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100 Jours de Laurent Gbagbo , Simone Ehivet engage la réflexion

100 Jours de Laurent Gbagbo , Simone Ehivet engage la réflexion

Un petit mot—“Vision.” au cœur d’un bout de phrase—“La Vision, ce n’est pas un homme, ce n’est pas un individu.” Cette petite phrase formulée en quelques secondes dans un discours de 45mn, le 25 Septembre 2021 par la Première Dame Ehivet Gbagbo Simone, Marraine du “Mouvement Génération Capable”—lors du lancement officiel de ce regroupement—, a soulevé la poussière même dans l’eau. Et mis en émois ceux qui ont fait du Président Gbagbo leur amulette et le fétiche du village.

Comme des sauterelles, ces “Gbagboïstes” de la 25e heure ont envahi les plateformes de communication physique et virtuelle. Souvent avec une diction calamiteuse. Un vocabulaire rugueux. Et un rappel biaisé des faits historiques. A l’instar des porteurs de turban isolés dans les rochers, ils ont cru qu’ils pouvaient talibaniser ceux qu’ils appellent les “Ehivetistes.”

Parallèle

“La Vision, ce n’est pas un individu.” En fait, les “visions” sont l’un des moyens les plus courants que Dieu utilise pour communiquer sa volonté aux humains. Elles sont des apparitions vivantes qui sont distinctes des rêves. Elles apparaissent généralement pendant les heures d’éveil (conscientes). Mais les Ecritures indiquent qu’une personne peut aussi avoir des “visions” en rêvant.

La “vision” révèle ou transmet ce qui se passera dans le futur. Sur le plan spirituel, c’est la prophétie. Ramener à la politique, la “vision” renvoie au projet politique ou de société. D’un côté, elle révèle le plan du Père Céleste pour l’homme. De l’autre, elle met en lumière les intentions vraies ou supposées du politique pour sa communauté ou la Nation. En clair, la “vision” informe sur la volonté de l’Eternel ou du leader politique. Elle incite à faire cette volonté. Accompagne le politique à atteindre ses objectifs. Si elle fortifie et donne de l’espoir au croyant, elle aide à mobiliser autour du leader politique.

 

Source photo : lanouvelletribune.info

 

“La Vision, ce n’est [donc] pas un homme, ce n’est pas un individu.” L’individu qui peut être soit un acteur passif (observateur), soit un acteur actif (participant) a et/ou porte une “vision” qui implique des cadres naturels ou surnaturels. C’est ainsi que certains grands hommes de la Bible et de grands politiques, ont eu et/ou porté des “vision(s)” qui ont changé le cours de leur vie et celle des autres ou de leur Nation.

Constance

La compréhension du concept de “vision politique” de Ehivet Gbagbo Simone n’a jamais varié d’un iota au fil des ans. Le 17 Juin 2021, elle rappelait que “Notre vision commune” était celle “d’une nation forte et souveraine, d’une nation réconciliée, moderne, prospère et ouverte, d’une nation remplie de justice et d’équité” dont “le Président Laurent Gbagbo l’a portée avec un brio inégalé.”  Ici comme ailleurs, elle distingue la “vision” et le “porteur” de vision.

Accordant un entretien à “Afrique Media” le 31 Mai 2020 à la suite de la libération de Laurent Gbagbo, elle donne le même sens à la “vision politique” sous une autre formulation. “ Peuples de Côte d’Ivoire, levons-nous et récupérons notre assurance, notre joie de vivre, notre volonté citoyenne et reconfectionnons notre carte d’identité nationale. Participons efficacement à tous les débats politiques en cours.”  Elle ajoute. “Apprêtons-nous à accueillir dans la liesse la plus grande possible notre Président Laurent Gbagbo.”—Le “porteur” de vision implicitement identifié.

“ ” Dans une communication faite le 6 Juillet 2021 elle reste dans le même esprit. “Notre Voie” du 7 Juillet 2021 écrit. “Vingt jours après, les scènes jugées humiliantes à son encontre à l’aéroport lors de l’arrivée de son futur ex-époux, le 17 Juin dernier [2021] et la médiatisation que celui-ci a donné à sa demande de divorce d’avec elle quelques jours plus tard, la première Vice-Présidente du FPI-GOR, Simone Gbagbo appelle ses “frères et sœurs” à avancer en fixant les “yeux sur la vision” et non, sous-entendu, sur un homme.” Simone est constante. Elle distingue toujours la “vision” du “porteur” de vision.

 

Concordances

D’ailleurs, Simone Ehivet et son époux n’ont  jamais fait mystère sur le fait qu’une “vision n’est pas un individu.”  Avant son accession à la Magistrature Suprême, Laurent Gbagbo avait défini son idéologie et sa vision dans “La Côte d’Ivoire, pour une alternative démocratique” et “Les propositions pour gouverner.” Deux ouvrages publiés respectivement en 1983 et 1987 à L’Harmattan. Dans ces publications, Gbagbo n’a pas consigné qu’il est le fétiche, l’amulette, le totem de qui que ce soit. Ni mentionné qu’il est la “vision” politique de la Côte d’Ivoire.

A plusieurs occasions, il a résumé sa “vision politique” pour la Côte d’Ivoire en quelques mots. “Je veux construire un Etat moderne avant de partir de la Présidence. C’est la seule raison pour laquelle je suis venu au pouvoir. Je ne suis pas venu pour être riche, mais pour laisser mon nom. Pour graver dans la mémoire collective mon passage à la Présidence. Surtout que mon ambition est de construire l’Etat moderne, l’Etat prospère et démocratique.” Dans ces propos, Gbagbo distingue le “porteur” de vision qui est “venu au pouvoir non pas pour s’enrichir,” mais pour accomplir une “vision”Construire une Etat moderne, prospère, et démocratique.” Afin que son “nom” en tant que “porteur” de vision soit “gravé dans la mémoire collective”—la Nation ou l’humanité.

Simone enjambe Gbagbo

Laurent Gbagbo est allé plus loin en déclarant, “Si je tombe, enjambez mon corps et continuez la lutte.” Par ces mots-testaments, il conviait ses camarades à continuer la mission ou la vision s’il lui arrivait malheur. Ehivet Simone en 2019 a en d’autres termes rappelé cette consigne. “Notre vision, ce n’est pas Gbagbo Laurent. Notre vision, c’est la Côte d’Ivoire nouvelle. Le jour où Gbagbo Laurent ne sera plus là, notre vision ne doit pas mourir.” Parce que, comme dit Patrick Civava, l’un des leaders de la nouvelle classe politique en RDC, “nous ne pouvons pas abandonner parce qu’il s’agit de ce que nous devons léguer à notre postérité, pour toujours.” Pourtant, ceux qui ont fait du Président Gbagbo leur mentor exclusif, se sont refusés d’“enjamber son corps” quand il est “tombé” le 11 Avril 2011. Personne parmi eux n’a voulu “continuer la lutte.” Au contraire, ces nutritionnistes politiques jouissaient d’un exil cuivré au Ghana ou en Europe avec les fonds pillés sous Gbagbo ou à partir du trésor de guerre qu’ils s’étaient constitués au moment où le sens du vent tournait.

Il avait fallu que la Reine Ehivet sorte de prison pour “enjamber son corps et continuer la lutte.” Elle alla à la rencontre de la base du FPI pour la revitaliser. Avant ses différentes descentes de terrain, elle donna le ton dans une annonce. “Nous sommes venues pour reprendre le combat. Nous sommes venues pour engager la marche vers le pouvoir. Nous sommes venues, levez-vous, préparez-vous et mettez-vous à marcher, car nous allons vers le pouvoir.” Puis ajouta. “La refondation a commencé aujourd’hui. Toutes les choses sont nouvelles. Militants, militantes, levez-vous.” Avant de conclure, “On est partis et on ne s’arrêtera pas.”

En plus de son courage, elle prend la tête de la lutte à sa sortie de prison auprès de Sangaré Aboudramane parce qu’elle distingue la “vision” du “porteur” de vision.

 

Par Feumba Samen pour Afrique54.net

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