Forum sur la paix : Les tergiversations de Paul Biya à Paris
Après le spectacle peu reluisant d’un président affaibli sur les marches de l’Elysée 0 son arrivée, le Chef de l’Etat camerounais Paul Biya, invité par son homologue français Emmanuel Macron, s’est planté sur l’histoire de son pays, alors qu’il prenait part à un débat modéré par Mo Ibrahim sur la volonté d’une gouvernance mondiale plus équilibrée dans le Sud.
C’est un fait qui a surpris plus d’un durant le deuxième forum sur la paix tenu à Paris du 11 au 13 novembre 2019. Qui aurait d’ailleurs pu passer inaperçu s’il s’agissait d’un personnage lambda. Mais puisqu’il s’agit d’un illustre homme public, reconnu sur la scène internationale et qui plus est, le Président de la République d’un Etat souverain. Difficile dès lors de faire mine grise et passer dessus comme une simple lettre à la poste. Des milliers de téléspectateurs et internautes ont pu chacun constater que, le président camerounais est depuis son accession à la magistrature suprême le 06 novembre 1982, resté distant de l’anglais.
Une circonspection à l’anglais
Le président camerounais visiblement mal à l’aise en anglais a servi aux yeux du monde un spectacle désenchantant, lors de sa participation à un débat. Invité par son homologue français, Emmanuel Macron, à prendre part du 11 au 13 novembre 2019 à Paris, au Forum sur la paix, le chef de l’État camerounais Paul Biya était l’un des panélistes au débat modéré par Mo Ibrahim, sur le thème : « Reconnaître le Sud : pour une gouvernance mondiale plus équilibrée ».
Entre tergiversation, gène et maladresse, Paul Biya a eu de la peine à s’exprimer dans la langue de Shakespeare. Lui qui est à la tête d’un Etat, présenté comme bilingue sur la scène internationale. Du moins, la Constitution, et où, l’anglais et le français sont les deux langues officielles. Dès le début de son intervention, le président Paul Biya s’offre en spectacle avec son micro.
Une histoire estropiée du Cameroun
« Mon pays est compliqué. Nous avons été d’abord une colonie allemande. Après la Première Guerre mondiale, l’Allemagne a perdu ses colonies ; celles-ci ont été partagées entre la Grande-Bretagne et la France. Et mon pays a été divisé. Une partie était sous colonisation britannique et l’autre sous colonisation française. Il en est résulté une juxtaposition de culture et de civilisation qui rendent les choses assez délicates… » . A confié Paul Biya, s’exprimant sur la crise anglophone. Une sortie du président camerounais qui laisse plusieurs historiens interloqués. Puisque le Cameroun n’a jamais été une colonie française encore moins anglaise. L’histoire nous renseigne que c’est 1884 que le Cameroun devient officiellement « sous protectorat » Allemand. Et sur la base du Traité de Versailles du 28 juin 1919 de la SDN, le Cameroun placé « sous mandat » de la SDN, va devenir « sous tutelle » Anglais et Français.
Le jeu trouble de l’entourage du prince
C’est un séjour à Paris que le président camerounais n’est pas prêt d’oublier. Paul Biya après 37 ans passés à la tête du pays, sait désormais mieux que quiconque que c’est dans la maison que se trouvent en réalité ses farouches adversaires. Dès son arrivée à Paris, les signes d’une conspiration planaient déjà dans l’air. Le président Paul Biya serait-il rattrapé par l’usure du pouvoir et du temps ? Ou s’agit-il simplement d’un complot de son entourage qui se met en place pour renverser président ? Une vidéo circule sur les réseaux sociaux, montrant le président de la République du Cameroun à l’entrée du palais de l’Elysée.
Avançant à pas de tortue, avec le soutien de deux hommes pour amorcer les marches de l’escalier. Accompagnée de commentaires tendancieux, d’un spectacle déshonorant. Avec une BAS qui maitrise au bout des doigts, l’agenda du séjour du président en terre française. Tout comme l’hôtel où il a séjourné, jusqu’aux moindres détails de tous ses mouvements. De quoi laissé songeur quant à la sécurité, au protocole d’Etat et à la communication présidentielle.
Par Thierry Eba / Afrique-54.com /Afrique