« « Il est un peu plus de midi et Richard Muthie se tient devant les portes de la fabrique de café de la société coopérative agricole Mutira, prêt à livrer sa récolte. Devant cet agriculteur de 50 ans se tiennent 30 kg de cerises de café qu’il a cueillies plus tôt dans la matinée.
NAIROBI- Depuis le début de l’année, M. Muthie a livré 400 kg de cerises de café pout qu’il soit transformé au moulin de la coopérative, situé à 4 km environ de sa ferme d’un-demi acre , dans le comté de Kirinyaga dans le centre du pays. C’est de cette terre, héritée de son père, qu’il tire ses moyens de subsistance. « Le café me fournit un revenu pour répondre aux besoins de mon foyer », indique M. Muthie.
M. Muthie est l’un des 8.000 petits exploitants agricoles qui détiennent collectivement la société coopérative agricole de Mutira. Ils jouent un rôle essentiel dans les activités de la coopérative, profondément enracinées dans les rythmes de la vie agricole de la région.
Martin Kinyua, secrétaire de la coopérative, explique que la saison de récolte du café débute en octobre et s’achève généralement avant la fin de l’année civile. Les agriculteurs devront ensuite attendre la saison des longues pluies, prévue pour mars 2025, car cette culture dépend fortement des précipitations.
En 2023, la coopérative a traité près de 4,88 millions de kg de cerises de café produites par ses membres. L’essentiel de la production de la coopérative est semi-transformée et vendue sur le marché de gros de la Bourse du café de Nairobi. Cependant, 1% de la production, pas plus, est complètement transformée et vendue comme produit fini aux consommateurs locaux.
Pour optimiser les bénéfices des agriculteurs, la coopérative s’est fixé l’objectif ambitieux d’atteindre au moins 5% de produit complètement transformé et également de saisir les opportunités de marchés étrangers tels que la Chine.
L’augmentation des bénéfices a encouragé les agriculteurs à accroître la part de leurs terres dédiée à la culture du café, ce qui devrait permettre d’augmenter la capacité du moulin cette année.
Victor Munene, agronome au sein de la coopérative, souligne le potentiel lucratif de la culture du café dans la région. « Un lopin de terre d’un-demi acre peut générer près de 96.000 shillings kényans (environ 742 dollars) de recettes annuelles », explique-t-il.
Le Kenya est capable de produire du café spécial, qui s’échange à des prix élevés sur le marché mondial, grâce à l’acidité favorable de ses sols, selon M. Munene.
Les statistiques du Bureau national kényan des statistiques soulignent l’importance de ce secteur d’activité. En 2023, la production nationale de café s’est élevée à 48.648 tonnes, générant près de 251,86 millions de dollars d’exportations. Le café reste l’une des principales sources de devises du Kenya, avec le thé et l’horticulture.
Pour des agriculteurs comme Kellen Wambui, le café n’est pas qu’une culture, mais une ressource vitale. Cette exploitante agricole, mère de trois enfants, cultive du café depuis cinq ans. « Cette année, j’ai livré 500 kilogrammes de cerises de café à la fabrique », raconte-t-elle.
Les recettes du café lui ont permis de payer les frais de scolarité de ses enfants et de subvenir aux besoins de sa famille.
By Xinhua