les faits bruts, loin de là. Au contraire, ils prétendent s’immiscer dans le débat scientifique, ils distribuent aux experts les bons et mauvais points et prétendent même trancher des débats scientifiques complexes !
Et souvent, ces fact-checks sont parfois franchement mensongers.
J’avais raconté dans Big Pharma Démasqué comment j’en avais moi-même fait les frais. J’avais écrit que l’étude française Discovery avait été stoppée sans raison valable au moment où elle commençait à montrer l’efficacité de l’hydroxychloroquine. C’était irréfutable[14], mais l’AFP Factuel a réussi à pondre un article expliquant que c’était faux[15] !
L’idéologie de ces fact-check va toujours dans le même sens : contre les traitements précoces (dont l’efficacité rendait la vaccination de masse totalement inutile), et bien sûr contre tout message négatif vis-à-vis des vaccins.
Prenez ce soi-disant fact-check d’AFP Factuel, diffusé en avril 2021 et intitulé « Vaccination, contagiosité et immunité : les infox virales d’un cardiologue américain »[16].
Dès le résumé, on voit l’ampleur du parti pris : « Une vidéo d’un cardiologue américain affirmant qu’il n’existe aucune « justification scientifique » de vacciner les moins de 50 ans et les patients guéris du Covid a été partagée plus de 20.000 fois sur Facebook depuis le 29 mars. Mais ces affirmations sont erronées, expliquent plusieurs experts à l’AFP. »[17]
Or, les affirmations de ce cardiologue se sont révélées parfaitement exactes ! Quantité d’études ont prouvé que l’immunité naturelle était plus fiable que l’immunité vaccinale, comme on pouvait s’y attendre. Et dans la mesure où la vaccination n’a manifestement pas freiné l’épidémie, il n’y avait en effet aucune raison valable de vacciner les moins de 50 ans en bonne santé.
Le problème n’est même pas que ce cardiologue avait raison : le problème est que l’AFP a cru pouvoir trancher le débat scientifique de façon aussi brutale et cavalière.
Car cela a des conséquences majeures sur ce qui apparaît dans les médias, via la TNI et l’influence de l’AFP auprès des journalistes : c’est ainsi que les thèses critiques très solides, mais qui n’allaient pas dans le sens du « tout vaccin », comme celles de ce cardiologue, ont été considérées comme de la « désinformation » et n’ont été relayées sur aucune grande antenne.
Et voilà comment les dizaines de millions de citoyens français qui s’informent via les journaux de TF1, France 2, ou même RTL ou France Inter, n’ont jamais entendu ces critiques justifiées de la vaccination de masse.
C’est d’autant plus grave que l’influence de la TNI ne s’arrête pas aux médias « mainstream » : le rôle de l’AFP et des fact-checkers est aussi de faire la police sur les réseaux sociaux !
La presse et Big Tech, alliés pour étouffer les voix dissidentes
La « police des réseaux sociaux » a commencé en 2017, avec l’alliance de Facebook et de 8 sites de fact-checking français, dont l’AFP. Il s’agissait d’éliminer de Facebook les affirmations considérées comme « fausses » par ces fact-checkers « officiels ».
Puis, cette tendance « policière » n’a pas cessé de s’accélérer. La TNI, lancée en 2019 rassemble comme on l’a vu les géants Facebook, YouTube, Google et Twitter, avec l’objectif de censurer sur leur plateforme tout ce que la TNI estime être de la « désinformation ».
En avril 2020, l’AFP est allée un cran plus loin : « L’AFP lance aujourd’hui un partenariat inédit avec Facebook en France, avec une campagne de vidéos didactiques sur les fausses informations au sujet du Covid-19. »[18]
Même chose en 2021, avec Google cette fois : « l’AFP et Google France lancent un projet de lutte contre les fausses informations »[19]. Et cela va bien au-delà du « fact-checking ».
Ce partenariat vise aussi à créer « une plateforme collaborative pour échanger entre membres de l’alliance qui inclura un dispositif de signalement de contenus faux ou trompeurs pour le grand public et qui alimentera toutes les rédactions partenaires. »
Signaler le faux et « alimenter toutes les rédactions partenaires » : voilà encore les ingrédients d’un unanimisme médiatique construit de toutes pièces. De plus, il est prévu « des réunions thématiques mensuelles animées par l’AFP avec la participation d’intervenants et d’experts extérieurs ». Une belle manière de désigner aux journalistes quels experts « disent le vrai » et auront voix au chapitre dans les médias… et sur les réseaux sociaux.
Et voilà comment se construit un narratif médiatique, diffusé dans tous les organes de presse et les grandes plateformes comme YouTube, Facebook ou Twitter comme s’ils agissaient de façon indépendante.
Le résultat est dramatique pour le pluralisme de la presse et des opinions – et cela ne fait que s’aggraver avec le temps. Car la censure est de plus en plus serrée !
C’est ainsi qu’en 2022, plusieurs documentaires excellents sur les dangers de l’aluminium vaccinal ont été supprimés de YouTube sans préavis… alors qu’ils étaient hébergés sans problème sur cette plateforme depuis des années[20]. YouTube est allé jusqu’à supprimer, en 2022, une conférence du plus grand spécialiste de l’aluminium au monde, le Pr Chris Exley, réalisée au Sénat en 2017[21].
Pendant la crise Covid, on a atteint des sommets dans la censure (et le ridicule) avec la décision de Facebook de censurer un article du British Medical Journal (BMJ), simplement parce qu’un vulgaire site de « fact-checking » avait conclu qu’il s’agissait de désinformation[22].
Il faut dire que cet article du BMJ, parfaitement exact, mettait gravement en cause Pfizer et la validité de l’essai clinique sur son vaccin anti-covid, sur la base des révélations d’une lanceuse d’alerte qui a observé des « fraudes » sur l’un des sites de l’essai (Ventavia).
Le British Medical Journal, un des journaux médicaux les plus prestigieux au monde, a contre-attaqué en qualifiant le fact-checking de « inexact, incompétent et irresponsable », mais le mal était fait auprès du grand public.
Pour couronner le tout, les grands réseaux sociaux ne se contentent pas de faire la police sur leur plateforme : ils cherchent aussi à étouffer les médias indépendants qui diffusent des idées contraires au narratif officiel.
C’est ainsi que le géant Google a décidé de supprimer ses publicités de France Soir, le privant d’une source essentielle de revenus, à la suite d’une émission de France 2 dénonçant les sites soi-disant « complotistes ».
Et voilà comment une sorte de Pravda s’est installée, sur les questions vaccinales, en Occident.
On l’a vu, les rouages de cette Pravda sont variés et complexes : conformisme, influence des États et des milliardaires qui possèdent les médias, travail de l’ombre des RP payés par Big Pharma, idéologie des agences de presse, complicité des réseaux sociaux.
Mais le résultat est là : pour le citoyen lambda, il n’y a qu’une seule vérité vaccinale dans les médias et les grands réseaux sociaux.
Le résultat est bien pire que celui de la Pravda de l’URSS, dont tout le monde savait qu’elle était directement rédigée par le pouvoir soviétique.
Les médias occidentaux, eux, présentent l’apparence du pluralisme et de la diversité, ce qui donne à leur narratif une force beaucoup plus importante.
Mais, au moins sur les sujets de vaccination, il faut arrêter d’être dupe.
Bonne santé,
Par Xavier Bazin