Centrafrique : Le Président Faustin-Archange Touadera tue dans l’œuf le Dialogue Républicain pour la réconciliation nationale
► La tenue du Dialogue Républicain prévue en République Centrafricaine au mois d’août 2022, porte déjà en lui-même, les germes de son propre échec.
► Le président Touadera qui, il y a quelques jours, exprimait son attachement à un dialogue républicain, se montre désormais le dictateur des temps modernes à l’heure de la réconciliation des filles et filles de la Centrafrique. ◄
Afrique54.net – « Pour être viable, notre démocratie retrouvée doit être entretenue par un dialogue constant et constructif », ces mots du Président Touadera amènent aujourd’hui s’interroger son caractère patriote au regard de la traque que son gouvernement lance contre certains leaders d’opposition.
Comment comprendre que le Président Centrafricain qui se veut le chancre de la paix soit favorable à la levée de l’immunité parlementaire de 03 députés de la Nation en occurrence, Martin Zigulé du MLPC, Anicet Georges Dologuele et Simplice Aurélien Zingas de la COD 2020, si ce n’est pas une volonté de nuisance, voire de leur donner une chasse à l’homme. Un aphorisme africain dit que l’on ne saurait appeler un chien tenant en main un gourdin, ce dernier ne viendra jamais. C’est donc là, le péché mignon d’Archange Touadera qui, semble-t-il pêche non pas par idéalisme politique, mais réalisme politique.
Le dérapage politique de Faustin Archange Touadera dans la tenue probable de ce Grand Dialogue Républicain, vient du fait qu’il semble vouloir éliminer de l’échiquier politique national, toutes les figures de poids, toute voix discordante.
Le Chef de l’Etat Centrafricain d’après les analystes de la scène politique internationale, se positionne en véritable assassin de la démocratie et partant, de sa propre initiative pourtant salvatrice pour ce pays qui depuis son indépendance en 1960 a du mal à vivre en paix.
Grand Dialogue Républicain : programmé pour échouer
Dans un communiqué rendu public le 30 octobre 2021, le porte-parole du parti le MLPC dénonce vigoureusement « les entraves faites aux membres de la famille du camarade Martin Ziguele dans leur liberté d’aller et de venir ». Les responsables ici soulignent leur indignation et expriment leur désistement « Ces mesures ne sont pas de nature à faciliter la tenue du Dialogue et sont en contradiction avec l’esprit d’apaisement prôné ».
Le président Touadera veut une chose et son contraire ? Vouloir la paix et accepter que l’on engage la procédure du levée de l’immunité parlementaire de certains élus du peuple relève d’une démarche brinquebalante, d’une stratégie qui date de l’époque de Mathusalem et des méthodes du Führer allemand.
Le Dialogue républicain commence par un esprit de pardon qui se fait manifeste par la sortie de prison, des figures politiques du pays et de l’abandon de tout esprit de haine, de rancune, de vengeance et la promotion du vivre-ensemble harmonieux. Chose que n’a pas peut-être compris le président Touadera dans sa volonté de réconciliation nationale. La montagne est donc sur le point d’accoucher d’une souris au regard des mécontentements qu’affichent déjà certains leaders d’opinion et de partis politiques.
Rappel mémoire
La République centrafricaine est sous les braises depuis 2003. François Bozizé va s’empare du pouvoir à la suite d’un coup d’état. Celui est accompagné d’une extrême violence dans tout le pays.
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Des milliers de personnes vont quitter le pays. La prise de pouvoir par François Bozize émaillée de contestations, entre 2004 et 2007, une guerre civile va ravager la Centrafrique. Entre Seleka, Balaka et anti Balaka, les populaires vont payer le lourd tribut en 2012 suite à la non tenue des accords de paix par Bozizé. Les rebelles vont reprendre les armes.
L’arrivée de Michel Djotodia et de Catherine Samba Panda ne vont pas aboutir à la réconciliation nationale. L’on a cru qu’avec l’annonce du Grand Dialogue Républicain par le Président Faustin Archange Touadera, le bout du tunnel était perceptible. Que nenni ! Le pays est loin de connaître une paix durable. Étant encore en construction, il serait judicieux pour Touadera d’exclure dans son initiative toute velléité anarchique pouvant conduire à la démission des acteurs de la scène politique et de la société civile.
By Afrique54.net – Jean Baptiste Bidima