Religion et Incivisme au Cameroun : Un témoin de Jéhovah exclu du Lycée pour refus de chanter l’Hymne national
► Témoin de Jéhovah, elle refusait d’exécuter le chant patriotique au sein de l’etablissement au motif que sa religion le lui interdit. Le proviseur du Lycée de Ndikinimeki a assimilé l’acte à de l’indiscipline. La mère de la fille juge cette décision sévère et dépourvue de base légale. Ce n’est pas l’avis de la justice.
Afrique54.net | Cameroun – « Qui de Dieu ou de la République vient avant l’autre ? La question a été au centre des débats le mardi, 14 juin dernier, dans le cadre d’un bras de fer que livre Annette Egnoka à l’Etat du Cameroun depuis 2017 », rapporte le journal Kalara dans son édition du 22 Juin 2022.
En fait, la dame a trainé le Ministère des Enseignements Secondaires (Minesec) devant le Tribunal Administratif de Yaoundé pour faire annuler la décision prise cette année-là par le Proviseur du Lycée Bilingue de Ndikiniméki, dans le Mbam et Inoubou, portant exclusion définitive de sa fille, Annick, pour indiscipline caractérisée. A l’époque, la petite âgée de 16 ans et inscrite en classe de 2nde A.
A l’origine du différend, le refus répété de la jeune Annick de « chanter l’hymne national » comme ses autres camarades lors des rassemblements au sein de l’établissement. Pour justifier sa position, l’élève faisait valoir ses convictions religieuses.
Fidèle de la congrégation des Témoins de Jéhovah, elle disait qu’elle avait interdiction de chanter l’hymne national. Traduite au conseil de discipline pour non-respect du « règlement intérieur » du Lycée, elle fut ensuite congédiée. C’est cette décision jamais digérée par Mme Egnoka, la mère de l’enfant exclue, parce que jugée extrêmement sévère et sans base légale, qui a été soumise au tribunal pour annulation. En vain.
Finalement, le tribunal a débouté Mme Egnoka, jugeant que son recours est recevable mais non fondé. A la fin de l’audience, on pouvait apercevoir la dame en concertation avec ses avocats et les membres de son église venus assister à l’audience. Sans doute pour s’accorder sur la suite à donner à donner à l’audience.
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