Le Secrétaire d’État du Vatican, en visite au Cameroun, du 28 janvier au 02 février 2021, y a souligné l’intérêt de la paix. Une paix qui se construit dans la justice.
« Mon peuple est détruit parce qu’il lui manque la connaissance ». La réflexion que pose le livre d’Osée au chapitre 4, verset 6, dans la Bible, est porteuse d’un lourd sens. Cette maxime des Saintes Écritures fait vraisemblablement étalage des manquements des chrétiens pour certaines évidences dont la mission papale.
Mission de Bâtisseur
Il est souvent commun d’entendre appeler le Pape « Souverain pontife ». Ce vocable de pontife, aujourd’hui on le sait, n’est pas anodin. Le Cardinal Parolin le rappelle, dans un exercice de clarification, que le terme vient de pontifex qui renvoie à « constructeur de ponts ».
Au-delà du Pape c’est l’action même de l’Eglise qui ici se trouve engagée. Un engagement qui consiste à bâtir un véritable lien entre Dieu et les hommes, mais aussi les hommes entre eux. L’on parlerait alors de construire la paix.
Le Cardinal Parolin montre le pilier
Les rapports entre le Saint-Siège et le reste du monde relève naturellement de la diplomatie. Toutefois, la diplomatie vaticane a pour pilier la paix. Cette paix, à en croire le Cardinal Parolin, se construit autour de 3 axes majeurs. Il s’agit de l’éducation morale, du changement des mentalités, des campagnes d’échanges avec les gouvernements et les organismes supranationaux.
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C’est donc pour le Saint-Siège que promouvoir la paix c’est construire une vie sur le respect des de l’homme. Droits fondamentaux qui prennent en compte le réalisme et la justice, en tant que devoir et responsabilité pour l’intérêt humain.
Paix et justice
Les troubles dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest sont certainement un mobile à la visite du Cardinal Parolin. Elle déstabilise la paix sociale qui prévalait au sein des populations de ces régions en proie aux velléités sécessionnistes. En cela, peut-on convenir avec le Cardinal Parolin « la poursuite de la paix ne peut pas aller sans justice ».
Par conséquence, indique le Secrétaire d’État du Vatican, « il ne s’agit pas seulement de construire la paix. Elle doit être solide et tenace et soutenue par les choix inconditionnels de la justice. Elle doit se concentrer sur les conditions de vie des hommes ».
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C’est donc dire qu’une paix stable et durable se construit dans le tissu social. Cette paix inclue sacrifices, clémence, miséricorde et charité. Toutefois, cette dernière qui appelle à davantage de philanthropie afin d’établir une véritable concorde entre les hommes, quoique d’horizons divers.
Une affaire d’amour
Le Cameroun est une mosaïque ethnique et tribale. Une richesse sociale et anthropologique unique sur le continent africain qui lui confère le qualificatif d’Afrique en miniature. Les populations de cette mosaïque, pourtant dynamiques, peinent à ressentir les retombées au sein de leurs communautés respectives. Un doigt accusateur va ainsi vers les décideurs qui, à divers niveaux ne manifeste pas d’amour pour le véritable service public. Cela pourrait expliquer les relents de mouvements d’humeur qui remontent de ces communautés.
En cela, la paix trouverait justice en le partage équitable des fruits du bien commun, pour éviter les conflits. Aussi, souligne le Cardinal Parolin : « la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes, elle est toujours en construction ». La paix est ainsi le « fruit de l’amour, qui va au-delà de ce que la justice peut apporter ».
Eric Martial NDJOMO E.
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