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Elections municipales et législatives : Flou épais sur l’argent des élections

Elections municipales et législatives : Flou épais sur l’argent des élections

Les dépenses de l’organisme en charge de d’organisation des élections au Cameroun sont en majeure partie retracées au sein du programme budgétaire de l’Etat. Cependant il reste difficile de comptabiliser toutes les dépenses de l’État associées aux élections.

Dans son rapport intitulé « Déroulement du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013 », rendu public au lendemain de ces élections au Cameroun, Elecam peine à lever un voile sur l’argent des élections. L’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun reste imprécis sur le budget total. Et se contente d’une vague déclaration « il s’était avéré nécessaire pour l’Etat du Cameroun de mettre en place un financement en deux phases, dont la première avait été entièrement consacrée à l’acquisition des urnes supplémentaires et des intrants sous forme de papier et autres consommables destinés à l’impression des documents électoraux indispensables à la tenue desdits scrutins. Tandis que la deuxième phase qui a été consacrée à l’acquisition du matériel électoral et à la gestion desdits scrutins, d’un budget de douze (12) milliards de francs CFA a été débloquée par étapes successives par le Ministère des Finances (MINFI) ».

Une imprécision sur les coûts

Rechercher à évaluer le montant des dépenses engagées par l’État à l’occasion des élections législatives et municipales, revient à identifier les poches de dépenses liées à cette organisation. En scrutant entre les lignes de la loi de finances, l’on se rend bien compte de ce que, le budget 2019 a consacré une enveloppe de 50 milliards de FCFA pour le financement des élections législatives et municipales. Bien que, cette enveloppe ait connu entre temps une hausse de 30 milliards de FCFA suite au collectif budgétaire de mai 2019. En prévision disait-on en son temps, des élections régionales. La circulaire relative à la préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2020 signée par le président de la République, le 24 juillet 2019, n’apporte non plus, de véritables indications sur les prévisions financières électorales. Une chose est certaine, la convocation le 10 novembre 2019, du corps électoral en vue du scrutin municipal et législatif du 09 février 2020 vient conforter ces prévisions.

Une mosaïque de coûts

L’organisation des élections prévues pour le 09 février 2020 représente un coût important supporté par l’État du Cameroun. Lequel a désigné une entité Elecam, qui assure le pilotage et l’organisation matérielle de l’élection au niveau central et déconcentré. Par ailleurs, les dépenses d’autres ministères également impliqués dans l’organisation des élections, à l’instar du ministère des relations extérieures s’agissant de l’organisation du vote des camerounais établis hors du Cameroun; du ministère de l’administration territoriale, sont également prises en compte dans d’autres programmes budgétaires. Le coût pour les partis politiques ne fait pas l’objet d’un suivi par Elecam ; il est donc difficilement estimable. Toutefois, une partie de ce coût peut être appréhendé à travers les subventions que l’État verse aux partis politiques, afin de compenser de manière forfaitaire les dépenses qu’elles supportent lors de la tenue d’élections. Ces différentes incertitudes font qu’il n’est pas possible de disposer d’une vue complète sur le coût associé à l’organisation des élections municipales et législatives au Cameroun.

Les poches de dépenses

Le document rendu public par Elecam à l’issue du scrutin législatif et municipal de 2013, met également en lumière les poches de dépenses les plus significatives lors de l’organisation desdites élections. Ainsi l’on retrouve par ordre croissant, les impression des documents électoraux, suivi de l’acquisition du matériel de fonctionnement des bureaux de vote, du transport du matériel et des documents électoraux de Yaoundé vers les démembrements territoriaux et desdits démembrements vers les bureaux de vote, enfin, la communication et sensibilisation.

Ce montant jugé exhaustif, bien qu’approximatif, est supérieur aux seuils, pour lequel la dépense lors des élections législatives et municipales de 2013, reconstituée à partir des données de l’exécution budgétaire des années 2012 et 2013, s’établit à un montant total de 68,8 milliards de franc CFA. En 2012, l’élection municipale a ainsi représenté un coût pour l’État d’environ 41 milliards de franc CFA et les élections législatives un coût de 28 milliards de Franc CFA.

 

Par Thierry Eba / Afrique-54.com / AFRIQUE

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