Le voyant est au rouge, l’urgence de la retenue
Nourrie par le risque de déclenchement d’une guerre, la construction de plus de 1400 abris anti nucléaires ou anti atomiques se poursuit depuis ces derniers mois en Russie et en Ukraine.
Le voyant est au rouge. Le monde est au bord d’une guerre nucléaire. La guerre en Ukraine, les tensions en Asie du Sud-Est entre les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et la Corée du Nord d’une part, et d’autre part entre Moscou et Washington, le risque d’une guerre nucléaire n’a jamais été si élevé depuis la crise des missiles de Cuba en 1962.
En effet, depuis quelques années, l’idée d’une guerre nucléaire s’est intégrée dans la conscience collective. Les essais nucléaires de la Corée du Nord en Mer de Corée, les déclenchements de la guerre russo-ukrainienne et l’idée de l’utilisation de l’arme atomique se consolide.
Les signes avant-coureurs
Citant une source du renseignement américain, le New York Times révélait que les généraux russes ont discuté de l’utilisation d’armes nucléaires tactiques en Ukraine. La résistance ukrainienne face à l’agression russe à travers des soutiens financiers et militaires du monde occidental agace les autorités de Moscou. C’est dans cette perspective que Dimitri Medvedev a déclaré que la Russie pourrait utiliser des armes nucléaires« en cas de victoire de l’Ukraine.» « L’objectif de l’Ukraine est le retour de tous les territoires qui lui appartenaient auparavant. Autrement dit, leur rejet de la Russie […] C’est une menace pour l’existence de notre Etat et l’effondrement de la Russie d’aujourd’hui. Et cela signifie une raison directe pour l’application de la clause 19 des Principes fondamentaux de la politique de la Russie dans le domaine de la dissuasion nucléaire », écrit Medvedev.
Les risques de catastrophe nucléaire dans plusieurs centrales nucléaires ukrainiennes mettent à jour la menace nucléaire qui pèse sur l’humanité. On note également depuis quelques semaines, les déclarations des autorités de Moscou qui accusent Kiev de vouloir utiliser une bombe sale contre la Russie.
En Asie et dans le pacifique, les tensions sont accrues. La Corée du Nord réalise des essais nucléaires successifs pour dissuader les autorités de Séoul. Les Etats-Unis et ses alliés de la région font des exercices militaires conjoints.
La Corée du Nord considère la décision des Etats-Unis et de la Corée du Sud de prolonger les exercices aériens « un choix très risqué et erroné » – KCNA. La Corée du Nord affirme que les décisions irresponsables des Etats-Unis et de la Corée du Sud rendent la situation incontrôlable, les deux pays se rendront compte qu’ils ont commis une erreur irréparable, selon le communiqué.
« La Corée du Nord, apparemment, a terminé les préparatifs du prochain essai nucléaire », a accusé le ministre sud-coréen des Affaires Etrangères. De son côté, Washington se dit prêt à une « riposte sans précédent » contre la Corée du Nord en cas de nouvel essai nucléaire Washington a convoqué le 02 novembre 2022 ses principaux vassaux régionaux, la Corée du Sud et le Japon.
« Les plans de guerre nucléaire de Washington sont dans leur phase finale », alerte la Corée du Nord. « Nous sommes prêts à prendre toutes les mesures pour protéger la souveraineté du pays, la sécurité de notre peuple et notre intégrité territoriale contre les menaces militaires extérieures », a rappelé le ministère nord-coréen des Affaires Etrangères, ajoutant que Washington « paierait un prix égal s’il tentait d’utiliser la force contre la Corée du Nord ». « L’objectif fondamental est de frapper des cibles stratégiques de la Corée du Nord, au risque d’une confrontation grave avec de grandes puissances. »
Sur le front occidental, les Etats-Unis déploieront des bombes nucléaires tactiques B61-12 en Europe au mois de décembre, selon Politico. Au même moment, Etats-Unis teste avec succès les composants d’une arme hypersonique.
La construction des abris anti nucléaires
Des abris anti atomiques sont en cours d’installation à Moscou. Selon les médias russes, la préparation d’abris est en cours dans différents quartiers de la capitale. Par exemple, à Khamovniki, 30 locaux de ce type ont déjà été préparés. Les médias affirment qu’environ 900 abris sont en préparation dans l’un des quartiers de la capitale. Au même moment en Ukraine et dans la région de Kiev, 425 abris nucléaires sont préparés d’urgence. Ces abris devraient être prêts d’ici le 15 novembre 2022 indique le chef de l’administration régionale Oleksiy Kuleba.
Si la retenue n’est pas observée par les puissances militaires, notamment les différents protagonistes à la scène internationale, la planète vivra les ravages du recours à l’arme nucléaire.
Par Marcien Essimi│Afrique54.net