Exécutifs des conseils régionaux au Cameroun :Le jeu trouble de Jean Kuete dans la région de l’Est
Le Secrétaire Général du Comité Central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais fait main basse dans la mise sur pied du bureau exécutif et le sacrosaint principe de l’autochtonie qui sous-tend la décentralisation, est foule au pied.
Afrique54.net – « Pourquoi c’est toujours à l’Est qu’on vient expérimenter ce qui ne peut être accepté nulle part au Cameroun ? », s’interroge une élite de cette région au sorti de la promulgation de la liste des membres du tout premier bureau du conseil régional de la région de l’Est. C’est dire que le RDPC risque gros pour les prochaines échéances électorales dans cette région, qui fut autrefois l’un des bastions imprenables du parti au pouvoir. L’exemple de la commune de Garoua Boulai qui a basculé aux mains de l’UNDP lors des dernières élections municipales est encore frais dans les mémoires. En dépit de la présence dans le coin de l’un des Vices présidents de l’Assemblée Nationale, par ailleurs président de section RDPC.
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Si chaque département constitue une circonscription électorale pour l’élection des conseillers régionaux, et que la résidence dans le territoire est une condition sine qua non, c’est dire en filigrane que le lien au sol, et donc de sang est pris en compte. Selon la loi, le conseil régional est l’organe délibérant de la région. Son président ainsi que le bureau exerce les fonctions exécutives. La présente loi fixe le mode d’élection des conseillers régionaux. En France, le conseil régional est l’assemblée délibérante des régions. Il gère les affaires de la région.
Concrètement, il jouit des compétences dans les domaines de l’économie avec la promotion des PME, l’organisation des foires et salons, la promotion de l’artisanat, des activités agricoles et pastorales, l’appui aux microprojets générateurs de revenus et d’emplois, la promotion du tourisme et de la culture. Dès lors, la notion d’autochtonie se dégage de facto. Qui mieux qu’un pygmée pour parler des préoccupations de cette communauté qui fait partie des minorités ? A l’exception des régions du Centre et du Littoral, devenues cosmopolites au Cameroun, chacune des huit autres régions ont leurs spécificités propres à elles.
Comment donc comprendre que le choix des hommes portés par le comité central du RDPC, que Dirige Jean Kuete et ses camarades ait pu faillir dans cette région si sensible qu’est l’Est ? Pourtant le parti au pouvoir s’en sort vainqueur a l’issue des consultations régionale, avec 70 sièges sur les 70 en lice. Des voix s’élèvent au sein de la population, pour critiquer le choix de la Secrétaire du bureau mis en place. Quelques uns se demandent ou sont passées toutes ces femmes aux têtes bien faites originaires de la région de l’Est ? Des braves amazones constituées, de hauts commis d’Etat, d’enseignantes, de journalistes, au sein dudit conseil régional, toutes de tête bien faites, capables de tenir le stratégique poste de secrétaire, en lieu et place d’une ménagère, dont le niveau intellectuel reste contestable.
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Un crime de lèse majesté, en direction d’une région qui n’a pas fini de penser ses plais, dont la plus frappante est celle de l’équilibre régional, qui pourrait bien mettre en mal la cohésion sociale, a l’heure ou des revendications ethno tribales fusent de toutes parts. Un préjudice de plus, alors que les populations de la région de l’Est ont encore en travers de la gorge les récents résultats de l’Ecole normale de Bertoua, où les fils de cette partie du pays, peinent à s’en tirer avec 20% des admis. Tandis que dans le même temps, non loin de là, du coté de l’Ecole Normale Maroua, les effectifs des fils du coin oscillent quasiment les 98%. Un vrai contraste, voir discrimination que les fils et filles de la plus riche des régions du pays qu’est l’Est, ne sont plus prêts à laisser passer.
Les multiples bavures du Secrétaire Général du Comité central, Jean Kuete et son équipe, comme lors des récentes investitures à la tête des bureaux des conseils régionaux, vont à coup sûr faire perdre pied, au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais dans la région du soleil levant. Pourtant l’un des objectifs de l’aboutissement du processus de la décentralisation appelé de tous les vœux au Cameroun, est de permettre à chacune des régions de rattraper son retard et parfaire son développement. Une préoccupation qui tient a cœur la jeune élite orientale sous la conduite de la nouvelle dynamique parlementaire qui se met progressivement en place.
Par Thierry EBA l Afrique54.net