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Xi Focus-Profil : Xi Jinping, homme de culture

Depuis l’introduction de la pensée de Xi Jinping sur la culture en octobre 2023, le mot « culture » est à la mode à travers la Chine.

 

 

A l’approche du Nouvel An lunaire chinois, l’organisation de divers événements culturels bat son plein dans le pays pour embrasser cette nouvelle tendance.

Dans la province du Zhejiang, dans l’est de la Chine, un musée a fasciné des touristes grâce à l’application de la technologie de réalité augmentée (RA), faisant revivre des scènes de vie et de travail quotidiens d’il y a 8.000 ans. Dans la province du Shaanxi, dans le nord-ouest du pays, les visiteurs d’un autre musée ont la possibilité de savourer les délices culinaires traditionnels décrits dans d’anciens poèmes chinois.

Pendant ce temps, à Beijing, les membres d’un comité de films de science-fiction nouvellement créé préparent leur prochaine œuvre, après le succès phénoménal de « The Wandering Earth », afin d’offrir au public une alternative aux films de science-fiction hollywoodiens.

En janvier, une réunion politique importante sur la communication publique a salué la pensée de Xi Jinping sur la culture, affirmant qu’elle « fournit une garantie idéologique forte, une force spirituelle et des conditions culturelles favorables à l’édification d’un pays plus fort et à la promotion du grand renouveau de la nation chinoise sur tous les fronts. »

Le Parti communiste chinois (PCC), né il y a plus d’un siècle dans la foulée du mouvement de la nouvelle culture et de la diffusion du marxisme dans le pays, a toujours été fier de son essence culturelle. Aujourd’hui, sous la direction de M. Xi, le Parti s’appuie sur la culture pour renforcer sa gouvernance et stimuler la modernisation de la Chine.

UN PASSIONNÉ DE CULTURE

Xi Jinping est né en 1953 dans une famille de révolutionnaires. Enfant, il a été profondément inspiré par la culture traditionnelle chinoise. Il a dit qu’il n’oublierait jamais l’histoire de Yue Fei, racontée par sa mère. Yue Fei était un commandant militaire patriote du XIIe siècle dont la mère lui avait tatoué sur le dos « servir le pays avec le plus grand dévouement », une phrase qui incarne le « Zhong », ou loyauté, dans la philosophie confucéenne. M. Xi a fait de cette devise l’objectif de sa vie.

 

(Xinhua)

 

Xi Jinping a confié que la lecture était son passe-temps préféré. Ses professeurs se souviennent de lui comme un élève exceptionnel, passionné de littérature classique, notamment de Du Fu, célèbre poète réaliste de la dynastie Tang (618-907).

Vers la fin des années 1960, il a été envoyé de Beijing à Liangjiahe, un petit village du Shaanxi sur le plateau de Loess, en tant que « jeune instruit », pour s’engager dans des travaux agricoles ardus. Arrivant au village avec une caisse entière de livres, il s’est plongé dans un voyage de lecture diversifiée, explorant des œuvres allant des chefs-d’œuvre de la littérature chinoise à ceux de Shakespeare et Tolstoï, et de « Servir le Peuple » de Mao Zedong à « Das Kapital » de Karl Marx.

Une quarantaine d’années plus tard, l’homme qui avait pour habitude de lire tard dans la nuit à la faible lueur d’une lampe à pétrole dans une grotte, se tenait sur un podium au siège de l’UNESCO en tant que président de la Chine, partageant ses points de vue sur la culture et la civilisation. « Il s’est inspiré de poètes et d’écrivains célèbres pour mettre en lumière la longue histoire de son pays et l’importance de la diversité culturelle », ont rapporté les médias.

 

 

 

M. Xi considère Liangjiahe comme son « université », où il a appris les vertus traditionnelles chinoises. Pendant les sept ans passés dans ce village, il a mené une vie difficile et a partagé le travail et les repas avec les habitants pauvres. Il se souvient vivement de la générosité des villageois, qui lui ont donné de précieuses leçons sur la vie et le travail et ont partagé avec lui le peu de biens qu’ils possédaient.

M. Xi a fait preuve de la même gentillesse envers les villageois. Il partageait ses vivres pour aider ceux qui étaient en difficulté, offrait ses chaussures à un jeune villageois qui n’en avait pas, donnait son chapeau à quelqu’un qui en manquait par temps froid et offrait généreusement des livres et des cahiers à des personnes passionnées pour la lecture et l’apprentissage. Les villageois ont utilisé le mot « Ren Yi », ou bienveillance et droiture, les normes les plus hautes de la vertu morale traditionnelle, pour faire l’éloge du jeune homme.

Liang Yujin, agriculteur septuagénaire, se souvient des visites inopinées qu’il a rendues à M. Xi à quatre reprises après son départ de Liangjiahe. Déjà haut fonctionnaire, M. Xi a accueilli M. Liang chez lui et ils ont mangé des repas préparés par son épouse, Peng Liyuan. M. Liang a apporté du millet, des citrouilles et des patates douces à M. Xi qui, en retour, lui a offert du thé et des pâtisseries. « Il s’est renseigné sur toutes les familles du village », a indiqué M. Liang.

 

 

 

En 1982, M. Xi a commencé à travailler à Zhengding, un district historique de la province chinoise du Hebei, d’abord en tant que chef adjoint du Parti, puis en tant que chef du Parti. Après avoir découvert deux sophoras anciens sur son lieu de travail, il a fait vérifier leur âge et les a fait clôturer pour les protéger. Il a également lancé une étude intégrale des reliques culturelles dans tout le district et des efforts de conservation globale ont été déployés.

Sa passion profonde pour l’histoire et la culture était si intense que pour un temps, il a envisagé de se lancer dans l’archéologie. Cependant, cette passion ne se limitait pas à une simple fascination personnelle.

Il partage souvent un ancien proverbe chinois avec des fonctionnaires et des amis étrangers, prônant le recours à l’histoire comme boussole pour les efforts présents et futurs. Il estime que tirer des leçons de la tradition est essentiel pour prendre des décisions politiques.

Situées au Zhejiang, les ruines archéologiques de la ville ancienne de Liangzhu, aujourd’hui classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont été entourées de champs miniers au début des années 2000. La poussière industrielle et la pollution sonore excessives ont transformé toute la zone en ce que Jiang Weidong, un responsable du comité de gestion du site, a décrit comme « une sorte de zone de guerre ».

Ayant pris connaissance de cette situation en juillet 2003, M. Xi, alors chef du Parti au Zhejiang, a rapidement ordonné la fermeture des mines. Son dévouement à l’égard de Liangzhu durait tout au long des décennies suivantes. Alors que les archéologues confirmaient l’importance de Liangzhu en tant que témoignage de 5.000 ans de civilisation chinoise, il a donné des instructions méticuleuses pour sa protection. Dans sa lettre de félicitations à la première édition du Forum de Liangzhu en 2023, il a qualifié le site d’un trésor des civilisations du monde.

 

(Xinhua/Xie Huanchi)

 

Depuis qu’il a pris ses fonctions de secrétaire général du Comité central du PCC en 2012, M. Xi a donné plus de 170 instructions importantes concernant les reliques culturelles, l’archéologie et le patrimoine culturel immatériel. Il a également effectué plus de 100 inspections sur place de sites historiques et culturels.

M. Xi est aussi très attaché à la « culture rouge ». Au fil des années, il a visité presque tous les sites historiques importants liés à des chapitres majeurs de l’histoire révolutionnaire. Parmi ces sites figurent un lac dans le Zhejiang, où s’est tenu le premier Congrès national du PCC en 1921, et les Collines parfumées dans la banlieue de Beijing, où les anciens dirigeants du Parti ont jeté les bases de l’établissement de la Chine nouvelle.

« Sur le chemin de la réussite, n’oublions pas d’où nous venons », a dit M. Xi.

Il est passionné par les riches cultures humaines. Parlant de ses nombreux voyages à travers le monde, M. Xi a déclaré que « Découvrir les diverses civilisations des cinq continents m’apporte la plus grande joie ».

Depuis son accession à la présidence, M. Xi a visité plus de 70 pays. En Grèce, il a discuté d’une ancienne phrase chinoise sur l’arrêt des guerres et de la contemplation de la guerre et de la paix par Athéna. Il a établi des parallèles entre le thé chinois et la bière belge en Belgique, mettant en valeur l’importance d’apprécier les différentes cultures. Au Mexique, il a montré un vif intérêt pour les similitudes entre les éléments de la civilisation maya et les éléments chinois tels que le dragon. Au temple de Louxor en Egypte, il a parlé des origines et du développement des anciennes civilisations.

M. Xi a également partagé des réflexions personnelles sur la littérature, telles que ses impressions du « Vieil Homme et la Mer » d’Ernest Hemingway et ses expériences de visite des endroits associés à Hemingway à Cuba.

Les personnes qui connaissent bien M. Xi affirment que son éducation culturelle a profondément influencé son fort sens de l’idéalisme et son approche pragmatique du travail. Il fait souvent référence à la philosophie du « Zhi Xing He Yi », ou « l’unité du savoir et de l’action », prônée par l’ancien philosophe chinois Wang Yangming (1472-1529), et la considère comme une essence de la culture chinoise traditionnelle.

ART DE LA GOUVERNANCE

En 2012, M. Xi a incorporé le concept de « confiance dans la culture » dans le rapport au 18e Congrès national du PCC. Il a ensuite intégré ce concept aux « Quatre Confiances » du socialisme à la chinoise, décrivant la confiance dans la culture comme une « force plus fondamentale, plus profonde et plus durable ».

« Sans cette ferme confiance dans notre culture, sans l’épanouissement et la prospérité culturels, il n’y a pas de grand renouveau de la nation chinoise », a-t-il déclaré.

Alors que le monde traverse des changements profonds inédits depuis un siècle, M. Xi a mené la Chine dans une nouvelle ère.

 

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Les théoriciens estiment que les graves défis auxquels le pays est confronté au 21e siècle exigent une renaissance culturelle pour reconstruire l’identité nationale dans le monde post-guerre froide, où diverses civilisations et systèmes de valeurs se concurrencent et coexistent. Ils affirment même que la montée et le déclin des grandes puissances au cours des 500 dernières années sont le résultat de la force des cultures.

M. Xi a cultivé la confiance dans la culture chinoise au service du renouveau de la nation et a établi une barrière impénétrable contre les éléments négatifs de la culture occidentale, selon les observateurs.

Le 1er juillet 2021, lorsque le Parti a célébré son centenaire, M. Xi a proposé « Deux combinaisons », soulignant la nécessité « de combiner les principes de base du marxisme avec les réalités concrètes de la Chine et le meilleur de sa culture traditionnelle ». Cette « deuxième combinaison » – avec le meilleur de la culture traditionnelle – représente une « réaction chimique » profonde et l’émancipation de l’esprit, a déclaré M. Xi.

En juin 2023, lors d’une réunion clé sur la transmission et le développement culturels à Beijing, M. Xi a résumé cinq caractéristiques distinctives de la civilisation chinoise, mettant l’accent sur sa remarquable continuité, son innovation, son unité, son inclusivité et sa nature pacifique.

Plus d’un mois après la réunion, M. Xi a visité le site archéologique de Sanxingdui dans la province chinoise du Sichuan. Lors de sa visite, il a pris le temps d’examiner les détails des reliques datant de milliers d’années.

« D’où viennent-elles ? » a-t-il demandé.

« Elles ont pris naissance dans le berceau des civilisations du fleuve Yangtsé et du fleuve Jaune, et sont nées de créations innovantes d’anciens habitants de la région », a répondu le guide.

A la fin de 2023, lorsque M. Xi a prononcé son message pour le Nouvel An de son bureau au centre-ville de Beijing, une photographie de lui observant avec grande attention les reliques de Sanxingdui était affichée sur son étagère à livres.

 (Xinhua/Ju Peng)

 

La pensée de Xi Jinping sur la culture, formellement présentée en octobre 2023, englobe plusieurs aspects clés, notamment le renforcement du leadership du Parti en matière de communication publique et de culture, et la promotion de la transformation créative et du développement innovant de la brillante culture traditionnelle chinoise.

Les théoriciens affirment que l’établissement de cette pensée montre que la confiance dans l’histoire et la culture du Parti a atteint de nouveaux sommets.

« Si les 5.000 ans de civilisation chinoise n’avaient pas existé, d’où viendraient les ‘caractéristiques chinoises’ ? Et sans ces caractéristiques chinoises, comment pourrions-nous avoir le chemin réussi du socialisme à la chinoise d’aujourd’hui ? » a déclaré M. Xi.

Des théoriciens affirment que M. Xi inaugure une nouvelle manière de gouverner le pays en tirant parti de la culture.

M. Xi croit fermement au matérialisme historique marxiste, qui considère les masses comme les créateurs de l’histoire. Il sublime l’ancienne croyance du « Min Wei Bang Ben » – signifiant « le peuple est la fondation du pays ; avec une fondation solide, le pays est en paix » – au principe du Parti de « sauvegarder la primauté du peuple ».

Après avoir conduit la Chine à éradiquer la pauvreté absolue, M. Xi s’efforce d’atteindre le prochain objectif : la prospérité commune.

« La prospérité commune est un objectif fondamental du marxisme et a également été une aspiration fondamentale du peuple chinois depuis l’Antiquité », a déclaré M. Xi aux responsables du Parti, citant des philosophes anciens. Confucius dit : « Le problème ne réside pas dans la rareté, mais dans la distribution inégale; pas dans la pauvreté, mais dans l’insécurité », et Mencius appela les gens à « prendre soin des personnes âgées et des enfants des autres comme ils prennent soin des leurs ».

« Notre objectif est à la fois grandiose et simple. En définitive, il s’agit de permettre au peuple de vivre une vie meilleure », a déclaré M. Xi.

Il combine la philosophie de gouvernance du Parti selon laquelle « le pays appartient au peuple et le peuple est la fondation du pays » avec l’idée traditionnelle selon laquelle « la montée ou le déclin d’un pouvoir politique dépend de sa capacité à s’accommoder à la volonté du peuple ».

 

(Xinhua/Xie Huanchi)

 

Lors de son premier jour au bureau en tant que principal responsable du Parti, M. Xi a cité un proverbe chinois pour appeler à une « discipline de fer » et a lancé la plus vaste campagne anti-corruption de l’histoire du PCC. M. Xi partage souvent des histoires sur des figures anciennes connues pour leur intégrité avec les membres du Parti, exigeant qu’ils pratiquent l’autodiscipline. Il utilise un proverbe chinois pour avertir l’ensemble du Parti :  » Beaucoup de vers peuvent désintégrer le bois, et une fissure assez grande entraînera l’effondrement d’un mur ».

En mars 2018, M. Xi est devenu le premier président chinois à prêter serment devant la Constitution. Il a mentionné le dicton ancien : « Lorsque ceux qui soutiennent la loi sont forts, l’Etat est fort ; lorsqu’ils sont faibles, l’Etat est faible », mettant l’accent sur la nécessité de faire avancer les réformes sous l’égide de l’Etat de droit et de renforcer l’Etat de droit dans le processus de réforme.

« La question de l’Etat de droit par rapport à l’Etat de l’homme est une question fondamentale dans l’histoire de la politique et un problème significatif que tous les pays doivent affronter et résoudre dans le processus de la modernisation », a-t-il déclaré.

 

 

M. Xi a construit et perfectionné « la lignée spirituelle du PCC », mettant en avant la formidable force mentale que le Parti a démontrée dans des moments ou chapitres clés de son histoire. Il est un fervent opposant au « nihilisme historique ». Lorsque certaines personnes ont diffamé en ligne des martyrs révolutionnaires comme Qiu Shaoyun, des centaines de milliers de membres de la Ligue de la jeunesse communiste de Chine ont publié des réfutations. M. Xi a salué leur réponse en disant : « La droiture l’a emporté sur le méfait, bravo ! »

Il a introduit le concept de « changements majeurs inédits depuis un siècle », incorporant des perspectives issues d’une vision marxiste de l’histoire et de la philosophie chinoise antique des « changements ». Dans son rapport présenté au 20e Congrès national du PCC, il a inclus le concept de « créer le nouveau en rejetant ce qui est dépassé » tiré du « Livre des mutations », entraînant ainsi des réformes dans des domaines clés.

M. Xi, un acteur du changement avéré, s’appuie sur ses expériences qui l’ont transformé à Liangjiahe, où il a défié les sceptiques et procédé à la construction du premier digesteur de biogaz de la province du Shaanxi.

Aujourd’hui, il prône l’adoption de l’esprit d’entrepreneuriat et d’innovation de la nation chinoise pour pousser la Chine dans une ère d’innovation.

Lors d’une discussion avec des universitaires, il a mentionné la façon dont, au 18e siècle, sous la direction du gouvernement Qing, des missionnaires occidentaux avaient passé 10 ans à l’élaboration de la carte impériale de Chine, laquelle représentait une avancée sans précédent. Cette carte était gardée secrète au sein de la cour impériale, tandis que les missionnaires avaient rapporté les données en Occident, avant de les organiser et de les publier, permettant à l’Occident de mieux comprendre la géographie de la Chine.

M. Xi utilise cet exemple pour souligner que le développement scientifique et technologique doit être intégré au développement social. Il insiste sur la nécessité d’approfondir les réformes dans la gestion de la science et de la technologie, permettant à toutes les sources d’innovation de circuler librement.

Infusant à la fois les principes de la théorie marxiste du développement et les dialectiques traditionnelles chinoises, M. Xi a introduit une nouvelle philosophie prônant un développement innovant, coordonné, écologique, ouvert et partagé. Il préconise l’approche « consolider la stabilité par le progrès et établir le nouveau avant d’abolir l’ancien », en utilisant des perspectives philosophiques chinoises pour guider les efforts économiques de la nation.

 

(Xinhua/Ju Peng)

 

En tant que fervent amateur de littérature et d’art, il a vigoureusement promu l’épanouissement de la culture chinoise. En 2014, 72 ans après le premier événement de ce type, M. Xi a présidé le deuxième séminaire sur la littérature et l’art dans l’histoire du PCC, proposant des concepts comme « utiliser la littérature pour transmettre la morale » et « cultiver le peuple par la culture ». Les participants se rappellent que M. Xi s’exprimait comme s’il se trouvait « entre amis ou en famille », et qu’il avait échangé des poignées de main avec tout le monde après ce séminaire de trois heures.

Il est enthousiaste à propos de la culture et des arts folkloriques, tels que les mythes, les épopées, les contes et les opéras locaux. Il encourage les romanciers, poètes et peintres contemporains à innover, et apporte son soutien à l’industrie cinématographique nationale de science-fiction. Cela reflète son engagement profond à cultiver et à promouvoir les divers aspects du patrimoine culturel chinois et les expressions artistiques contemporaines.

Il a mis l’accent sur les trésors transmis dans la culture chinoise : l’indivisibilité du territoire, l’ordre de l’Etat, l’unité de la nation et la continuité de la civilisation, affirmant : « Notre pays doit être réunifié et le sera sûrement. »

M. Xi a adopté la philosophie traditionnelle « Tian Ren He Yi », ou « unité entre la nature et l’homme », pour lancer une campagne sans précédent de restauration et de protection écologiques. Cela comprenait un moratoire de dix ans en matière de pêche sur le fleuve Yangtsé pour protéger la vie aquatique. Il a comparé la protection du fleuve Yangtsé à un traitement de médecine traditionnelle chinoise, soulignant les efforts pour soigner les maladies existantes et prévenir les maladies futures. Sous sa direction, la Chine a connu des changements historiques dans son environnement. Ceux-ci se sont traduits par des ciels plus bleus, des montagnes plus vertes et des eaux plus claires.

M. Xi a puisé dans l’ancienne philosophie favorisant la paix et la coexistence harmonieuse pour formuler la politique étrangère, proposant le concept de construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Il a un jour déclaré à des dirigeants étrangers que la Chine n’avait pas l’intention de développer seulement son arrière-cour, mais plutôt un jardin partagé par tous les pays.

NOUVELLE VOIE DE CIVILISATION

Un institut de recherche basé aux Etats-Unis a observé que M. Xi n’était plus considéré simplement comme un héritier ou un protecteur d’une grande civilisation, mais aussi comme son créateur.

Les traditions culturelles et les conditions nationales de la Chine déterminent que la modernisation chinoise, une nouvelle forme de civilisation humaine dirigée par M. Xi, suivra un chemin distinct de celui de l’Occident.

Couvrant près de 20% de la population mondiale, elle vise à réduire les écarts de richesse, à réaliser l’harmonie entre les aspects matériels et spirituels, à poursuivre le développement sans sacrifier l’environnement, et à ne jamais chercher l’expansion ou la domination à l’étranger.

Dans sa jeunesse, M. Xi a lu « L’homme unidimensionnel » de Herbert Marcuse. Voyant les inconvénients d’une existence humaine « unidimensionnelle » causée par l’empiètement du capital dans la modernisation occidentale, M. Xi a toujours espéré résoudre les déséquilibres entre les besoins matériels et spirituels, et entre l’homme et la nature. La Chine s’engage à coordonner le développement entre les civilisations matérielle, politique, spirituelle, sociale et écologique. M. Xi désigne cela comme la caractéristique distinctive de la « civilisation moderne de la nation chinoise ».

Il décrit métaphoriquement l’unicité de la modernisation chinoise en utilisant des termes de physique : les pays développés occidentaux ont suivi un processus de développement « en série ». La Chine, cherchant à récupérer les « 200 années perdues », doit emprunter un chemin de développement comparable à un processus en « parallèle » impliquant le développement simultané de l’industrialisation, de l’informatisation, de l’urbanisation et de la modernisation agricole.

Il a désigné Shenzhen comme zone pilote de démonstration du socialisme à la chinoise. Adjacente à Hong Kong, Shenzhen est une zone économique spéciale établie il y a plus de 40 ans par Deng Xiaoping. Souvent appelée « ville de l’innovation », Shenzhen, avec une population deux fois supérieure à celle de New York, offre un aperçu de l’avenir de la modernisation de la Chine.

A leur arrivée dans la ville, les visiteurs sont accueillis à l’aéroport par une citation de Jules Verne : « Tout ce qu’un homme peut imaginer, d’autres hommes peuvent le concrétiser ». Un autre slogan se dresse dans la zone emblématique de la ville, Shekou, proclamant des paroles issues de la sagesse traditionnelle chinoise : « Les discours creux nuisent à l’Etat, tandis que les actions concrètes le renforcent ».

 

 

Des voitures électriques aux drones de pointe, des initiatives à faible émission de carbone aux projets de ville intelligente, la ville continue de favoriser l’innovation. Des parcs et des bibliothèques se trouvent à quelques centaines de mètres les uns des autres. Avec un système de services publics pratiques, diverses organisations sociales et une équipe officielle au service du peuple et favorable aux entreprises, Shenzhen est un modèle pour l’avenir.

Dans le nord, la Nouvelle Zone de Xiong’an, près de Beijing, est une nouvelle ville de modernisation socialiste planifiée par M. Xi. En mai dernier, M. Xi a visité cette « ville du futur » en construction, en accordant une attention particulière aux conditions écologiques du lac Baiyangdian. Mettant l’accent sur la conservation des sources d’eau et le développement vert, sa construction incarne la vieille sagesse écologique qui consiste à « utiliser ce que la nature a à offrir et à le faire avec modération ».

M. Xi a désigné le Zhejiang comme zone de démonstration de la prospérité commune. Lors de sa visite au village de Lizu l’année dernière, il a assisté à la transformation de ce village autrefois sale, chaotique et pauvre en village de démonstration de la prospérité commune, propre et beau. Les revenus des villageois ont dépassé la moyenne rurale nationale, et le village est réputé pour sa riche atmosphère culturelle. M. Xi s’est entretenu avec de jeunes entrepreneurs qui sont revenus des villes à travers le pays et a exprimé sa satisfaction quant à leur rôle dans le développement rural.

 

(Xinhua/Xie Huanchi)

 

Le nouveau type de pays socialiste moderne dirigé par M. Xi a effectivement discrédité la vision historique linéaire selon laquelle toutes les nations doivent converger vers un modèle occidental.

Sur la scène internationale, M. Xi a proposé une série de nouveaux concepts concernant les échanges entre les civilisations et les relations internationales, démontrant l’engagement de la Chine à être un bâtisseur de la paix dans le monde, un contributeur au développement mondial et un défenseur de l’ordre international.

La proposition de M. Xi sur la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité reflète l’engagement du pays en faveur de la paix et de la stabilité. Introduite en 2013, cette idée trouve un écho dans la vision ancestrale de la nation chinoise selon laquelle « le monde entier est une grande famille », concevant un monde où l’harmonie universelle prévaut. Elle marque une nouvelle trajectoire pour l’avancement des civilisations mondiales et ouvre la voie à la réalisation ultime du développement complet et libre de chaque individu, tel qu’envisagé par Karl Marx.

 

 

Néanmoins, certains s’inquiètent de voir une Chine sûre d’elle remettre en cause l’ordre mondial existant. M. Xi est cependant optimiste quant au fait que la nature inclusive de la civilisation chinoise peut favoriser la coexistence avec d’autres nations, marquée par « l’harmonie dans la diversité ».

Lorsqu’il évoque « L’Art de la guerre » de Sun Tzu avec des invités étrangers, M. Xi souligne que le message fondamental de ce vieil ouvrage militaire classique chinois est l’importance de déployer tous les efforts possibles pour éviter la guerre et de faire preuve d’une grande prudence si le conflit devient inévitable. Conformément à l’engagement profondément ancré de la nation chinoise en faveur de la paix, M. Xi a proposé l’Initiative pour la sécurité globale, appelant ainsi à des efforts conjoints pour maintenir la paix et la stabilité mondiales.

Depuis octobre dernier, l’escalade du conflit israélo-palestinien a provoqué une catastrophe humanitaire. Lors de ses interactions avec des dirigeants étrangers et de ses participations à des événements multilatéraux, M. Xi a appelé à plusieurs reprises à un cessez-le-feu, soulignant que la solution fondamentale au conflit résidait dans la mise en œuvre de la solution à deux Etats.

Dans ses efforts pour désamorcer les conflits et rétablir la paix dans la région, la Chine a convoqué et présidé une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question israélo-palestinienne, facilitant ainsi l’adoption de la première résolution du Conseil de sécurité des Nations unies depuis l’éclatement du conflit. La Chine a envoyé son envoyé spécial pour promouvoir les pourparlers de paix, a augmenté l’aide humanitaire et a tendu sa main à la population de Gaza à un moment difficile.

La Chine a également joué un rôle de médiateur en facilitant avec succès le rétablissement des liens diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran l’année dernière. Daniel A. Bell, professeur de théorie politique à l’Université de Hong Kong, a salué les efforts de la Chine, la qualifiant d' »exemple inspirant ». Les grands pays influents peuvent jouer le rôle d’artisans de la paix, car ils ont plus de pouvoir et d’influence pour amener les parties en guerre à la table des négociations, a-t-il déclaré.

 

(Xinhua/Yao Dawei)

 

L’une des maximes chinoises que M. Xi mentionne fréquemment lors de ses voyages à l’étranger est la suivante : « Bâtir des amitiés entre les peuples est crucial pour favoriser des relations positives d’Etat à Etat ». Sous sa direction, la Chine a renforcé et élargi ses partenariats mondiaux sur la base des principes d’égalité, d’ouverture et de coopération.

Défenseur des valeurs communes de l’humanité, M. Xi a lancé l’Initiative pour la civilisation mondiale, exhortant à des efforts collaboratifs pour respecter la diversité des civilisations et tirer parti de la signification profonde de leurs histoires et de leurs cultures dans le monde d’aujourd’hui. Cette initiative constitue une réponse forte aux concepts qui prônent l’éloignement, le choc ou la supériorité des civilisations.

L’Initiative pour le développement mondial de M. Xi souligne l’importance de donner la priorité au développement et d’adopter une philosophie centrée sur le peuple afin de s’assurer qu' »aucun pays n’est laissé pour compte dans le processus de modernisation mondiale ».

 

 

Pour expliquer les valeurs et les sentiments qui étayent l’attachement du peuple chinois à la coopération gagnant-gagnant, M. Xi s’appuie sur d’anciens dictons chinois qui promeuvent les actions pour le bien collectif. L’initiative « la Ceinture et la Route » en est un excellent exemple. Parfois qualifiée de « Route de la soie moderne », cette initiative a suscité la collaboration de plus de 150 pays et de plus de 30 organisations internationales, avec un investissement de près de mille milliards de dollars.

Dans sa jeunesse, M. Xi a expliqué l’idée confucéenne de « Ping Tian Xia », c’est-à-dire apporter la paix et l’ordre au monde, qui représente l’étape ultime de la quête personnelle à quatre niveaux. Les trois autres sont la culture du moi moral, la gestion de la famille et la gouvernance de l’Etat.

Selon M. Xi, « Ping Tian Xia » n’implique pas de conquérir ou de régner sur le monde. L’idée vise plutôt à faire sortir les gens ordinaires de la pauvreté, en leur permettant de vivre en paix, avec de quoi se nourrir et s’habiller. Selon lui, si tous les pays poursuivent un développement pacifique et s’efforcent de parvenir à l’unité et à l’harmonie, le monde se rapprochera davantage de cet objectif.

Lorsqu’il a conduit ses collègues pour se recueillir devant la dépouille de Mao Zedong à l’occasion du 130e anniversaire de sa naissance en décembre dernier, M. Xi a souligné que la meilleure façon de commémorer le défunt dirigeant chinois était de continuer à faire avancer la cause dont il était le pionnier. M. Xi a cité les paroles de M. Mao : « Nous devons toujours faire des efforts ! Nous devons toujours aller de l’avant ! Notre monde d’or, brillant et splendide, est devant nous ! »

« Le meilleur héritage de l’histoire est de créer une nouvelle histoire, et le plus grand hommage à la civilisation humaine est de créer une nouvelle forme de civilisation humaine », a déclaré M. Xi.

 

by Xinhua

 

 

 

 

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