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Interview de l’économiste Théophile Onana : «  Il faut interroger la capacité du Gicam à négocier »

L’économiste Théophile Onana : «  Il faut interroger la capacité du Gicam à négocier »

Interrogé  dans  le cadre de l’enquête sur le Gicam, l’économiste camerounais Théophile Onana  parle  des facteurs qui limitent les capacités négociatrices du patronat camerounais notamment  celles de son président actuel, Célestin Tawamba,  face au gouvernement.

Il ne faut pas oublier qu’il y a des entreprises qui ont des responsables politiques comme actionnaires. Ce qui ne permet pas toujours au Gicam d’avoir les coudées franches dans sa négociation avec l’Etat. N’oubliez pas que plusieurs patrons sont des hommes politiques, ce qui peut aussi être un élément contraignant. N’oubliez non plus que le président du Gicam a quelques démêlés avec la justice. Ce qui peut aussi jouer sur la balance. En clair, il s’agit d’un rapport de force, qui continue de peser à la faveur du gouvernement.

 Comment s’organise les organisations patronales ?

Le patronat a des missions d’ordre économiques, sociales et juridico-fiscales. Sur le plan économique, il aide les entreprises dans le but d’augmenter leur niveau de production et de management. Et même dans la réalisation des business plans. Quand le Cameroun a dû signer les APE (Accords de partenariat économique) avec l’Union européenne, il était justement prévu de former les entreprises. Le Gicam doit veiller à ce que cette mise à niveau des entreprises soit effective.

Sur le plan juridico-fiscal, le patronat veille sur l’élaboration de la loi fiscale et il s’assure qu’elle n’est pas contraignante. Enfin, sur le plan social, le patronat contrôle l’aspect juridico-social. Il ne faut pas oublier que le patronat assure une concurrence loyale entre entreprises. Maintenant, chaque organisation patronale se donne des missions spécifiques.

Comment le patronat fait entendre sa voix ?

Le patronat n’est pas un groupe de pression. Il est, par contre, dans une négociation permanente avec le gouvernement. Il ne peut pas aller au-delà, il n’a pas de mesures coercitives. Mais tout dépend de la capacité du patronat à négocier.

 Quels sont les facteurs qui limitent les capacités négociatrices du patronat camerounais ?

Il ne faut pas oublier qu’il y a des entreprises qui ont des responsables politiques comme actionnaires. Ce qui ne permet pas toujours au Gicam d’avoir les coudées franches dans sa négociation avec l’Etat. N’oubliez pas que plusieurs patrons sont des hommes politiques, ce qui peut aussi être un élément contraignant. N’oubliez non plus que le président du Gicam a quelques démêlés avec la justice. Ce qui peut aussi jouer sur la balance. En clair, il s’agit d’un rapport de force, qui continue de peser à la faveur du gouvernement.

 Est-ce qu’il ne s’agit pas simplement d’une absence d’ingénierie

Ailleurs il y a une relation de confiance entre le public et le privé. En plus ils sont dans des systèmes qui ont beaucoup évolués. Mais il faut aussi interroger la capacité de ceux qui dirigent le Gicam à négocier. C’est même aussi un problème de culture.

 

Propos recueillis par M.N.A

 

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