Plus de 700 000 enfants affectés par les fermetures d’écoles au Cameroun, communiqué
► Les attaques contre l’éducation, les assassinats, les enlèvements, ainsi que le harcèlement des élèves et des enseignants contraignent les écoles à fermer leurs portes et relèguent encore plus les enfants vulnérables en marge de la société.
► Le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Jan Egeland, et la directrice d’Education Cannot Wait (ECW), Yasmine Sherif, ont appelé aujourd’hui à la fin des attaques contre l’éducation au Cameroun lors de leur visite conjointe dans le pays cette semaine.
► ECW mobilisera 75 Millions US pour financer l’accès à l’éducation de 250 000 enfants affectés par les crises au Cameroun
Afrique54.net – Plus de 700 000 enfants ont été touchés par les fermetures d’écoles en raison de la violence qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun, selon l’analyse récente du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Au cours d’une visite conjointe dans le pays cette semaine, le Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Jan Egeland, et la Directrice du fonds Éducation sans délai (Education Cannot Wait, ECW), Yasmine Sherif, ont lancé un appel pour mettre fin aux attaques contre l’éducation au Cameroun.
« Il s’agit d’une des crises humanitaires les plus complexes au monde à l’heure actuelle. Les enfants et les jeunes sont contraints de quitter leurs maisons et leurs écoles. Ils sont confrontés à la violence, exposés aux enlèvements, soumis au mariage précoce et au recrutements dans des groupes armés, » a dit Yasmine Sherif.
« Nous exhortons les donateurs à fournir un soutien d’urgence pour soutenir la réponse à cette crise parmi les plus négligée à travers le monde. Nous appelons au respect des droits de l’homme et à l’adhésion aux principes du droit international humanitaire et à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. Nous appelons les partenaires à redoubler leurs efforts afin que tous les enfants et les adolescents puissent retrouver des environnements d’apprentissage de qualité qui offrent sécurité, protection et espoir. »
D’après OCHA, deux écoles sur trois sont fermées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Le 24 novembre, quatre enfants et une enseignante ont été tués lors d’une attaque à Ekondo Titi, dans la région du Sud-Ouest.
Récemment, un confinement a été imposé par un groupe armé non étatique du 15 septembre au 2 octobre, limitant l’accès à des services de base, y compris en matière de santé et d’éducation. Au cours de cette période, OCHA a signalé plusieurs attaques dans le Nord-Ouest. Huit élèves ont été kidnappés et une enfant s’est fait couper les doigts après avoir tenté d’aller à l’école. Cinq directeurs d’établissements publics ont également été enlevés, dont un a été tué.
Réaction du secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Jan Egeland – Crédit vidéo: ECW
Pendant le confinement, toutes les écoles et tous les espaces d’apprentissage communautaires ont fermé leurs portes, à quelques exceptions près dans certaines zones urbaines, où les structures ouvertes ont fonctionné avec moins de 60 % de leurs effectifs habituels. En raison de l’interruption des activités humanitaires, environ 200 000 personnes ont été privées d’aide alimentaire.
Le confinement et l’insécurité ont contraint les agences des Nations Unies et les organisations d’aide, y compris le Conseil norvégien pour les réfugiés, à temporairement suspendre l’acheminement des secours indispensables aux personnes dans le besoin dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
« Le fait d’avoir un cartable ne devrait pas faire de vous une cible. Pourtant, ici, des enfants risquent leur vie chaque jour, simplement en se rendant à l’école. L’état d’urgence absolue du secteur de l’éducation au Cameroun mérite une attention internationale, et non le silence mortel du monde extérieur, » a déclaré Jan Egeland. « La situation au Cameroun est l’une des crises les plus oubliée au monde. Le pays occupe depuis trois années consécutives la première ou la deuxième place au classement des crises les plus négligées de personnes déplacées établi par le Conseil norvégien pour les réfugiés. Tant que la communauté internationale n’intensifie pas son aide et son engagement diplomatique, les enfants continueront d’être les principales victimes des violences. »
Au Cameroun, neuf régions sur dix continuent de subir les répercussions d’au moins une des trois crises humanitaires complexes suivantes : la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le conflit dans l’Extrême-Nord et la crise des réfugiés centrafricains. Plus d’un million d’enfants ont besoin d’une aide d’urgence en matière d’éducation en raison de ces crises combinées.
Pour surmonter ces urgences multiples, aggravées par la COVID-19 et l’impact des changements climatiques, ECW – le fonds mondial des Nations Unies pour l’éducation en situation d’urgence ou de crise prolongée – travaille en étroite collaboration avec les agences des Nations Unies, le Conseil norvégien pour les réfugiés et des partenaires de la société civile du secteur de l’éducation afin de développer un programme pluriannuel de résilience au Cameroun.
Réaction de directrice d’Education Cannot Wait (ECW), Yasmine Sherif – Crédit vidéo: ECW
ECW contribuera à hauteur de 25 millions de dollars US sur trois ans et appelle d’autres donateurs à mobiliser 50 millions de dollars pour financer le coût total estimé du programme. Pleinement financé, le programme permettra à environ 250 000 enfants d’avoir accès à des environnements éducatifs sécurisés et protecteurs dans les zones les plus touchées par les crises.
Ce programme s’appuie sur les retombées de l’investissement de première intervention d’urgence au Cameroun d’ECW, en cours de mise en œuvre. Annoncé en mai, l’investissement vise à assurer que les enfants réfugiés en provenance de République centrafricaine ont accès à des environnements éducatifs de qualité et protecteurs.
Source : Education Cannot Wait